La séquence des élections législatives (qui auront lieu les 12 et 19 juin prochains) est ouverte. Le Méridional donne la parole aux personnalités du territoire qui entendent s’engager auprès de leurs concitoyens.
Jean-Marc Zulesi, ces cinq dernières années, a été député de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône sous l’étiquette de La République en Marche. La circonscription regroupe 14 communes (une partie du Pays salonais, avec Salon-de-Provence, Pélissanne, Grans, La Barben, Aurons…), les bords de l’étang de Berre (Saint-Chamas, Berre, Rognac…) et une partie du Pays d’Aix avec Ventabren, Coudoux, La Fare et Velaux.
Celui qui est l’un des plus jeunes députés de France et se présente à nouveau, souligne d’emblée la conception personnelle qu’il a d’une telle responsabilité : « Je viens de la société civile, j’ai mis de côté ma carrière professionnelle pour m’engager en politique. J’ai fait le choix pendant cinq ans d’un mandat unique. J’ai montré une présence sur le terrain continuelle, mais j’ai aussi mené, au niveau national, un travail reconnu par mes pairs puisque je suis référent au niveau transports. » Jean-Marc Zulesi tient aussi à souligner sa capacité de « travailler avec des gens qui n’ont pas les mêmes idées politiques ».
Le Méridional : Jean-Marc Zulesi, dans votre discours de lancement de campagne législative le 4 mai, vous avez notamment parlé de l’importance du partenariat député-maires dans le cadre du non-cumul des mandats. En quoi cette idée vous tient-elle à cœur ?
Jean-Marc Zulesi : Elle me tient à cÅ“ur parce qu’elle montre qu’on peut se consacrer à un seul mandat – celui de député pour ce qui me concerne -, et ne pas être hors-sol. On dit souvent que le non-cumul a éloigné les députés du terrain. Bien au contraire. Lorsqu’on travaille avec les élus locaux, on arrive à porter les messages du territoire.
lorsqu’on travaille avec les élus locaux, on arrive à porter les messages du territoire
Plus globalement, lorsqu’on travaille de façon proche auprès des citoyens, on parvient à porter des messages qui correspondent aux réalités de terrain. A Saint-Chamas par exemple, j’ai mené un gros travail avec le maire de la commune Didier Khelfa. Il est important de rappeler que ce couple député-maire est essentiel aujourd’hui.
L.M : Quel est pour vous le rôle d’un député ?
J-M Z : Le premier rôle du député c’est de faire la loi. C’est-à -dire de travailler des textes, de porter des amendements. Il participe à l’action du gouvernement à travers différents biais : missions, questions au gouvernement, commissions d’enquête. Il a aussi un rôle souvent moins connu : le travail de terrain. Faire remonter les problématiques, mais aussi faire la promotion des atouts de son territoire pour les développer.
un député fait aussi la promotion des atouts de son territoire
L.M : Quels dossiers avez-vous pu avancer ces dernières années, et quels sont les prochains en ligne de mire en cas de réélection ?
J-M Z : Pour résumer, je parlerai de cinq gros dossiers qui me tiennent à cœur.
D’abord, le sujet de la santé, avec la reconstruction de l’hôpital du Pays salonais. Nous avons pu bénéficier tout de même de 78 millions d’euros pour cela.
Le sujet de la sécurité : nous sommes parvenus à trouver des moyens supplémentaires pour améliorer le quotidien de nos forces de l’ordre : véhicules, rénovation de la gendarmerie de Salon, reconstruction d’une gendarmerie à Rognac, mise en place d’un sas de sécurité au commissariat de Salon-de-Provence…
Le sujet de la mobilité. Je me suis spécialisé, au niveau national, sur les enjeux de transport ; cela m’a valu de porter des textes de loi comme celle d’orientations des mobilités ou la loi climat et résilience. Grâce à ce travail réalisé au niveau national, je suis arrivé à avoir des moyens supplémentaires, via aussi le travail réalisé avec les élus locaux, le maire de Miramas M.Vigouroux et le maire de Grans de l’époque, M. Vidal. 20 millions d’euros nous ont été donnés pour la régénération de la gare de triage de Miramas.
une feuille de route de 20 propositions a été votée à l’assemblée nationale
Le sujet de l’environnement bien sûr, avec tout le travail mené autour de la réhabilitation de l’étang de Berre. J’ai mis en place une mission au niveau national, avec Pierre Dharréville, député communiste, et Eric Diard, député Les Républicains. Nous avons porté ensemble une feuille de route de 20 propositions qui a été votée à l’Assemblée nationale, et celles-ci s’appliquent aujourd’hui sur le terrain. C’est un symbole fort du territoire que l’on continue à porter.
Enfin, le sujet de l’économie : je crois beaucoup à la liberté du monde de l’entreprise. C’est la raison pour laquelle j’ai visité deux à trois entreprises de ma circonscription par semaine depuis cinq ans, permettant de relayer leurs attentes, de comprendre leurs difficultés quotidiennes ; ce qui m’a valu de m’investir particulièrement dans la loi Pacte, qui travaille à une simplification d’un certain nombre de mesures à destination des entrepreneurs. En parallèle, j’ai largement déployé le Plan de relance sur ma circonscription. Elle est l’une des mieux loties en matière de plan de relance.
il faut assurer « le service après-vote »
Pour tous ces dossiers, il faut assurer ce que j’appelle « le service après-vote » : que ces projets vivent dans la continuité. Il y a encore beaucoup de projets à réaliser dans la circonscription, notamment sur le volet économique avec la régénération, autour de Berre, de la plateforme pétrochimique de LyondellBasell. Il faut attirer les entreprises. C’est aussi aux parlementaires de faire le « marketing territorial » de leur circonscription !
Propos recueillis par Raphaëlle PAOLI