Marseille – Un campement grec s’invite à la mairie des 9/10

© Le Méridional

Des coups de boucliers, des bruits d’épées qui s’entrechoquent, quelques cris de guerre… que se passe-t-il dans le parc d’habitude paisible de la mairie (Maison Blanche) des 9ème et 10ème arrondissements de Marseille ? Un campement grec a élu domicile sur le lieu pour quelques jours.

C’est dans le cadre de la « Quinzaine Maison Blanche de la Méditerranée » que la mairie a mis en place cet événement. Pour le maire de secteur, Lionel Royer-Perreaut, l’idée des semaines thématiques (organisées chaque année au début du printemps) est de favoriser un moment d’échange ludique autour d’un sujet particulier. Et d’intéresser un public de jeunes. 300 jeunes environ visiteront le campement et ses activités ce vendredi ; les ateliers et spectacles seront ouverts à tous le samedi 26 mars.

« Un tel événement vise tout simplement à mettre en valeur un patrimoine et une histoire ; s’intéresser au monde grec a du sens pour tous les Marseillais, souligne le maire. Il s’agit aussi de combiner le jeu et l’apprentissage, hors du cadre scolaire classique. Les ateliers sont très ludiques, et menés par des passionnés. Â»

Une association née dans les couloirs de l’université

Ces passionnés sont les membres de l’association nommée « Somatophylaques Â» (« Les gardes du corps Â», en grec ancien). Née il y a une dizaine d’années dans les couloirs de la faculté d’Aix-Marseille, elle compte aujourd’hui une centaine de membres et est sollicitée partout en France. Son actuel président, Théo Moliner, raconte comment il en est venu à développer cette drôle d’aventure : « J’ai été la première recrue de cette association, puisque qu’on trouvait que j’avais une chevelure de Grec, sourit-il. Nous étions quelques amis passionnés d’histoire grecque, et nous trouvions qu’elle n’était pas forcément assez mise en valeur dans la région. Â» Il faut dire, comme nous l’explique le président de l’association, que l’histoire romaine a contribué à effacer celle de la précédente civilisation, puisque les Romains construisaient souvent par-dessus les bâtiments grecs.

Théo Moliner présente le programme au maire Lionel Royer-Perreaut © Le Méridional

A Marseille par exemple, on a peu d’exemples de vestiges grecs, mis à part le Port antique bien sûr, ou encore les sarcophages de la Corderie retrouvés il y a quelques années. Il faut aller plus loin, vers Arles ou Nîmes, pour trouver des témoignages directs de cette présence grecque.

Un sérieux reconnu et exploité

« L’association s’est étoffée dès les premières années, reprend Théo Moliner. Nous recrutons beaucoup d’étudiants ou de jeunes professeurs, tous passionnés d’histoire ancienne, et certains apportent leur connaissance précise d’une période. Â»

Pour Louis Frasses, étudiant en Master 2 d’histoire à AMU (aujourd’hui habillé en toge thrace, il a connu les Somatophylaques dans le cadre d’un cours de combat de lances grec), il s’agit d’un « gagnant-gagnant Â» : « Les membres de l’association se voient transmettre un savoir-faire par les autres membres [comme la confection d’habits d’époque, de boucliers etc. ndlr] mais apportent de leur côté les connaissances scientifiques récentes, ce qui permet de présenter au public une histoire au plus proche de la réalité. Â» L’idée est, disons-le, de casser un peu les mythes de la télévision : les films s’orientent vers le côté spectaculaire, mais véhiculent souvent beaucoup de fausses informations ! Les objets du campement sont aussi fabriqués autant que possible avec des matériaux d’époque.

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La transmission d’une passion

Leur passion pour cette civilisation et cette période de la Grèce classique (Vème et IVème siècles avant JC) et hellénistique (du IVème au Ier siècle avant JC) , les membres de l’association trouvent plaisir à la transmettre à toutes les sortes de public. Les jeunes présents aujourd’hui pouvaient observer un tailleur de pierre, s’habiller de robes grecques ou participer à un combat « en ordre de bataille Â». « Expliquer et partager, c’est l’essence des Somatophylaques Â», conclut Théo Moliner. De « l’histoire vivante Â», finalement.

Jeanne RIVIERE

Parc de Maison Blanche, 150 boulevard Paul Claudel, 13009, Marseille. Exposition sur cette thématique dans le salon de la mairie, du 25 mars au 8 avril 2022.

Programme du samedi 26 mars :

  • 10h : L’hoplite dans la Grèce antique: présentation de la phalange hoplitique et de son équipement, manÅ“uvre et démonstration de combat. (environ 45min).
  • 11h30 : Le sport dans la Grèce antique : présentation des sports des jeux olympiques antiques avec démonstration de certaines épreuves. (environ 30min).
  • 14h30 : L’hoplite dans la Grèce antique: présentation de la phalange hoplitique et de son équipement, manÅ“uvre et démonstration de combat. (environ 45min).
  • 16h30 : L’hoplite dans la Grèce antique : présentation de la phalange hoplitique et de son équipement, manÅ“uvre et démonstration de combat. (environ 45min).