Il y a un an, Pablo Longoria était nommé président du directoire de l’Olympique de Marseille. A seulement 34 ans, il succède ainsi à Jacques-Henri Eyraud, devenant le plus jeune dirigeant du mythique club. Celui qui possède un CV impressionnant (il a connu sept clubs, six divisions, quatre pays, parle six langues…) est aussi un homme au talent humain indéniable (« Je ne pourrai jamais vivre autant d’émotions à l’OM », a-t-il d’ailleurs déclaré de son côté au « Figaro »). Le Méridional a interrogé supporters et Marseillais pour faire le bilan résumé en dix mots de la première année du nouveau président de l’OM.
1. Budget
Avant son arrivée, on avait des joueurs beaucoup trop onéreux par rapport à ce que l’on pouvait se payer : qu’on pense au trio Germain – Mitroglou – Benedetto qui avait coûté environ 38 millions, contre le trio actuel : Milik – Dieng – Bakambu !
2. Bonnes pioches
Par comparaison, l’OM possède de bons joueurs, voire de meilleurs joueurs que les années précédentes.
3. Esprit de famille
Longoria a réussi à créer un « esprit de famille » entre les joueurs. Lirola et Alavro ont ainsi accepté de baisser leurs salaires pour le recrutement de Bakambu.
4. Laver son linge sale en famille
Longoria s’impose aussi en vrai chef. Quand il y a un problème au sein du club, il préfère laver le linge sale en famille. Lors de l’épisode avec Alvaro, il avait su recadrer ce dernier sans étaler l’histoire dans les médias. « Il sait remettre de l’ordre dans la maison », nous dit très justement un supporter.
5. Patron
Dans la même veine, il a démontré dans l’affaire du bras de fer médiatique avec Aulas, qu’il était capable de s’imposer en patron et de ne rien lâcher.
6. Avec McCourt
Pablo Longoria a su « vendre à McCourt l’idée et la solution », selon les mots d’un autre supporter. Il a su faire comprendre au propriétaire de l’OM qu’il était un homme de foot, mais aussi qu’il était l’homme qu’il fallait pour le club.
7. Avec les supporteurs
Chacun garde en tête les relations orageuses entre Eyraud et les supporters. Longoria a restauré une confiance et une amitié réciproques, qui font plaisir à voir !
Beaucoup de supporters apprécient également qu’il respecte la tradition légendaire du foot en Afrique (on le voit avec Dieng).
8. Accessible
Tous le soulignent : médias, joueurs, Marseillais (fans ou moins connaisseurs qui le rencontrent)… Pablo Longoria est un homme accessible. Il échange volontiers avec les médias (ce que le précédent président ne faisait pas de bon cœur), mais aussi avec les patrons marseillais, ou des gens de secteurs complètement différents. Il ne refuse pas les invitations. Plusieurs restaurateurs nous ont confié qu’il savait tisser des relations avec le monde marseillais, qu’il ne rechignait jamais à prendre le temps d’un échange. Il aime Marseille, ça se sent et ça se voit !
9. Langue
Longoria fait l’effort de s’exprimer en français : c’est classe et cela le rapproche des joueurs et des Marseillais ! Ces derniers apprécient ce détail qui n’en est pas un.
10. Jeunes Marseillais
Autant le dire tout de suite (et le meilleur pour la fin) : Marseille n’a pas l’intention de voir partir ses prochains meilleurs joueurs aux quatre coins de France (ou de la planète). Des joueurs qui partent à Montpellier, ça rend fou !
Pablo Longoria a montré (certes dans la continuité de J-H Eyraud, cf « OM Next Generation ») qu’il ne prenait pas les petits clubs de haut, au contraire. Il respecte le vivier local, une façon de surveiller de très près les Marseillais qui vont éclore.
En bonus, une anecdote !
Une petite anecdote qui traduit bien la personnalité de Pablo Longoria. Et c’est Omar Keddadouche, président de l’ASC Vivaux-Sauvagère (4ème club à avoir rejoint OM Next Generation, et qui a fêté les 10 ans de sa création en 2021), qui nous la confie. Pour les 10 ans du club justement, Longoria avait bien sûr été convié. Mais celui qui a un agenda de ministre et qui revenait d’un déplacement n’était pas vraiment attendu. Fin de la journée, rangement des tables après les festivités. A ce moment-là , le président de l’OM tente de joindre Omar Keddadouche pour lui demander l’adresse du club… le président de l’ASC n’avait plus de batterie ! « J’ai vu arriver Pablo Longoria, venu par ses propres moyens après avoir trouvé l’adresse du club : il tenait absolument à nous saluer ce jour-là  ; autant vous dire que ça m’a énormément touché ». Et cela signifie beaucoup. Patron, Longoria !
Thomas MOREAU