« A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol (17): Social

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Pierre Dussol est professeur d’économie honoraire à Aix-Marseille-Université. Il a compris depuis belle lurette les méfaits de la torsion des mots sur la désorientation et le vide des esprits. En véritable « redresseur de tors », il a décidé de reprendre les définitions de base qui permettent de mieux décrypter les habillages et autres artifices du politiquement correct. Il livre son point de vue savoureux dans les colonnes du Méridional.

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« Social » : les deux-tiers du mot « socialisme ».

Derrière « social », il faut entendre « redistribution », autrement dit le fait de donner des ressources à ceux qui ne les ont pas gagnées et d’utiliser pour cela la violence politique. C’est de l’exécrable social. La redistribution est concevable seulement dans le cadre privé et responsable, des parents en faveur des enfants par exemple, ou encore par un mécanisme d’assurance volontaire.

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Le seul vrai « social » est la prospérité dont chacun peut profiter en raison de ses « vertus et talents » (expression employée dans la Déclaration des Droits de l’Homme au début de la Révolution française), ce que permet plus que toute autre l’économie de marché. Voyez la Chine, le Vietnam, le Cambodge, et maintenant Cuba. Quand la France ? Après la Corée du Nord peut-être.

Il faudra démonter la blague du « social », ce « mot fouine » dont parle Von Hayek dans « The fatal conceit » : un mot fourre-tout qui absorbe le sens des mots qui ont vraiment un sens. 

derrière social, il faut entendre redistribution

Il faut appeler le social par son nom : une redistribution par la violence politique au bénéfice des paresseux, des débrouillards, des incapables et au détriment des productifs, des compétents, des responsables. Le « social » devrait réserver la solidarité au bénéfice des vrais malchanceux.

Les personnes frappées par un accident de la vie doivent être aidées à se relever, mais pas obligatoirement par un système étatique. Comme disait Clinton que nous avons déjà cité, (au cours de sa seconde campagne, il est vrai) : « L’Etat providence doit être une seconde chance, pas un mode de vie ».

> A voir aussi : « A vrai dire », la chronique éco de Pierre Dussol (15) : Homme économique (homme tout court)

William Beveridge, à qui l’on attribue la création du « welfare state » (Etat providence) disait clairement que l’aide sociale était une dette et non une créance : « Les assurés ne doivent pas avoir l’impression qu’une rétribution de l’oisiveté, quelle qu’en soit la cause, peut jaillir d’une bourse inépuisable. »  Qui le cite ? « L’Etat providence, a écrit Keynes, a été la providence des hommes d’Etat ».

Les abus du « social » et même les fraudes qui s’y rattachent rempliraient des livres (voir Charles Prats : « Cartel des fraudes ». Ed Ring 2020.) L’auteur est le magistrat chargé par l’Etat d’enquêter sur le sujet.