« Selon la police », témoignage de la perte de sens d’un métier

« Appuyer sur le couvercle de la cocotte et éviter que la merde ne déborde » : et voilà résumé le métier de policier… « Selon la police », le film de Frédéric Videau sorti en salle le 23 février, s’attache à retracer une journée entière des « flics de quartiers » d’un commissariat toulousain.

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Pas de climat à la « BAC Nord » ici. « Les flics du film ont tous un point commun : ce sont des flics de rue, pas des flics de brigades spécialisées, précise le réalisateur. Ce sont ces flics-là qui m’intéressaient, celles et ceux qui battent le pavé, qui sont là pour patrouiller, pour venir en aide aux gens ; celles et ceux qui forment la police de voie publique, la VP, comme ils disent, qu’on désignait autrefois par cette expression : Police Secours, ou 17. »

la perte de sens du métier de flic

Autour d’un fantôme

L’ouverture est en elle-même parlante : un flic aux nombreuses années de service derrière lui, brûle sa carte de fonction. Celui qu’on surnomme « Ping-Pong » disparaît ensuite sans plus de commentaires. Le film est construit autour de ce fantôme, que ses collègues cherchent à travers la ville, quand d’autres assurent la permanence au « bureau des pleurs ». Six personnages, de personnalité, d’âge et de rang hiérarchique différents.

Cocotte-minute

Si le film n’est pas un chef d’œuvre de réalisation (certaines exagérations ou fils un peu grossiers ne sont pas évités), il a le mérite de pointer la question brûlante de la perte de sens du métier. Qui peut se traduire par une violence en retour de la violence, par une peur au ventre, un cynisme exagéré, une dépression… Quel flic est-on quand il n’y a plus de contact établi avec la population ? « Selon la police » dresse un tableau noir du métier de policier – réalité hélas certaine dans certains commissariats.

La note du Méridional : 2,5 / 5

Jeanne RIVIERE

« Selon la police », de Frédéric Videau, avec Patrick d’Assumçao, Sonia Lesaffre, Simon Abkarian, Alban Lenoir, Laetitia Casta, Emile Berling. 1h50. En salle à partir du 23 février 2022.