Transquadra : une course à perdre haleine

© Transquadra

« Un jour, j’irai de l’autre côté ». Quel gamin passionné de voile n’a pas rêvé ce défi, en manÅ“uvrant avec soin son petit Optimist ? C’était bien cela que s’était promis Frank Lang, alors qu’il naviguait en Bretagne Sud au large de La Baule. Aujourd’hui, il est président de l’association qui organise la Transquadra, une course transatlantique, en double ou en solitaire, ouverte à tous les marins amateurs de plus de 40 ans. Cette année, la flotte méditerranéenne partira de Marseille (le départ se faisait auparavant de Barcelone), le 13 août. Il nous en dit plus sur cette formidable aventure et son ambiance.

La Transquadra rassemble aujourd’hui une centaine de bateaux. Elle est composée d’une flotte atlantique, qui part de Lorient, et d’une flotte méditerranéenne, qui part cette année, pour la première fois, de Marseille. La Transquadra se déroule donc en deux étapes : de Marseille ou de Lorient jusqu’à Madère (13 août / 18 août/ la cérémonie de clôture de cette étape aura lieu à Madère le 28 août), et de Madère à la Martinique (Le Marin), en janvier-février 2022.

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La course a lieu tous les trois ans : « Un an pour se préparer, un an au cours de laquelle on vit l’aventure, et… un an pour se remettre », résume le président en riant. Celle de 2020 (covid oblige) a été reportée à 2021.

C’est la Société Nautique de Marseille qui accueille avec joie les marins et leurs bateaux, à partir du 9 août : « La Transquadra, c’est parfois l’aventure d’une vie ; nous sommes ravis d’être le point de départ d’un tel événement ! » nous dit Maguelonne Turcat, directrice de Communication de la Nautique. Les organisateurs de la course relèvent aussi l’importance de cet accueil : « La Nautique et notre association vivent des mêmes valeurs ; c’est essentiel et cela significe beaucoup. »

« Quadra » course

Soulignons-le tout de suite : les marins de la Transquadra ne sont pas des professionnels ; ils se définissent comme des amateurs – certes de bon niveau, et cela compte dans la spécificité de la Transquadra. « Pourquoi pour les plus de 40 ans ? Justement car ce n’est pas à cet âge-là qu’on devient un professionnel. Cela n’empêche pas que les coureurs s’entraînent comme des professionnels », précise Frank Lang. La flotte méditerranéenne, elle, devra faire face lors de la première étape aux alternances entre vent fort et « pétole » (calme plat), et surtout au passage par le détroit de Gibraltar avec un trafic dense et des courants capricieux.

© Transquadra

Histoire d’un défi

En 1993, ils étaient 17 équipages à avoir participé à la toute première édition de la Transquadra. Il faut dire que, comme beaucoup d’aventures qui ont pris de l’ampleur, la Transquadra n’était à l’origine qu’un défi entre amis, lancé par le « voileux » Mico Bolo, aujourd’hui directeur de la course.  Ã€ partir de 2005 (quatre éditions plus tard), la flotte s’est stabilisée à près de 100 bateaux. En général, un tiers d’entre eux sont menés en solitaire. Les voiliers autorisés sont des bateaux de série, de 8,50 à 12 mètres. L’organisation de la course est un peu spécifique : elle est supervisée par un groupe de bénévoles d’une quinzaine de personnes, anciens coureurs de la Transquadra, qui connaissent bien le monde de la mer et les enjeux de cette compétition.

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Dans la flotte méditerranéenne, uniquement des bateaux doubles. « Courir en solitaire est moins évident que de courir en double, n’est-ce pas ? », demande-t-on à Frank. Réponse amusée de ce dernier : « Ceux qui courent en solitaire vous diront qu’il est plus difficile de courir en double, ceux qui courent en double, l’inverse… » Et de raconter une belle anecdote : « Lors d’une édition, on a demandé à un solitaire de se dérouter pour porter secours à un autre solitaire. A la course suivante, les deux navigateurs partaient ensemble en double ! »

Certains marins sont animés par le côté compétition, le « sens de la gagne » ; d’autres, par l’aventure en elle-même. « Quand j’ai couru lors de la 4ème édition, je suis parti avec des amis-connaissance, je suis revenu avec des vrais copains Â«Â , rapporte encore Frank Lang. Ce qui est certain, c’est que comme pour toutes les aventures de ce genre, il faut posséder un bon mental. Les proches encouragent les marins et les soutiennent. Jean-François Hamon (3 participations en solitaire) témoigne : « Pour qu’un tel projet soit une réussite, il faut que la famille y adhère et se passionne. Il faut embarquer tout le monde et les impliquer dans le projet. La première fois, il y avait des appréhensions, des inquiétudes. Aujourd’hui, c’est ma famille qui me pousse à repartir ! » D’ailleurs, beaucoup d’amis et de proches font le voyage jusqu’à Madère et à la Martinique pour être présents à l’arrivée des champions. Le cadre idyllique ne le fait pas regretter…

Frank Lang (à gauche sur la photo), président de la Transquadra et Mico Bolo, directeur de la course © Transquadra

La sécurité des marins est bien sûr prévue avec soin : chaque bateau est équipé d’une balise satellite émettrice : l’organisation récupère les données en permanence. Il possède aussi un téléphone satellite ; et, évidemment, une balise de détresse. Quand un problème arrive, un bateau de la course est immédiatement dérouté pour une première assistance.

Pour les « voileux » amateurs et passionnés de navigation, la Transquadra constitue un ensemble particulièrement propice à l’aventure. Oui, parfois, les rêves d’enfants deviennent réalité !

Jeanne RIVIERE

Programme de la semaine de départ – Marseille :
Lundi 9 août
 – Arrivée des bateaux aux pontons de la Société Nautique de Marseille
Mardi 10 août
– A 10 heures au plus tard présence obligatoire des bateaux
Mercredi 11 août
– 9h00 à 15 h Contrôle des Bateaux
– 20h00 présentation des concurrents et soirée des équipages
Jeudi 12 août
– 18h00 Briefing
Vendredi 13 août
– 10h00 sortie des bateaux
– 13h00 Départ Doubles (signal d’avertissement)

Parcours et zone de départ :
– Rade Sud Marseille sauf conditions météo exceptionnelles
– Iles du Frioul et Château d’If à laisser à bâbord
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