Les yeux bleus de Benoît Payan pétillent de malice. Sur la chaîne Public Sénat qui consacre une émission à Marseille, ce vendredi 9 avril, il s’efforce de paraître digne de sa fonction de maire de Marseille.
Interrogé sur l’ampleur de l’épidémie de Covid à Marseille, il répond que les hôpitaux sont saturés et que le personnel est à bout, ce qui est vrai. Le carnaval libertaire, qui a réuni récemment 6500 hurluberlus bras dessus bras dessous sur la Canebière, est-il responsable en partie de cette aggravation ?
– » Non, pas du tout, tranche-t-il, ce sont des inepties. Le Carnaval n’a eu aucun impact sur la situation sanitaire… »
– » C’est faux, lui rétorque à distance quelques minutes plus tard Renaud Muselier, président de la Région Sud, nous avons la preuve sur la base de notre cartographie régionale que le taux de contaminations à Marseille est passé du Vert à l’Orange vif trois jours après le Carnaval. Mais il est naturel que M. Payan ait du mal à condamner les carnavaliers : ce sont ses amis qui défilaient ce jour-là, au mépris de tous les gestes barrières « .
Sur la foi d’informations émanant de l’Agence régionale de santé, le maire de Marseille estime que les laboratoires ne tiendront pas la cadence, et que les doses de vaccins prévues en mai à Marseille ne seront pas au rendez-vous. M. Payan, finaud et madré comme aurait pu l’être un Gaudin de gauche, se garde bien de mettre en cause les errements du gouvernement et les approximations du président de la République, un socialiste, comme lui, donc inattaquable.
Il préfère au contraire se frotter les mains en affichant un air de petit marquis content de son effet : le président vient en effet de lui allouer une subvention d’Etat de 80 millions d’euros pour la réfection de cinq écoles à Marseille, la municipalité ne participant qu’à la hauteur de 10 millions d’euros pour un coût total de 90 millions d’euros.
– » Jamais je ne me comporterai comme ceux qui ont dirigé cette ville durant vingt-cinq ans « , promet-il la main sur le cœur.
M. Payan s’indigne, trépigne. Ses prédécesseurs étaient des cancres, des sans-cœur qui se sont fait plaisir avec des « caméras de complaisance » qui ne servent à rien. Il tempête contre les tyrans du Conseil départemental, qui laissent dans la rue « 38 mineurs migrants non accompagnés » alors qu’ils ont pour mission de les accueillir. Ah bon ?
M. Payan sait-il que Mme Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, doit débourser chaque mois 4000 euros par « migrant » pour loger 1700 immigrés clandestins à l’hôtel, les nourrir deux fois par jour, les vêtir, les soigner et les intégrer, alors que les trois quarts de ces prétendus mineurs sont des adultes de 25 à 30 ans qui n’ont rien à faire en France, et viennent simplement y profiter de ses largesses ?
Renaud Muselier, lui, ne cherche pas à nous culpabiliser ni à nous émouvoir. Il parle vrai. Il n’est pas dans l’incantation, la petite phrase, le bon mot. Il fait face. A tout. A la crise sanitaire, sociale, économique, commerciale. Il se bat. Il se démultiplie sur tous les fronts.
Pendant que M. Payan et le gouvernement s’enlisent dans leurs contradictions et leurs campagnes de communication, il lance ses « vaccino-bus » pour endiguer l’épidémie dans l’arrière-pays, il innove avec un chèque « nounou » de 200 euros pour aider les familles à faire garder leurs enfants, il crée une prime de vacances de 400 euros pour les soignants qui n’en peuvent plus.
Bref, Muselier se décarcasse au service de ses concitoyens. Il fonce. La politique ? En Marche ? Il a bien d’autres chats à fouetter. L’Union européenne vient de lui attribuer le prix de l’une des meilleures régions d’Europe pour sa gestion de la crise sanitaire. Et vous voudriez qu’il se laisse aller à évoquer les cantonales ou les régionales, comme M. Payan ?
La vérité, c’est que Renaud Muselier réunira autour de lui les plus compétents, les plus motivés, ceux qui sont capables de travailler ensemble en bonne intelligence et il repartira pour un tour, fier du travail accompli. Les indignations politiciennes du « petit marquis », les jérémiades des ambitieux ou des aigris, et les mascarades socialistes, franchement, il s’en moque éperdument.
José D’Arrigo, rédacteur en chef du Méridional