« Et maintenant, on va où ? »
Ainsi titrait Nadine Labaki un de ses films il y a quelques années. Elle racontait la solidarité entre les communautés dans un village libanais face à l’adversité.
Aujourd’hui, le « Libanais » est meurtri. Toutes les communautés ont subi des pertes dans leur chair et dans leurs biens. A l’heure où nous vivons cette catastrophe sans précédent, la solidarité dans ce village s’opère au niveau de la Nation. Des médecins soignent des blessés dans leur cabinet, des hôtels et des couvents ouvrent leurs portes aux personnes sans-abris, des propriétaires proposent sur tout le territoire des logements libres pour héberger les familles sinistrées. Le peuple tout entier se lance dans des initiatives de soutien et d’aide sans attendre les mesures gouvernementales.
Beyrouth, qui a été blessée et détruite plusieurs fois par le passé, a su se relever et renaître comme le phénix de ses cendres, grâce à son peuple courageux et volontaire.
Nous avions comme tous les peuples des problèmes politiques, économiques ou religieux, mais aujourd’hui, nous sommes, nous Libanais, unis dans la douleur.
Depuis des décennies, nous avons subi une guerre dite « civile » – pour moi c’est la guerre des autres sur notre terre -, une guerre économique qui dure depuis une trentaine d’années et enfin une crise sanitaire avec toutes les conséquences que l’on sait. Aucune puissance n’a réussi à mettre à genou le Libanais, Beyrouth et le Liban.
Beyrouth est à genou. Ce qui s’est passé hier dépasse l’imaginaire. Qui aurait pensé que Beyrouth allait vivre l’apocalypse en 2020. Le cœur du Liban a explosé avec Beyrouth.
Demain, Beyrouth ne restera pas à genou. Elle rebondira, renaîtra de ses cendres et rayonnera à nouveau dans le monde entier. Elle regagnera son titre de la Suisse du Moyen-Orient, grâce à l’union de ses communautés et à la volonté de son peuple.
Nous gardons l’espoir d’un lendemain meilleur et lançons au monde entier, malgré notre désespoir, une Colombe de paix et une note d’espoir.
Cette note d’espoir se traduit par le baptême ce matin, d’un petit Giovanni.
Ainsi va la vie.
Souad Khalifé
Libanaise d’origine et Marseillaise depuis 1981, Souad Khalifé est diplômée de l’Université Libanaise et d’Aix-Marseille Université en Phytoécologie. Au cours de sa carrière, notamment au Club de la Presse, cette Méditerranéenne a côtoyé de nombreux journalistes et personnalités étrangers et français tels que Taslima Nasreen, Rachid Mimouni, Paul-Loup Sulitzer, Henri Amouroux (Albert Londres), Josette Alia, Carmen Castillo…
Pendant la guerre civile du Liban , elle a enseigné l’arabe aux enfants arrivés à Marseille avec leurs parents. C’était sa façon de participer à leur intégration dans leur nouvelle vie sans pour autant les éloigner de leur pays d’origine.
Après avoir entrepris dans la communication et les relations presse, Souad s’est tourné vers le monde judiciaire où elle exerce dans ses deux langues d’origine.
Aujourd’hui, son cÅ“ur ne balance pas. Elle est Libanaise et Marseillaise, elle est Méditerranéenne.
Un petite vidéo accompagnée d’une chanson de Fayrouz : de tout mon cœur, un salut à Beyrouth.
https://www.facebook.com/740885286/videos/10163879940245287/
Vidéo Facebook Abdallah Khalife
Photo de couverture : Beyrouth par La Tribune de Genève – tdg.ch