mardi 5 novembre 2024
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Voile – Cette année, un retour automnal de la Massilia Cup

© Yohan Brandt

La Massilia Cup revient enfin après deux années d’interruption. Organisée par le bien connu CNTL marseillais (Cercle Nautique et Touristique du Lacydon), elle se tiendra les samedi 25 et dimanche 26 septembre, au lieu de la traditionnelle rencontre de printemps. Le skippeur et Figariste Xavier Macaire parrainera cette 39ème édition.

« Avec le calendrier qui est bouleversé depuis un an et demi, nous sommes conscients de faire bouger les lignes en organisant cette 39ème Massilia Cup au début de l’automne : changement d’habitudes, calendrier 2021 resserré sur six mois au lieu de neuf mois, problèmes sanitaires, économiques… C’est une grande satisfaction de constater, au vu des premières inscriptions, une volonté importante de venir régater sur la Massilia Cup », déclare Franck Recoing, le nouveau président du CNTL-Marseille. Il se déclare confiant sur la réussite de cette 39ème édition qui se disputera sur deux jours, habituellement réservés pour la course « Duo Sail » du CNTL. Cette année donc, la Duo Sail constituera un groupe de classement spécifique lors de la Massilia Cup.

Plan d’eau olympique

Les concurrents de la Duo Sail partageront le même plan d’eau pour déterminer la meilleure paire de marins du classement IRC double Méditerranée sur l’année 2021. Enfin, comme il est de tradition, le CNTL-Marseille accueillera les voiliers de catégorie OSIRIS et fera la part belle à la monotypie avec les Grand Surprise, et la première apparition des J/70 sur l’épreuve, qui disputeront leur dernière manche de la Coupe de France. Près de 80 bateaux et 700 marins sont attendus sur le futur plan d’eau olympique.

« Place au sport et à la compétition »

« La Massilia Cup va tenir un rôle majeur, avec un véritable enjeu sportif », explique aussi Yves Ginoux, vice-président, responsable du Pôle Voile. « Les bateaux présents chez nous disputent le championnat méditerranée UNCL en IRC, en solo, duo et en équipage. Place au sport et à la compétition ! »

Xavier Macaire, un parrain marseillais

Enfant du CNTL-Marseille, Xavier Macaire est revenu dans son club il y a cinq ans. C’est la deuxième fois qu’il parraine l’épreuve reine du club marseillais. La première fois, il était au beau milieu de l’Atlantique, pendant l’épreuve et l’a parrainée de loin ; cette fois, il sera présent et devrait même naviguer.

Le talentueux skipper, qui a tiré ses premiers bords sur le bateau familial, un Westerly Berwick de 9m60, amarré dans le Vieux-Port au CNTL, a déjà terminé à la 2ème place en 2013 et à la 3ème place en 2015 de cette course prestigieuse. A noter également dans son palmarès des victoires sur la Solo Maître Coq en 2019, la Sardinha Cup en 2020, la Solo Guy Cotten en 2020 et 2021, et un titre de Champion de France Elite de course au large en solitaire. Il participera à la Transat Jacques Vabre, à la fin de l’année, sur un Multi 50 aux côtés d’Erwan Le Roux.

Ukraine/France : en manque d’inspiration ?

© EDF / Twitter

Pour cette deuxième sortie, les Bleus se déplaceront à Kiev pour affronter l’Ukraine, 2ème du groupe D avec 4 points ; la sélection de Didier Deschamps doit éviter le piège.

En manque d’inspiration depuis un certain temps, le sélectionneur et son staff semblent avoir perdu le fil. Ils ne parviennent pas à trouver des solutions sur le choix du système de jeu. Les joueurs n’évoluent pas forcément à leur poste de prédilection, l’animation du jeu reste quasi inexistante. Les Bleus donnent parfois l’impression que seuls l’exploit individuel ou un coup de pied arrêté peuvent débloquer une situation.

Pour autant, les solutions ne manquent pas, même en l’absence de Kylian Mbappé de retour à la maison prématurément à la suite d’une blessure musculaire. Un système de jeu en 4/4/2 semble une évidence avec deux milieux de terrain qui ont donné satisfaction lors de la rencontre face à la Bosnie : Pogba et Tchouaméni, ainsi que la possibilité d’aligner Martial, Griezmann, Benzema et Coman sur le secteur offensif.

On est peu habitué à ce que Didier Deschamps face de tels choix : il est souvent prudent en favorisant un milieu à trois ou encore en alignant un milieu dans le couloir plutôt qu’un vrai attaquant.

Ses choix s’expliquent peut-être par le manque de sérénité qu’affiche notre défense dans sa globalité. Quoi qu’il en soit, ce groupe emmené par Griezmann est capable de trouver les ressources pour ramener une victoire d’Ukraine.

Pronostic 3-1 pour la France

Buts : Griezmann, Benzema, Varane.

Fabrice HUART

Macron-Payan, alliés de circonstance

© WKMC

Emmanuel Macron déclarait en mai dernier dans le magazine Zadig : « J’aime infiniment Marseille (…), c’est une ville extraordinairement attachante « . Alors qu’il s’est rendu de façon exceptionnelle dans la ville pour une visite officielle de trois jours, il a été reçu par le maire Benoît Payan. Il a présenté jeudi soir son plan « Marseille en grand », promesse de grands renforts financiers. Emmanuel Macron et Benoît Payan sont apparus pour l’occasion comme des alliés, affichant des rapports cordiaux.

Le président en campagne

Beaucoup d’élus se déclarent « pas dupes » d’une telle visite du président dans leur ville, y voyant même une forme de « mise en scène ». La sénatrice LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, qui a décliné l’invitation au Pharo pour le discours présidentiel, va jusqu’à dénoncer une « campagne d’autopromotion d’Emmanuel Macron » qui se servirait de Marseille comme d’un « laboratoire pour tester sa candidature ».

Macron-Payan : je t’aime moi non plus

On ne va pas s’en cacher : Emmanuel Macron fait sa campagne à gauche. Il est évidemment stratégique de se rendre à Marseille, la plus grande ville de France après Paris, et d’y « caresser la gauche dans le sens du poil », selon les mots d’un entrepreneur marseillais.

Chacun, Payan comme Macron, est décidé à s’afficher comme le maître des jeux. Le maire de Marseille avait « prévenu » le président, en amont de sa visite, qu’il n’accepterait pas un simple plan financier. Macron, de son côté, s’affiche comme un symbole de l’Etat « généreux mais sévère », en investissant dans la ville, notamment dans les écoles (l’arbre qui cache la forêt) tout en déclarant conserver un droit de regard et, clairement, une surveillance, pour éviter le « gaspillage ».

Une forme de paternalisme auquel n’échappent ni la Ville, ni la Métropole (l’absence de Renaud Muselier, président de la Région, empêche sans doute davantage de se prononcer sur ce plan). Et que de nombreux Marseillais trouvent insultant.

Benoît Payan quant à lui bénéficie de cette visite officielle, puisqu’elle lui offre l’occasion de s’acheter une certaine légitimité (« nous, les élus », selon ses mots d’hier). Macron récupérera le bilan des investissements de l’Etat, tandis que Benoît Payan se voit confier des charges officielles de la part des autorités présidentielles : un gagnant-gagnant. Sans oublier les élections législatives à venir, dans lesquelles le Printemps marseillais pourrait bien se constituer des antennes fiables à Paris.

L’image finale de l’entente entre Benoît Payan et Emmanuel Macron ne serait-elle pas, en fin de compte, celle d’un gâteau partagé au détriment de la droite ?

Raphaëlle PAOLI

4 septembre – La grande braderie du centre-ville de Marseille élargie cette année

© Pxb

La cinquième édition de la grande braderie du centre-ville aura lieu ce samedi 4 septembre entre 10h et 19h. Cette année, le périmètre est élargi : en plus du carré Breteuil – Saint-Saëns – Saint-Ferréol et Montgrand, la braderie se tiendra aussi vers la rue Saint-Ferréol, la rue de Rome, le cours Belsunce, le cours Julien et la place Notre-Dame-du-Mont.

Les plus de 200 commerces participants présenteront des stands de décoration, de papeterie, de gastronomie, de mode, d’accessoires etc.

Deux stands, place Lulli et cours Julien, seront ouverts aux dons libres (vêtements d’hiver, duvets, couvertures, chaussures…) pour le Samu social de la ville.

Les interdictions de stationnements dans les rues aux alentours sont à retrouver sur le site de la ville de Marseille.

Macron tance la Ville de Marseille sur l’état des écoles

© WKMC

Durant son discours au palais du Pharo ce jeudi 2 septembre, Emmanuel Macron a notamment abordé le sujet sensible de la rénovation nécessaire de beaucoup d’écoles marseillaises.

« 174 écoles sont dans un état de délabrement qui rend l’apprentissage impossible. Ce n’est pas la compétence de l’État. Mais si je laisse Marseille se laisse se débrouiller, ses écoles ne seront pas rénovées au bon rythme ». 

« L’absentéisme, les grèves perlées, c’est un sujet. En même temps que l’on va investir, j’attends de vous, Monsieur le Maire, que vous réformiez. La deuxième ville de France ne peut pas supporter cette situation. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de courage. »

Grand plan de Macron pour Marseille : rêve ou réalité ?

© WKMC

Arrivé mercredi à Marseille pour une visite officielle de trois jours, le président de la République a prononcé jeudi soir, depuis le palais du Pharo, un discours très attendu. Celui-ci a été précédé par une introduction du maire Benoît Payan : « Les potentiels ne demandent qu’à s’exprimer si la volonté politique est au rendez-vous », a-t-il notamment affirmé.

Le chef de l’Etat a abordé notamment les sujets sensibles de la ville : la sécurité, la santé, le social, les transports, l’environnement.

Lutte contre la criminalité et les trafics

« Les chiffres s’améliorent, mais il y a une criminalité liée au trafic de drogue. Il y a un harcèlement à conduire contre les trafics. 200 policiers supplémentaires arriveront en 2022. Les deux compagnies de CRS présentes depuis mars seront pérennisées. »

« Nous financerons le déploiement de 500 caméras de vidéosurveillance dans les zones qui en ont besoin. »

« Nous prendrons dans les prochaines semaines avec nos partenaires européens des initiatives pour démanteler les réseaux. »

La promesse d’un investissement dans la santé

Côté santé, le président a souligné un investissement de « 20 millions d’euros dans le département pour la politique de la ville, dont 17 pour la seule ville de Marseille ».

Il a ensuite promis « 169 millions d’euros pour entre autres la rénovation de l’hôpital de la Timone et de l’hôpital nord », et « 50 millions d’euros pour la création d’une maison des femmes.« 

« Urgence sociale »

Le président a abordé « l’urgence sociale » : « Nous devons mener une approche globale » contre « les pauvretés cumulées », a-t-il dit. « Le sport, la culture, le logement » font partie de ce qu’il a appelé « des tisseurs de liens ».

Sur les écoles, le président a affirmé la mise en place de mesures concrètes : « On va mettre en place de nouvelles opérations de rénovations urbaines. Nous allons créer une société ad hoc dont le maire aura la présidence. Son objet sera de rénover les écoles les plus délabrées. On y mettra un financement conséquent. » « Dans les quartiers où la situation est la plus difficile, il faut que les directeurs d’école puissent choisir l’équipe pédagogique. Il s’agit de faire un laboratoire de liberté et de moyens. Je veux qu’on puisse lancer ce projet dès la rentrée 2022-2023. Si les résultats sont concluants, je veux qu’on puisse le généraliser. »

Des mesures clés pour les transports

Le président a concédé 1 milliard d’euros de l’État pour l’automatisation du métro, l’extension du tramway et les lignes de bus, tout en soulignant une volonté que ces financements soient à l’origine de « réalisations concrètes pour tous ». Une évolution institutionnelle donnera l’autorité à la Métropole. 

Emmanuel Macron s’est dit prêt à engager l’Etat pour l’extension de l’aéroport de Marignane et les lignes qui le relieraient. L’Etat apporterait aussi 1,4 milliard d’euros pour la nouvelle ligne Marseille-Nice.

Du côté du port, des investissements seraient aussi engagés pour les modernisations nécessaires.

Environnement : lancement d' »Odysseo »

Le chef de l’Etat a annoncé le lancement d’une structure nommée « Odysseo », un réseau de recherche international d’innovation des pays du bassin méditerranéen, consacré à la protection de l’environnement. Il sera notamment dirigé par l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen, aujourd’hui directrice de la maison d’édition Actes Sud.

Un délai de « deux mois » et l’annonce d’un œil vigilant sur Marseille

Le président a demandé « sous deux mois » des propositions de la part des élus locaux pour les évolutions en marge de ses annonces. Il reviendra en octobre et février prochain « pour pouvoir me rendre compte de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été fait », a-t-il conclu.

Espérons que la pluie qui a interrompu le discours du président ne sera pas un présage, pour les Marseillais, d’espoir douché…

Fabien Barthez de retour à l’OM ?

Barthez © WKMC

Selon certaines sources, l’ancienne gloire de l’OM Fabien Barthez pourrait bien revenir dans son club de cœur. Le champion du monde 98, champion d’Europe en 2000 avec l’équipe de France et portier de l’OM, vainqueur de la Ligue des champions en 1993, également finaliste malheureux de la Coupe de l’UEFA 2004 pourrait être de retour à Marseille.

Révélé à l’OM, il avait accompagné le club lors de sa première saison en seconde division avant de prendre son envol pour une carrière internationale à Monaco puis à Manchester United, avant de revenir dans son club de cœur une seconde fois. Ce serait cette fois-ci dans l’organigramme du club que le divin chauve pourrait retrouver la Canebière.

France 1 – 1 Bosnie : loin des attentes

© Equipe de France / Twitter

Pour cette rentrée, les Bleus n’ont pas rendu une copie à la hauteur de nos attentes. Plusieurs éléments peuvent expliquer le match « nulle » de l’équipe de France.

Le sélectionneur a dû ajuster sa composition et pallier l’absence de Kante et de Tolisso en alignant Veretout, dont c’était la première sélection, et Thomas Lemar qui a été à l’origine du but contre la Bosnie. L’exclusion à l’heure de jeu n’a pas rendu la tâche facile à l’équipe de France en panne d’inspiration, surtout face à un bloc équipe renforcé dans un système de jeu en 5/3/2. A la suite du carton rouge de Koundé qui a fait preuve de jeunesse sur une faute grossière à 80 m de son propre but, Didier Deschamps s’est adapté en faisant entrer cette fois-ci un vrai latéral droit en la personne de Léo Dubois. Le rapport de force s’est inversé, l’entrée en jeu successive d’attaquants capables d’emmener de la vitesse et d’utiliser la profondeur, tels que Coman et Martial, n’a pas fait évoluer les débats, le score restera de parité. On peut regretter l’absence de Giroud qui emmène une variété de par ses qualités athlétiques et aurait pu servir de point de fixation.

Le point positif est le match nul de l’Ukraine 2 à 2 face au Kazakhstan ; le classement du groupe D ne bouge pas. La 5ème journée se jouera samedi soir en Ukraine : il reste peu de temps au staff pour trouver des solutions afin de renouer avec la victoire.

Fabrice HUART

Martine Vassal demande à Emmanuel Macron une aide pour la mobilité

© LM

Martine Vassal rencontrait tout à l’heure le président Emmanuel Macron. La présidente du département des Bouches-du-Rhône a dit vouloir faire bouger les choses notamment au niveau de la mobilité au sein de la Métropole : il y a « une nécessité d’investir au niveau de ce territoire », a-t-elle souligné. « Cela va permettre de transformer nos quartiers, cela va permettre d’améliorer les centre-villes, d’améliorer la qualité de vie. » Selon Martine Vassal, la mobilité est « le point de départ d’une métropole de demain ». Les déclarations du président Emmanuel Macron sur les aides à la mobilité sont très attendues, surtout dans une ville comme Marseille, où les transports en commun sont loin d’être développés, et alors que les réseaux pour relier Marseille à l’aéroport de Marignane sont de plus en plus demandés.

Marseille « fière mais meurtrie » : la tribune de l’archevêque Jean-Marc Aveline

Mgr Jean-Marc Aveline © Diocèse de Marseille

Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, confie dans une tribune publiée le 31 août sur le site du diocèse sa préoccupation et son espoir pour la ville.

« En rentrant du pays du Cèdre, le pape Jean-Paul II avait lancé : « Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message ! » Au moment où les regards se tournent vers Marseille, à l’occasion du Congrès mondial de la nature, organisé par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), permettez-moi d’oser dire la même chose à propos de ma chère cité phocéenne : Marseille est plus qu’une ville : c’est un message ! Un message où la détresse se mêle à l’espérance.

La détresse, parce que Marseille est blessée dans sa chair. Sous nos yeux, des mafias meurtrières et sans scrupule transforment la jeunesse des quartiers pauvres en chair à canon pour trafics en tous genres : armes, drogues, prostitution, etc. Cet été, la liste des morts, de plus en plus jeunes, s’est dramatiquement allongée et des populations entières se sont retrouvées prises au piège de leur environnement. Quand j’étais enfant, nous habitions les Quartiers Nord, à Saint-Barthélemy, dans une cité HLM pour agents de la SNCF. Les cités avoisinantes avaient des noms poétiques : Font-Vert, La Busserine, La Marine Bleue et La Marine Blanche, Les Rosiers et les Marronniers. Aujourd’hui, ces noms poétiques sont ensanglantés, les cités sont devenues des ghettos et depuis longtemps, dans les autres quartiers de la ville, l’indifférence a étouffé l’indignation. Marseille reste fière mais elle est meurtrie : d’un côté, elle continue de sourire pour charmer les touristes et se distraire au Stade ; de l’autre, elle s’enfonce dans la violence et pleure sa jeunesse. À quand un réveil des consciences ? Pourquoi et comment les réseaux de trafic ont-ils pris autant de pouvoir, narguant la République, ses lois et sa justice ? Jusqu’à quand les consommateurs de stupéfiants ne comprendront-ils pas la complicité qu’ils entretiennent avec les réseaux de la mort ? Marseille, certes, a besoin de moyens que seul l’État peut lui donner. Mais tous les moyens du monde ne sauraient suffire si les consciences ne se réveillent pas.

Comme archevêque de Marseille, je veux cependant croire que les consciences ne sont pas irrémédiablement endormies ou anesthésiées. Comme le Liban, cette ville est riche d’une étonnante capacité d’espérance, envers et contre tout. Tel est l’autre message de Marseille : rien n’est jamais perdu, pour peu qu’on ait du cœur ! Sillonnant la ville depuis des années, je sais le patient travail des associations de quartier, des clubs sportifs ou des centres sociaux. Je sais le dévouement de tant et tant d’enseignants, du privé et du public, au service de l’éducation des enfants des quartiers délaissés. En tant que responsable de la communauté catholique, je sais également le rôle précieux des communautés chrétiennes qui habitent ces quartiers, développent du soutien scolaire et accueillent les plus déshérités. Humblement mais résolument, des liens se tissent, j’en suis témoin, entre des croyants de religions différentes, qui prennent soin ensemble des plus pauvres et doivent parfois lutter, au sein même de leurs religions, contre les discours de division et d’exclusion. Mais je puis l’affirmer : l’espérance est invincible, quand elle est portée par des hommes et des femmes de bonne volonté, quelles que soient leurs religions ou leurs convictions. Et pour le chrétien que je suis, cette espérance n’est pas une illusion naïve, car elle procède de la Croix du Christ, mort pour tous afin que tous aient la Vie.

Marseille, as-tu du cœur ? Oui, je sais que tu en as, et bien plus que pour une célèbre partie de cartes ! Alors n’aie pas peur de reconnaître tes plaies et engage-toi à en combattre les causes. Car c’est en assumant sa vulnérabilité qu’on trouve le courage de son espérance. En accueillant le Congrès mondial de la nature chargé d’élaborer de nouvelles recommandations en faveur de la biodiversité en vue de la COP 15 en 2022, tu attires les regards du monde entier sur les rivages de la Méditerranée, cette mer qui a tissé ton histoire et te confie son avenir. Profite de cette opportunité pour te faire l’écho, non seulement de la clameur de la terre, mais aussi de la clameur des pauvres, d’une rive à l’autre de cette mer. Tu le sais d’expérience : rien ne sert de s’émerveiller devant la beauté de la nature si l’on ne sait pas s’indigner quand une vie humaine est bafouée. Je te dis tout cela, Marseille, non pas pour te donner des leçons, mais parce que je suis fier d’être Marseillais et que j’ai mal quand ma ville souffre ou est dénigrée.

Je te le dis, foi d’archevêque ! Marseille a une belle et grande mission. Plus qu’une ville, elle est un message pour le monde. Aidons-la à réussir et le monde réussira ! »

+ Jean-Marc Aveline
Archevêque de Marseille
31 août 2021