vendredi 15 novembre 2024
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Bordeaux/OM : l’histoire de la confrontation maudite

© Twitter Olympique de Marseille

Vendredi 7 janvier, les hommes de Sampaoli se sont imposés 1-0 face aux Girondins de Bordeaux dans le cadre de la 20ème journée de Ligue 1. Une victoire loin d’être anodine quand on connaît l’histoire de ce match : l’OM n’avait pas gagné en terre girondine depuis 1977 ! Histoire de cette série désormais (enfin) terminée.

Pourquoi cette série faisait tant parler ?

C’était désormais un rendez-vous annuel, que tous les fans de football, sauf ceux de l’OM, se délectaient de suivre. Les Phocéens n’arrivaient plus à gagner à l’extérieur contre Bordeaux depuis 44 ans et une victoire 2-1 face à l’équipe d’Alain Giresse. La fascination pour ce match résidait surtout dans le fait qu’il n’y avait aucune explication à ces échecs consécutifs. Basile Boli déclarait même dans une interview qu’il ne comprenait pas. Au fil des années, on se disait tous que c’était le bon moment, mais les mauvais résultats au stade Chaban-Delmas et désormais au Matmut Atlantique se poursuivaient. Et plus les échecs s’accumulaient à Bordeaux, plus la malédiction semblait s’intensifier.

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Des clubs qui changent mais une série qui perdure

Après la victoire des Marseillais en 1977, c’est le début du cauchemar qui commence. Pendant que l’OM se bat pour rester en Ligue 1, Bordeaux concourt à des places pour l’Europe. Lors de la saison 1979-1980, les Olympiens de Marius Trésor descendent même en Division 2, dans une saison qui semblait pourtant prometteuse. Une logique paraissait donc respectée, tant l’équipe de Bordeaux semblait supérieure. Puis l’OM remonte en Ligue 1, et tout change. L’OM termine même deuxième de la Ligue 1 durant la saison 86/87, avec en première place… Bordeaux. Pendant la saison 88/89, l’OM gagne le championnat de France, et Bordeaux termine 13ème. Les clubs évoluent, des joueurs partent, d’autres arrivent, les entraîneurs aussi, certaines équipes gagnent en niveau, d’autres régressent. Tout change, sauf une chose, comme une épine dans le pied : l’OM ne gagne pas à Bordeaux.

7 Janvier 2022 : l’OM gagne enfin

On pourra presque dire qu’on l’a vécu. Des descentes, des montées, une ligue des champions remportée par l’OM, des championnats gagnés par les deux équipes : il s’en est passé des choses depuis la dernière victoire de l’OM à Bordeaux. Aujourd’hui, c’est fait. Ce n’est pas le meilleur OM depuis 1977, ni le pire Bordeaux, il ne faut pas vraiment chercher d’explications, c’est juste fini. Alors, certains diront peut-être que l’équipe de Petkovic n’était pas au complet, mais le 11 de départ était loin d’être mauvais. L’issue a enfin changé, et on espère que cela pourra insuffler un esprit conquérant chez les hommes de Sampaoli, pour aller chercher une deuxième place en fin de saison.

J.M

BAC Nord : l’intolérable censure

Gilles Lellouche dans Bac Nord

La liberté d’expression n’est plus qu’un lointain souvenir en France : les policiers du syndicat Alliance qui voulaient organiser des débats démocratiques dans des salles de cinémas en France sur le film « Bac Nord » se sont vu opposer des refus formels qui ressemblent fortement à une impitoyable censure.

Le problème des censeurs professionnels, au premier rang desquels figure le maire socialiste de Marseille Benoît Payan, c’est qu’ils ne peuvent pas désavouer un film réalisé (à la perfection) par Cédric Jimenez, de gauche lui aussi, ils ne peuvent pas non plus s’insurger contre le succès populaire retentissant de ce film qui dépassé la barre des deux millions de spectateurs. Ils ne peuvent qu’empêcher la propagation d’une réalité qu’ils souhaitent soigneusement dissimuler dans un écran… de fumée.

Pourtant, au départ, les cinémas français qui devaient projeter le film et recevoir des centaines de policiers et d’élus pour un débat sur la sécurité en France se sont réjouis de cette initiative du syndicat policier « Alliance ». L’idée que l’on puisse expliquer sereinement ce qu’il se passe dans les territoires de non-France leur paraissait de bon aloi en période électorale pour que chaque citoyen puisse se faire une opinion éclairée.

> A voir aussi : « BAC Nord » : Marseille Orange mécanique

Eh bien non ! Ceux qui s’enthousiasmaient de cette heureuse initiative citoyenne se sont brutalement rétractés en invoquant du bout des lèvres des raisons de « sécurité ». Comme s’il pouvait y avoir le moindre problème de sécurité dans une salle contenant quatre ou cinq cents policiers … Le prétexte est fallacieux. Il s’agit d’une censure pure et simple. Une censure qui frappe les auteurs de cette œuvre artistique très réaliste mais aussi les acteurs (formidables Gilles Lellouche, Karim Leklou et François Civil) et l’ensemble des policiers français concernés au premier chef par cette violence inadmissible des quartiers hostiles.

La morale de l’histoire est simple : lorsqu’on veut dévoiler la vérité sur les méfaits de l’immigration extra-européenne et sur les agissements des trafiquants de drogue dans les centaines de cités réfractaires de France, on se heurte à un « niet » général des autorités : stop, sujet tabou. Fermez-la.

Il est vrai que ce film-choc sur les violences quotidiennes subies par les policiers, les pompiers, tous ceux qui symbolisent l’Etat français et portent un uniforme, a été inspiré par un policier d’élite, un ancien patron de la BAC Nord, Bruno Carrasco, qui sait de quoi il parle. Son témoignage à travers le film est sensationnel et c’est aussi une aubaine et une bénédiction pour des centaines de policiers et de gendarmes confrontés aux caillassages, aux obstructions, aux coups, aux outrages, aux tirs à belles réelles et qui voudraient pouvoir accomplir leur mission dans un climat de sérénité retrouvée.

Surtout pas de vagues

Oui, c’est vrai des voyous impitoyables terrorisent des populations entières prises au piège des cités interdites. Ils sont actuellement intouchables ou se considèrent comme tels car ils gagnent parfois jusqu’à 60 000 euros par jour pour répandre leurs drogues mortifères au sein de la jeunesse. Oui, le débat entre ces jeunes oisifs prêts à tout pour pérenniser leurs trafics de mort et les policiers qui les traquent  aurait été éminemment utile, oui les politiques auraient dû l’accepter. Mais non. Censure. Silence dans les rangs ! On fait comme si de rien n’était : pas de vagues.

Le maire de Marseille a dû se souvenir de l’avertissement de Molière qui s’adresse ainsi aux « maîtres censeurs » du grand siècle : « Le scandale est ce qui fait l’offense et ce n’est pas pécher que pécher en silence. » Les directeurs de salles étaient d’autant plus d’accord avec le syndicat Alliance que leur location était réglée rubis sur l’ongle et que les policiers et les élus auraient pu donner libre cours à leurs arguments et à leurs propositions pour améliorer la situation. « Je ne comprends pas l’origine des pressions qu’ils ont subies pour interdire formellement ces débats démocratiques », s’indigne David Reverdy, secrétaire national du syndicat Alliance.

Même topo à Marseille : « Je pensais que ce serait plus facile ici parce que BAC Nord a été tourné à Marseille, estime Rudy Manna, secrétaire général d’Alliance dans les Bouches du Rhône, mais nous avons rapidement déchanté. Le patron de l’Alhambra, une vaste salle située dans les quartiers nord, était prêt à nous accueillir au départ mais, patatras, il nous a opposé un refus lui aussi. » Que s’est-il passé entre l’acceptation et le refus ? C’est aisé à comprendre : comme l’Alhambra est une salle subventionnée par la mairie, précisément pour ses activités culturelles, le directeur en a référé à Jean-Marc Coppola, adjoint communiste à la Culture, lequel en a parlé au président du Soviet suprême : Benoît Payan, qui a tranché façon Brejnev. Niet ! Pas de débat. Silence. A bas l’extrême droite !

David Reverdy et Rudy Manna ont eu beau expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une tribune politique mais d’une participation majeure au thème central des prochaines présidentielles, celui de l’insécurité, les autorités n’ont rien voulu savoir. La vraie raison de cette censure généralisée est liée au sectarisme des socialistes et communistes qui règnent sans partage sur la culture en France.

Le film « BAC Nord » montre en effet crûment les méfaits de l’immigration extra-européenne dans des centaines de quartiers réfractaires régentés par la seule loi du « narco-islamisme ». Ce réalisme doit être caché. « Le film est trop politique, pas assez cinéma », bredouillent les censeurs. Le sujet est, il est vrai, brûlant, car les trafiquants sont prêts à tout pour maintenir leur emprise mafieuse sur les territoires perdus de la République. Et une éventuelle intervention musclée des forces de l’ordre pourrait entraîner une insurrection. Donc, on laisse faire. Passez au large, y a rien à voir.

C’est l’éternelle consigne des dirigeants depuis quarante ans. En période électorale, certains ressortent un Kärcher poussiéreux de la cave, mais peut-on vraiment les croire après tant d’années de fausses promesses ?

José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional

Edouard Baer au théâtre d’Arles

© WKMC

Artiste associé du théâtre d’Arles pour la saison 2021-2022, l’artiste Edouard Baer jouera son spectacle « Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce » les 13 et 14 janvier prochains (20 h). C’est avec son concours que se tiendront également cinq éditions du « Journal d’Arles », où, après une sélection, des Arlésiens seront invités à raconter une courte histoire ou anecdote sur scène (sans dépasser les quatre minutes).

Théâtre d’Arles, 43 boulevard Georges Clemenceau, 13200 Arles. Le « Journal d’Arles » aura lieu le 16 janvier, le 27 février, le 27 mars, le 30 avril (19 h) et le 22 juin 2022 (21h30 heures).

Le coin des livres – L’art de voyager selon Stendhal

Vue de Rome © Pxb

Où voyager ? Comment préparer son voyage ? Est-il préférable de voyager seul ou à plusieurs ? Quel moyen de locomotion choisir ? Quels gîte et couvert ? Quand on est un voyageur aussi mordu que l’écrivain Stendhal (de son vrai nom Henri Beyle, 1783-1842), ces questions ne sont pas anodines. Mais tout d’abord, il en vient à une interrogation à la fois très terre à terre et philosophique : pourquoi voyager ? Dans « Stendhal et « le grand art de voyager » », Philippe Berthier se promène dans la pensée stendhalienne en analysant avec finesse et amusement le point de vue de l’écrivain sur un sujet aussi important que le voyage.

Différents écrivains se sont écharpés sur la plupart des idées humaines, le voyage ne fait pas exception à la règle. Il serait fastidieux de recenser leurs opinions. Citons tout de même quelques mots dans un sens et dans l’autre. Lorsque Madame de Staël et Baudelaire le « descendent » (« Amer savoir celui qu’on tire du voyage », a écrit le dernier nommé dans « Le voyage »), Stendhal le voit comme l’occasion rêvée de réponse à la soif de curiosité qui le travaille.

La connaissance des hommes

Une précision tout d’abord : Philippe Berthier s’accorde avec raison à signaler d’emblée qu’un écrivain comme Stendhal parle beaucoup de lui à travers ses personnages et ne boude pas les traits autobiographiques. C’est donc bien Stendhal lui-même que l’auteur nous fait suivre à travers l’analyse des aventures nomades, réelles ou imaginaires.

Sans avoir besoin de se rendre au fin fond de pays exotiques (pour l’auteur de « Promenades dans Rome », il faut un socle civilisationnel commun), le voyage permet de connaître mieux les hommes, « par échantillons » : n’est-ce pas là un des plaisirs philosophiques les plus anciens ?

Un écrivain aimanté par le Sud

Mais Stendhal – Philippe Berthier rend bien cet aspect-là – est aussi un voyageur qui a les pieds sur terre : il se déplace tout simplement pour le pur plaisir du vagabondage (remède contre les pentes dépressives) et pour l’ « héliotropisme », l’attrait du divin sud. Si Stendhal adore l’Italie, qui mêle soleil et raffinement culturel, Marseille est l’une des villes qu’il apprécie particulièrement. Destination de son premier amour de jeunesse, il y vécut presque un an avec une comédienne, et il y reviendra plusieurs fois par la suite. La Cité phocéenne est selon lui « la plus jolie ville de France » malgré ses mauvaises odeurs. La grève des collectes ménagères existait-elle déjà à cette époque… ?

Petit guide intemporel du voyage

Stendhal est un observateur-né : sous sa plume, les anecdotes et remarques savoureuses abondent. C’est sans conteste pour cela qu’on prend plaisir à retrouver par touches, sélectionnées et commentées avec finesse par Philippe Berthier, les récits et remarques de ses voyages. L’écrivain nous peint le voyage comme exercice du corps, de l’intellect et de l’âme, et par la même occasion, offre, en quelque sorte, un petit guide intemporel de cette pratique intimement attachée à la vie humaine.

Jeanne RIVIERE

« Stendhal et « le grand art de voyager » », Philippe Berthier, éditions Honoré Champion, octobre 2021, 204 pages, 38€.

Bonne adresse – CaPhê, le temps de la rencontre

Long au Ca Phê S © LM

Un vrai café où pouvoir prendre le temps de boire réellement un vrai café, ce n’est pas si courant… Parce que cette idée est importante dans la culture de son pays – le Vietnam -, Long a voulu ouvrir le « CaPhê S » (« S » pour la forme du pays) à Marseille, au 35 de la rue Sainte (1er arrondissement).

Long n’en est pas à sa première entreprise. Arrivé en France – dans le Sud, en l’occurrence – à l’âge de 16 ans pour des études de commerce, le jeune Vietnamien a toujours porté en lui des projets d’entrepreneuriat. Après une licence en marketing et un bachelor en master de commerce, il commence à travailler pour une entreprise familiale. Mais l’échange et le partage lui manquent, il ressent le besoin de « créer des instants » pour les gens. C’est donc naturellement qu’il a envie de faire connaître et aimer la culture asiatique qui est la sienne. Il lance plusieurs cafés, à Aix notamment, qui voient un beau succès. C’est ensuite le tour de Marseille, ville dont il apprécie le côté cosmopolite.

© LM

Un temps qui s’écoule à la manière d’un « café phin »

« Au Vietnam, les cafés sont ouverts presque tout le temps ; et on boit du café du matin jusqu’au soir ! , sourit le créateur du CaPhê S. Quand on va dans un café, c’est pour se rencontrer, passer un bon moment avec des amis, discuter par petits groupes de deux, trois, quatre personnes. » Symbole fort du temps qui s’écoule lentement, le fameux « café phin » : c’est goutte à goutte que se compose la boisson. Si on est prêt à attendre plusieurs minutes pour commencer à boire son petit noir, c’est qu’on est sur la bonne voie.

Le contraire de l’esprit Starbucks

« Beaucoup de Vietnamiens partent étudier à l’étranger, et côtoient d’autres cultures. Quand ils reviennent au pays et ouvrent des cafés, ils savent qu’ils n’ont pas envie d’y implanter l’esprit Starbucks. » L’esprit Starbucks, de l’enseigne américaine mondialement connue, cela renvoie à un café commandé à toute vitesse par le travailleur pressé et emporté dans un gobelet en carton. Tout le contraire de l’esprit familial et tranquille de la culture vietnamienne, donc…

Derrière le café, l’histoire d’une certaine nostalgie

Justement : d’où vient cette culture-café ? « Ce sont les Français qui ont implanté les plants de café [l’arabica dès les années 1800, le robusta à partir des années 1930 ndlr]. » La consommation de café s’est intensifiée pendant la guerre, notamment parce que les soldats avaient besoin de protéines. » Le café phin est ainsi un dérivé de notre « filtre ». Pour la génération de Long comme pour celle de ses parents et grands-parents, l’époque de la guerre est paradoxalement synonyme d’une certaine époque de solidarité dans la pauvreté entre les habitants, et d’un temps de nombreuses découvertes, dues à la présence française. « Les Français nous ont beaucoup appris et ont apporté du progrès dans le pays. C’est pour cela qu’on se souvient de la guerre à la fois comme d’un temps très dur et qu’on y accorde en même temps une certaine nostalgie. »

© LM

Long a d’ailleurs décoré son café avec un certain nombre d’objets significatifs de cette période-là qu’il a rapportés du Vietnam : des sandales en pneus, des casques, des gourdes de militaires, des lampes à huile… et des vélos. « Ce sont aussi les Français qui ont importé le vélo au pays. Aujourd’hui on a conservé tels quels les mots « guidon », « pédale », « selle »… » La présence américaine a eu des conséquences économiques sur le Vietnam, la présence française, elle, a laissé des traces culturelles, grâce à l’éducation dans les écoles notamment.

Ce « CaPhê » de qualité permet un saut géographique au pays du « S », et une parenthèse temporelle. On y vient pour passer un bon moment, mais aussi pour déguster un café (robusta) parmi la dizaine de cafés soigneusement choisis par Long.

Jeanne RIVIERE

Ca Phê S, 35 rue Sainte, 13001 Marseille.

Retour de match – Bordeaux/OM (0-1) : un coaching gagnant

© OM / Twitter

L’OM a conjuré le sort en allant s’imposer hier soir à Bordeaux 1-0, avec une réalisation de l’incontournable Ünder. En effet, après des décennies de disette, les Olympiens sont parvenus à prendre les trois points : ils confortent ainsi leur deuxième place, synonyme de qualification directe en Ligue des champions, et mettent par la même occasion la pression sur les poursuivants.

La première période a été maîtrisée par les Olympiens, pour autant, dans l’animation offensive, le rythme n’était pas soutenu ; mais on a noté tout de même quelques changements. Parfois, le jeu de l’équipe est stéréotypé avec une possession de balle de qualité mais qui s’avère peu efficace. Le changement intervient sur des séquences où l’on utilise la verticalité avec des temps de possession moins longs donc moins ennuyeux. Nous avons également retrouvé la pression collective qui prive l’équipe adverse de ballon. Le but intervient à la 38ème minute sur un mauvais renvoi du gardien Costil : son dégagement atterrit directement dans les pieds de Ünder qui profite d’un appel de balle de Dimitri Payet. Lui libérant l’espace, celui-ci s’infiltre dans la défense et vient marquer l’unique but de la rencontre d’un un tir croisé ; cela vient concrétiser une domination olympienne.

Seconde période : pression des Bordelais… de courte durée

Les Bordelais ont un sursaut d’orgueil en seconde période. Ils mettent l’OM sous pression au retour des vestiaires mais ce sera de courte durée : après quelques minutes, le débat s’équilibre ; à trois reprises, Guendouzi, Ünder et Harit, (avec plus de justesse et d’audace pour le dernier nommé) auraient pu donner un peu plus de saveur à cette victoire.

Le meilleur match de Sampaoli

Jorge Sampaoli a quant à lui fait son meilleur match de la saison : les changements sont intervenus au bon moment avec l’entrée de De La Fuente lorsqu’ il sentait son équipe en passe de faire la différence. Nous n’étions tout de même pas à l’abri d’un contre et l’équipe manquait d’équilibre. Sentant que nous pouvions être rejoint par quelques incursions des Bordelais, il a opté pour un changement de système de jeu en passant d’un 4/3/3 à un 5/4/1 avec l’entrée de Balerdi et la sortie de Harit. Certains lui reprocheront de ne pas avoir lancé les jeunes pousses prometteuses de l’OM bien présentes sur le banc marseillais, mais la physionomie du match ne lui a pas permis de mettre en évidence les minots. Hier soir, j’ai vu un bon coaching avec un onze de départ aligné dans un système de jeu adapté au profil des joueurs.

Voyants verts

Tous les voyants semblent être au vert en ce début d’année ; la seule incertitude reste ce fichu virus qui laisse planer le doute sur la tenue des rencontres. Souhaitons que cette vague soit la dernière et que nous puissions retrouver l’ensemble des acteurs de notre sport dans de bonnes conditions pour vivre une deuxième partie de saison riche en émotions.

Fabrice HUART

Fabrice Huart est entraîneur de football depuis une vingtaine d’années. Né à Nîmes, il a suivi sa pré-formation et sa formation au club de sa ville natale : le Nîmes Olympique. Ayant exercé à différents niveaux, il est aujourd’hui entraîneur en National 3 avec le FC Côte Bleue et consultant pour le Méridional, où ses articles sur l’OM sont à lire chaque semaine. Formateur occasionnel pour la Ligue Méditerranée, il forme et certifie les diplômes des futurs entraîneurs régionaux.

Bordeaux/OM : le live OM du Méridional

© DR
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La start-up qui promet – Agrove (Aix) présente sa stratégie de végétalisation durable au CES de Las Vegas

© Agrove

Le CES (Consumer Electronique Show), grand rendez-vous annuel de l’innovation high-tech et des start-ups à Las Vegas, a ouvert ses portes le 5 janvier. Parmi les quelque 130 entreprises françaises présentes à Las Vegas (la France reste d’ailleurs le deuxième pays le plus représenté après les Etats-Unis), une vingtaine viennent du territoire provençal. Agrove est l’une de ces pépites. Ses mots d’ordre : végétaliser les villes de façon durable, grâce à l’innovation.

> A voir aussi : La start-up qui promet – Un « wine truck » pour les villages de Provence

« D’où vient le nom Agrove ? Sans doute du mélange entre « agriculture » et « mangrove », vous savez, l’écosystème de marais maritime », nous explique avec un sourire Céline Picot, responsable de projets et marketing RSE de cette jeune pousse (au sens figuré). On a d’emblée envie d’en savoir plus sur cette start-up créée en 2019, qui a passé méthodiquement les étapes de sa construction, jusqu’à décrocher un « CES Innovation Award » dans la catégorie « Smart City ».

Le choc de la ville

Lorsque Quentin Rousselot arrive en ville pour faire ses études d’ingénieur, c’est un changement complet de paysage. Pour ce fils d’agriculteur habitué à déguster de bons produits au quotidien, les légumes sont fades, et les coins de verdure sont rares ! Après quelques tentatives de jardinage sur son balcon, il se rend à l’évidence : il manque de place, de temps et de connaissances assez précises sur le climat pour que ses essais soient couronnés de succès. Qu’à cela ne tienne ! La perspective de prendre à bras le corps la difficulté ne lui déplaît pas. Il cherche à développer une solution qui allie agriculture et technologie.

© Agrove

Un tas de problèmes à contourner

« On a souvent en tête l’agriculture périurbaine, qui constitue une ceinture de sécurité alimentaire autour des villes, souligne Céline Picot ; mais en ville, se lancer dans la culture, même modeste, n’a rien d’évident. » Les difficultés ne manquent pas, au premier chef, la place ; mais aussi l’entretien, et tout simplement, les méthodes. C’est ce que constatent Céline Picot et ses collègues : « En discutant avec des associations et des collectivités, on s’est aperçu que les citoyens se décourageaient car ils manquaient de connaissances. »

La technologie pour support

L’équipe d’Agrove rumine tous ces éléments et monte patiemment le projet pendant plusieurs mois. Concrètement, la start-up propose (aux professionnels uniquement, pour le moment) des parcelles de culture verticales. Avec 2m2 d’emprise au sol, on a 6m2 de culture. Les matériaux sont éco-conçus ou recyclés, et les filtres qui supportent les cultures sont en lin ou en chanvre ; ce matériau naturel (cultivé en Normandie), résistant au froid et au gel permet aussi à la plante de respirer et est très peu consommateur d’eau.

> A voir aussi : La start-up qui promet – Les Maronneuses, des cosmétiques naturels, beaux et provençaux

Mais ce n’est pas tout, et c’est là que la technologie entre en scène. Les parcelles d’Agrove sont équipées de capteurs climatiques ; ces derniers analysent la température, le taux d’humidité du sol, de l’air… en fonction du micro-climat. Oui, on parle bien de micro-climat ! Car cela n’a rien à voir de cultiver des plantes au rez-de-chaussée ou au sixième étage d’un immeuble.

© Agrove

Où sont collectées toutes ces données ? Sur des applications (pour les professionnels et pour les citoyens) qui mettent en place un calendrier des tâches et une certaine automatisation. La plante est par exemple arrosée en fonction de ses besoins précis (au lieu d’être noyée sous les arrosoirs…), grâce à un système autonome d’énergie solaire. « Cela permet une économie d’eau allant jusqu’à 70% par rapport à un arrosage classique », renchérit la responsable de projets.

Le citoyen au cœur de la démarche

La start-up aixoise propose son projet aux collectivités, entreprises et bailleurs sociaux. Mais le but du système d’Agrove, c’est bien que la culture s’adresse in fine au citoyen lui-même (un axe plus marqué que dans la concurrence). Si l’application professionnelle permet d’intervenir en cas de problème, ce sont les gens qui ont « les mains dans la terre », et qui découvrent ou redécouvrent l’agriculture à petite échelle. C’est aussi une occasion de rencontre entre collègues ou habitants, et pourquoi pas, de troc de récoltes !

L’équipe fondatrice d’Agrove se structure peu à peu. Rassemblant aujourd’hui six personnes, et en plein processus de levée de fonds, elle cherche à s’étoffer dans les prochains mois. A Marseille, elle est en train de développer un projet d’envergure à L’Epopée village (14ème arrondissement), grâce au plan France Relance : au printemps, ses jardins partagés accueilleront les habitants du quartier Sainte-Marthe.

> A voir aussi : La start-up qui promet – My City Memory, du paillasson à l’art de vivre

Si la start-up conserve son attachement à la Région Sud (la gare SNCF d’Aix a ainsi accueilli les premières expériences d’Agrove, et d’autres partenaires du territoire lui ont également fait confiance), elle vise un développement à plus grande échelle. En alliant intelligemment agriculture et technologie, Agrove démontre sa capacité à transformer « durablement » l’aspect des villes. Son ambition sur le plus long terme ? Analyser l’impact environnemental positif de ces petits poumons verts.

Raphaëlle PAOLI

Décès de Francis Agostini, homme et militaire engagé

Chœur de la cathédrale Saint-Trophime d'Arles © WKMC

Aujourd’hui avaient lieu à la cathédrale Saint-Trophime d’Arles les obsèques de Francis Agostini. Né à Marseille en 1933, il fut un homme de courage. Sa carrière militaire l’a notamment mené sur les fronts de la guerre d’Indochine. Comme ancien combattant, il a œuvré pour faire comprendre l’importance du devoir de mémoire. Le maire d’Arles, Patrick de Carolis, a tenu à lui rendre hommage aux côtés des associations d’anciens combattants.

Valérie Pécresse lance sa campagne en Provence sur le thème de la sécurité

© Le Méridional

Pour débuter sa campagne, la candidate LR aux élections présidentielles a judicieusement choisi notre région. Après une matinée passée à Salon-de-Provence, la « dame de faire » a organisé son premier meeting à Cavaillon. Une journée chargée centrée sur le thème de la sécurité qui lui a permis de démontrer sa maîtrise du sujet, mais qui n’a pas soulevé l’enthousiasme des foules.

Kärcher et marathon sécuritaire

Sécurité, sécurité, et encore de la sécurité, voilà le programme qui attend Valérie Pécresse lorsqu’elle débarque de sa berline aux vitres teintées sous le soleil de Salon-de-Provence. Le maire de la ville, Nicolas Isnard (LR), est fier de son bilan en la matière. Il fait visiter à sa championne son centre de contrôle des caméras de surveillance, avant de l’emmener dans le quartier sensible des Canourgues, gangréné par le trafic de drogue. Elle y rencontre quelques habitants excédés par l’insécurité. En septembre, après la fusillade de trop, l’élu a fait raser un ancien point de vente de stupéfiants situé au cœur du quartier, pour entraver l’activité des dealers. Devant Valérie Pécresse, il explique avoir « kärchérisé », « pacifié la zone », un lieu désormais « agréable à vivre ». Il est vrai que le quartier ne semble plus être la « no-go zone » que certains ont décrit.

Après un déjeuner de travail en compagnie des maires du Pays Salonais et des chefs de leur police municipale, Valérie Pécresse prend la direction de Cavaillon. Ce n’est pas un secret, la capitale du melon subit de plein fouet l’insécurité et les violences liées au trafic de drogue. En présence du maire (LR) Gérard Daudet, la candidate échange longuement avec des acteurs de la sécurité, notamment des policiers municipaux et nationaux, qui lui font part de leurs problèmes de terrain. Enfin, elle lance ce qui doit être le point culminant de cette longue journée : son premier meeting de campagne.

Pour ce grand départ, environ 500 personnes l’écoutent attentivement dérouler ses propositions sécuritaires, en présence des élus locaux de son parti. Elle le martèle, avec elle, ce sera « l’impunité zéro » pour les caïds, et ose même « alors oui je sortirai le Kärcher, car cela fait cinq ans qu’Emmanuel Macron l’a rangé à la cave. » Tous les aspects de ce sujet brûlant sont abordés : rétablissement des peines planchers en cas d’agression sur une personne dépositaire de l’autorité publique, abaissement de la majorité pénale à 16 ans, recrutement de milliers de professionnels de justice pour accélérer les procédures, participation financière des détenus à leur incarcération, exclusion des familles de dealers de leurs logements sociaux, introduction de quotas migratoires, pressions sur les pays d’origine pour qu’ils reprennent leurs clandestins… Un programme complet, parachevé par l’introduction d’un « droit à la sécurité pour tous » dans la Constitution.

Un bilan contrasté 

La question sécuritaire, traditionnelle à droite, a pris encore plus d’importance à la faveur de la droitisation des débats initiée par Eric Zemmour. Il était donc primordial que Valérie Pécresse s’impose sur ce terrain. Sur ce sujet, expérimentée et bien conseillée, elle a démontré une indéniable maîtrise technique. Face aux représentants des syndicats de policiers, elle appréhende sans effort les problématiques de terrain, identifie les défaillances de l’administration, esquisse des solutions concrètes tirées de son action en région Ile-de-France. Les propositions de campagne qu’elle avance semblent réalistes, et elle lie suffisamment immigration et insécurité pour conserver son aile droite, mais sans excès qui puisse effaroucher ses soutiens les plus centristes.

En revanche, ce premier meeting n’aura guère été un départ en fanfare. Et pour cause, la candidate prend très au sérieux le risque sanitaire, et a limité les places disponibles. L’intention est louable, si l’on estime que les réunions politiques ne devraient pas posséder de passe-droit par rapport à n’importe quel autre rassemblement. Toutefois, le spectacle offert par le public constitué de quelques centaines de têtes grisonnantes et masquées manquait d’engouement, malgré les efforts du chauffeur de salle. Le député de Vaucluse Julien Aubert (LR) aura été l’un des rares à avoir su insuffler une vraie énergie à l’assistance dans son discours introductif. A l’extérieur, les passants cavaillonnais, curieux, interrogent les journalistes sur cet événement dont ils n’étaient pour la plupart même pas informés. Ainsi, si Valérie Pécresse réussit haut la main son examen sur son thème de prédilection, elle peine à s’offrir un départ digne d’une candidate de son envergure politique.

Antoine LIVIA