À quelques semaines de son inauguration, la Maison du projet de la cité Air-Bel, dans le 11e arrondissement de Marseille, a été entièrement détruite par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. Ce bâtiment en bois, encore en construction, devait servir d’espace d’information et de concertation pour les habitants, dans le cadre d’un vaste programme de rénovation urbaine. La piste criminelle est privilégiée.
L’incendie s’est déclaré peu après 23 heures. Alertés, les marins-pompiers de Marseille sont rapidement intervenus, mais n’ont pu empêcher la destruction totale du bâtiment. Une enquête est en cours pour déterminer les causes du sinistre. La police scientifique s’est rendue sur place mercredi matin. Selon une source policière, des palettes brûlées ont été retrouvées à proximité du bâtiment, laissant envisager une origine volontaire. Un individu a été interpellé alors qu’il tentait de s’opposer à l’intervention des secours.
La Maison du projet devait être inaugurée en avril. Elle avait pour vocation d’accompagner les habitants dans le programme de renouvellement urbain d’Air-Bel, piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille.
Ce programme, doté de 200 millions d’euros, prévoit la réhabilitation de 941 logements, la démolition de 224 bâtiments et la construction de 160 nouveaux logements, dont 60 à 100 logements sociaux. Deux nouvelles rues doivent être aménagées, ainsi qu’un parc urbain de plus de trois hectares, un gymnase et un centre social.
Le chantier, entamé en octobre dernier, avait déjà été marqué par des tensions. Plusieurs incidents avaient été signalés ces derniers mois, notamment des jets de pierres visant des ouvriers. Un dispositif de sécurisation avait été mis en place pour permettre la poursuite des travaux.
Des réactions politiques immédiates
Le maire du 6e secteur, Sylvain Souvestre (LR), a vivement condamné l’incendie et mis en cause les trafiquants de drogue du quartier. « Ceux qui croient nous avoir mis un genou à terre se trompent. Ils ont abîmé les institutions, ils ont abîmé l’esprit même de la rénovation. Mais nous n’abandonnerons pas ce projet. »
La destruction de la maison du projet de l’ #Anru d’Air Bel mise en place par @MartineVassal la présidente @AMPMetropole@departement13 est un scandale ! 472.000 € partis en fumée alors que ce bâtiment était un lieu ressource et d’informations au service des habitants! Les… pic.twitter.com/nPSTIBcurs
La Métropole Aix-Marseille-Provence a condamné l’incendie. « Il n’est pas question d’abandonner ce projet », a déclaré Denis Rossi, conseiller métropolitain délégué aux nouveaux projets de renouvellement urbain. La Métropole et l’entreprise en charge des travaux ont prévu de déposer plainte.
Dans un communiqué, Samia Ghali, maire adjointe de Marseille en charge de la relation avec l’Agence nationale de rénovation urbaine, a assuré que « la Maison du projet sera reconstruite », affirmant que « rien n’entravera notre détermination car il n’y a aucun territoire à Marseille où la République et l’État de droit reculent face à la peur et à la délinquance ».
❌ @AMPMetropole dénonce avec fermeté l’incendie criminel qui a détruit, la nuit dernière, la maison des projets d’Air Bel à #Marseille (11e).
Ce lieu ressource visant à animer le dialogue avec les habitants autour du projet de renouvellement urbain devait aussi accueillir un… pic.twitter.com/qtCjzSb7Hs
— Métropole Aix-Marseille-Provence (@AMPMetropole) March 19, 2025
Dans l’après-midi de mercredi, une opération de police a été menée dans le quartier. Selon Le Figaro, sept individus soupçonnés de trafic de drogue ont été interpellés. Deux armes de poing et une quantité de stupéfiants ont été saisies dans un appartement.
Une réunion d’urgence doit se tenir lundi en préfecture en présence des élus, des représentants de l’État et des forces de l’ordre. Les autorités locales assurent que le projet de rénovation d’Air-Bel se poursuivra.
L’Hôpital Militaire de Laveran s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. D’ici 2031, il quittera son site historique pour s’installer à Sainte-Marthe. Ce déménagement vise à moderniser les infrastructures médicales des forces armées et à renforcer leur capacité d’accueil en temps de crise. Études d’impact, acquisitions foncières et appels d’offres sont en cours pour tenir un calendrier ambitieux.
Le vieux fortin hospitalier de Laveran se prépare à rendre les armes. L’établissement militaire de Marseille, témoin d’une médecine sous uniforme depuis plus d’un siècle, va plier bagage dans quelques années direction Sainte-Marthe. Un redéploiement sur un terrain appartenant à l’armée qui se prépare avec soin. Derrière ce transfert, un projet d’envergure : un hôpital flambant neuf, calibré pour absorber les blessures d’hier comme celles de demain.
355 lits, extensibles à 400 en cas de crise, 14 blocs opératoires, et une infrastructure pensée pour gérer des flux massifs de blessés. L’objectif ? Un hôpital militaire dernier cri, connecté aux réalités opérationnelles d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de conflits extérieurs ou d’événements sanitaires majeurs et qui soigne bien au-delà du personnel militaire.
« Entre 70 et 80 % des patients que nous accueillons n’ont aucun lien avec le ministère des Armées », rappelle le médecin-chef de Laveran, Medhi Ould-Ahmed, à l’occasion d’une présentation du projet aux partenaires associatifs du 13-14e arrondissement de Marseille. Cette ouverture au civil sera renforcée à Sainte-Marthe, avec un retour de spécialités clés : neurologie, oncologie, urgences renforcées.
Mais à quoi peut ressembler une telle machine de guerre ? Les premières perspectives ne seront pas visibles avant encore plusieurs mois : « Nous avons déjà lancé l’appel d’offres pour trouver le groupement (constructeur et architecte) qui construira cet hôpital. Trois équipes seront sélectionnées, et chacune proposera son projet architectural et le lauréat sera désigné début 2027 », explique le colonel Didier Roux, ingénieur en chef de 1er classe.
L’armée pense aux blessés, mais aussi aux embouteillages. L’hôpital militaire ne peut pas fonctionner sans un réseau d’accès fluide. L’implantation de l’hôpital sur le site de Sainte-Marthe a nécessité une réflexion approfondie qui doit encore s’affiner. L’entrée principale se fera par le boulevard Barrelier et la rue Queilliau, avec des voies distinctes pour les urgences, la logistique et le personnel.
Un parking silo – d’une capacité de 700 places – avec une possibilité d’extension à 300 – viendra désengorger la zone et éviter le stationnement sauvage aux abords du site. « Les études ont démontré que cette solution était la plus adaptée », précise le colonel.
La Métropole et la Région travaillent également sur une amélioration des dessertes en transports en commun (voies de bus, accès à la gare, gestion des fluxs provenant de la L2…), afin de limiter la dépendance à la voiture individuelle et de faciliter l’accès au personnel, (1300 soignants) et aux visiteurs.
Pour le personnel, l’accès sera automatisé, avec un contrôle rapide à l’entrée via un système de barrière solaire. Pour les patients, l’objectif est d’éviter un report du trafic sur le boulevard Barrellier. « Ceux qui arrivent en voiture entreront directement dans le parking silo, où ils seront contrôlés avant d’accéder à l’hôpital. » Plus à l’est, des bâtiments annexes verront le jour comprenant entre autres une crèche de 60 berceaux et de l’hébergement.
Entre études et transactions foncières pour optimiser le site
Pour permettre l’installation du futur hôpital, l’État a mené des négociations foncières avec la Ville de Marseille. Une parcelle de 5000 m2, inutilisée, comprenant une ancienne école, a été cédée par la municipalité. Cette transaction permet de libérer l’espace nécessaire à l’hôpital tout en optimisant son intégration dans le quartier. La Métropole de son côté validé l’acquisition en janvier 2025 d’une parcelle appartenant à la société Ricard, utilisée comme parking.
L’implantation du nouvel hôpital à Sainte-Marthe nécessite une adaptation aux contraintes environnementales. Situé à proximité du bassin des Aygalades, le site devra répondre aux normes de prévention des inondations. « Nous avons pris en compte plusieurs paramètres : le trafic ben sûr, la gestion des risques d’inondation, l’intégration dans le tissu urbain et l’impact sonore. L’Autorité environnementale rendra son avis en avril 2025. Si nécessaire, une concertation publique sera organisée », poursuit colonel Didier Roux.
L’hélisurface, qui permettra l’évacuation des blessés en urgence, fera l’objet d’une étude spécifique pour limiter les nuisances sonores. L’impact du projet sur la circulation et l’artificialisation des sols sera également scruté : afin de limiter au maximum l’artificialisation du site, nous avons intégré un maximum d’espaces verts pour favoriser l’infiltration naturelle des eaux.
Un projet stratégique pour les Armées et Marseille
Une implantation qui n’avait rien d’évident car Laveran fait partie du paysage médical marseillais depuis des décennies, et son déménagement a soulevé des questions sur l’avenir de l’offre de soins dans le secteur nord de la ville. « Nous nous sommes battus pour qu’il reste ici, à Marseille », rappelle Marion Bareille, maire (DVD) des 13e et 14e arrondissements. « Son transfert à Sainte-Marthe est une nécessité, mais aussi une opportunité. L’hôpital sera plus moderne, mieux adapté aux besoins, et il continuera à jouer un rôle central pour les habitants. »
Avec ce nouvel établissement, Marseille accueillera le quatrième hôpital militaire de France, après ceux de Toulon et des deux établissements parisiens. « Cet investissement stratégique est essentiel pour les armées, mais aussi pour Marseille », souligne le gouverneur militaire Thierry Laval. « Ce projet structurant renforce notre capacité opérationnelle et l’offre de soins. Il illustre aussi les investissements massifs que l’État engage dans la ville. »
En effet, ce projet constitue le deuxième plus grand chantier immobilier inscrit dans la Loi de programmation militaire (LPM). Une ambition qui se traduit aussi par un investissement conséquent : le coût total du futur hôpital est estimé à 350 millions d’euros, une enveloppe qui ne suffira cependant pas à couvrir l’ensemble des besoins.
« La facture est en réalité plus élevée que ce qui est inscrit dans la loi de programmation militaire », précise ajoute Matthieu Lacaille, délégué régional Paca et Corse de la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement du ministère des Armées. « Cet investissement devra être complété par d’autres sources de financement. Nous devons aller chercher des contributions auprès des collectivités territoriales associés au projet – la Région, la Métropole, la Ville de Marseille – ainsi que de l’Agence régionale de santé (ARS) et pourquoi pas des financements étrangers dans le cadre de nos alliances militaires par exemple. »
Le calendrier est fixé : finalisation des études en 2025, premiers travaux préparatoires en 2026, sélection de l’équipe architecturale et du constructeur début 2027, démarrage du chantier en 2028, ouverture prévue en 2031. Laveran restera en activité durant toute cette période. Réhabilitation en hébergement pour accueillir les 400 familles de futurs soignants, rachat par un investisseur privé… son futur destin n’est pas encore scellé. En 2032, il laissera place à un hôpital de nouvelle génération, taillé pour répondre aux crises et aux défis sanitaires de demain.
À Marseille, un ancien hangar industriel devient le cœur battant de la production cinématographique. La CinéMaBase, réinvention audacieuse d’un site de 4000 m², se transforme en véritable laboratoire pour le cinéma, où l’innovation et la flexibilité se rencontrent pour répondre aux besoins d’un secteur en constante évolution.
Derrière les portes de la CinéMaBase, le décor change constamment. Entre les murs de cet ancien site industriel marseillais de 4000 m², la magie du cinéma opère. Depuis son ouverture en novembre 2023, dans le quartier du Canet (14e), ce centre logistique est devenu le point de rencontre de centaines de techniciens, producteurs et créateurs.
42 productions (longs-métrages, séries, publicités) y ont déjà trouvé leur terrain de jeu, preuve que la structure a trouvé sa place dans un écosystème audiovisuel en pleine expansion.
Et pour cause. L’endroit, stratégiquement situé aux portes de Marseille, a été pensé pour s’adapter aux exigences du cinéma moderne : un entrepôt devient studio, une salle de réunion se transforme en atelier, un espace de stockage s’improvise décor. Loin de l’image figée d’un lieu de passage, la CinéMaBase est une pépinière de projets où la logistique se fait sur-mesure. À travers cette souplesse d’aménagement, ce site atypique parvient à répondre aux besoins variés des productions locales et internationales, des grands projets aux petites équipes.
En 2024, ce ne sont pas moins de 385 techniciens qui ont été mobilisés, du décorateur au menuisier en passant par l’électricien et le costumier… Une activité qui a permis à cette petite fabrique du cinéma de cumuler 838 jours d’utilisation. Même si 70% des projets sont de courte durée (moins de 10 jours) – à l’image de la préparation d’une publicité pour un supermarché le jour de notre venue – cela ne fait qu’ajouter à la dynamique rapide et efficace du site.
Il y a encore quelques jours, soixante personnes étaient à l’œuvre, créant simultanément les décors et costumes pour la saison 2 de Pax Massilia, d’Olivier Marchal, et pour Tout pour la lumière, de Nicolas Herdt (TF1 et Netflix). « On peut accueillir jusqu’à six productions en même temps en fonction de leur dimension », note Erika Wicke De Haeck, présidente de l’Association Régionale des Techniciens du Sud-Est Cinéma Audiovisuel (A.R.T.S.), gestionnaire de l’équipement.
Parmi les productions notables, on retrouve Marius et les Gardiennes de la Cité Phocéenne, un long-métrage réalisé par Tony Datis, La Mer au Loin, une série TV produite par Barney Production ou encore Les Condés, écrit et réalisé par Ryad Montel et Nordine Salhi. « La CinéMaBase est essentielle pour notre secteur, livre Ryad, producteur chez Hyper Focal Movie. C’est un véritable vivier où l’on rencontre des prestataires avec qui on collabore. C’est un lieu où l’on peut louer des espaces pour travailler ou pour faire travailler des équipes comme celles de la déco, des costumes ou du stockage. Tout se lie et tout le monde trouve un pied à terre pour réaliser son projet. »
Les milliers de techniciens du territoire à l’œuvre
Christelle, cheffe peintre, ne dira pas le contraire. Alors qu’elle s’affaire à peindre des poutres en blanc pour un décor, elle témoigne elle-aussi qu’il s’agit « d’un véritable lieu de vie indispensable qui manquait dans la région ». Elle y trouve un espace « de partage et de solidarité ».
Comme elle, « des milliers de techniciens du spectacle sont présents sur le territoire, prêts à travailler sur des productions, observe Gaby Charroux, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la Filière Cinéma et à l’industrie créative. Ces professionnels, qu’ils soient menuisiers, peintres ou costumiers, constituent un vivier local de talents, renforçant ainsi l’attractivité du site pour les projets cinématographiques. »
« Le cinéma crée de l’emploi et génère de la richesse », plaide-t-il. La CinéMaBase, en ce sens, joue un rôle clé en tant que levier pour l’insertion professionnelle, particulièrement grâce à l’accompagnement des jeunes apprentis, « qui trouvent ici une réelle opportunité pour développer leurs compétences, aux côtés des techniciens du territoire déjà hautement qualifiés.Notre objectif est clair : faire de Marseille un pôle incontournable pour les métiers du cinéma, tout en soutenant l’emploi local, » poursuit l’élu métropolitain, également maire (PC) de Martigues, où Provence Studios a su s’imposer comme un acteur majeur du paysage cinématographique, tant en France qu’à l’international.
La CinéMaBase semble offrir une stabilité indéniable, du moins pour l’instant, en réunissant les conditions nécessaires à l’émergence d’une véritable chaîne de production locale. Mais au-delà des décors et des caméras, ce sont avant tout les femmes et les hommes, souvent dans l’ombre, qui alimentent et font tourner les rouages de l’industrie.
Ce sont eux qui donnent toute sa force à ce projet, qui prend ses racines il y a plusieurs années. « Nous voulions prouver aux institutions qu’un espace comme celui-ci était essentiel. Il manquait cruellement pour les techniciens du secteur, » confie David Piechaczek, régisseur général de la CinéMaBase et l’une des chevilles ouvrières du projet. « En 2006, j’ai récupéré la maternité de la Belle de Mai, que nous avons utilisée jusqu’en 2011. Puis nous avons occupé la caserne d’Aurelle jusqu’en 2021. Mais il était devenu évident qu’il nous fallait un lieu plus adapté, plus pérenne. Lorsque nous avons montré aux institutions qu’il était temps de structurer véritablement ce secteur, elles ont compris. »
Aujourd’hui, la CinéMaBase incarne ce qu’on pensait impossible il y a quelques années. « On nous a proposé d’autres sites, mais aucun n’était à la hauteur, » raconte David Piechaczek, régisseur général du projet. « J’avais loué ce hangar pour un gros projet, Transatlantique, Histoire de Varian Fry. Tous les décors ont été réalisés ici », poursuit celui qui se décrit comme « le plus gros CV films américains de ses 25 dernières années ».
Puis est arrivé Marseille en Grand, avec l’enthousiasme d’un plan de l’État, mais aussi la promesse d’une transformation en profondeur. Un million d’euros de l’État, 90 000€ par an de la Métropole, voilà la somme investie pour faire vivre ce centre logistique. Une aide reconduite cette année, consolidée par une nouvelle convention entre la Métropole et l’A.R.T.S. (Association Régionale des Techniciens du Sud-Est), signé lundi 17 mars.
Reste que si la CinéMaBase veut écrire son histoire dans le paysage du cinéma marseillais, le bail signé avec Euroméditerranée, qui expire en 2027, est le dernier acte à négocier. Sans prolongation, cette petite usine du cinéma risque de se heurter à un clap de fin prématuré, avant même d’avoir eu l’opportunité de dévoiler son véritable potentiel d’actrice incontournable marseillaise.
Premier grand rendez-vous nautique de l’année en Méditerranée, Les Nauticales jettent l’ancre à La Ciotat du 18 au 23 mars. Une immersion au cœur des enjeux maritimes et environnementaux, entre démonstrations à flot, innovations vertes et légendes du large. Un programme dense, sous le regard du parrain Henri Cosquer, pour six jours de grand large sur le port.
« La mer passionnément. » Le slogan des Nauticales claque comme une grand-voile par grand vent. Chaque année, La Ciotat devient l’épicentre du nautisme méditerranéen. Et pour cette 22e édition, le programme ne fait pas dans la demi-mesure. 200 bateaux, 100 exposants, des skippers de renom et une plongée au cœur des enjeux écologiques.
Derrière cette vitrine flottante, un message clair. Le nautisme ne se conjugue plus uniquement au passé composé des régates et des grands chantiers navals. Il doit aussi se penser au futur, durable et respectueux.
La Métropole Aix-Marseille-Provence, organisatrice de l’événement, affiche ainsi sa volonté de promouvoir une navigation plus verte. Hydrofoils, catamarans électriques, moteurs à faible impact… Les avancées technologiques côtoient les traditions maritimes pour tenter de réconcilier passion et préservation.
Parrain de cette édition, Henri Cosquer est un nom indissociable de la Méditerranée. Plongeur et explorateur, il a marqué l’histoire en 1985 en découvrant la grotte sous-marine qui porte aujourd’hui son nom, située à plus de 37 mètres sous le niveau de la mer, au large de Marseille. Recouverte de peintures rupestres vieilles de plus de 30 000 ans, elle est aujourd’hui menacée par la montée des eaux.
Et justement, son combat pour la préservation des milieux marins sera au centre des débats, avec la conférence sur la fragilité des fonds méditerranéens et l’évolution du littoral face aux changements climatiques qu’il animera. Il en profitera aussi pour dédicacer sa bande dessinée qui retrace son incroyable découverte.
Le photographe et plongeur Guillaume Ruoppolo offre aussi aux visiteurs une immersion dans un monde souvent invisible à travers son exposition. Ses clichés capturent la richesse des fonds marins, la biodiversité fragile et les reliefs sculptés par le temps. Entre jeux de lumière et faune discrète, il dévoile une Méditerranée à préserver. Présent sur le salon, il témoignera de son engagement pour la protection des océans et échangera avec le public autour de son travail photographique
Parallèlement, un programme au long cours se décline sur la semaine. Des voiliers racés aux yachts flambants neufs, des semi-rigides aux unités de luxe, tout ce qui flotte aura sa place. Mais au-delà de l’exposition, Les Nauticales proposent une immersion complète.
Crédit photo – Ohan Brandt
La mer, un terrain de jeu sous pression
Conférences, rencontres, expériences interactives… Les visiteurs pourront ainsi enfiler un casque de réalité virtuelle pour plonger sans masque ni bouteille dans les profondeurs méditerranéennes, s’essayer aux nouvelles disciplines de glisse ou encore échanger avec les figures emblématiques du large, car l’événement attire chaque année des têtes d’affiche du monde nautique.
Kito de Pavant, navigateur emblématique du Vendée Globe, viendra partager son expérience de la course au large. Audrey Ogereau, spécialiste du multicoque, ouvrira les portes de son Ocean Fifty KOESIO, tandis que Mikael Mergui, skippeur du Class40 Centrakor, lèvera le voile sur les coulisses des grandes transatlantiques.
Enfin, un focus sera mis sur l’accessibilité avec Éric Dargent, surfeur et créateur de prothèses adaptées aux sports nautiques, qui viendra témoigner de son engagement et de son combat pour un océan inclusif.
Crédit photo – Ohan Brandt
Si l’événement met en avant le plaisir de la navigation et la diversité des embarcations, il témoigne aussi des transformations profondes du secteur. La transition écologique impose des défis techniques et économiques aux chantiers navals, qui doivent repenser les matériaux et l’énergie pour répondre aux nouvelles normes environnementales. De la motorisation hybride aux voiles intelligentes, l’innovation est omniprésente dans les discussions entre professionnels et passionnés.
Le marché du nautisme connaît aussi des évolutions notables, avec une demande croissante pour la location et le partage d’embarcations plutôt que l’achat. Des plateformes émergent pour démocratiser l’accès à la mer et encourager un usage plus raisonné des ressources maritimes.
Si le salon fait rêver les passionnés, il rappelle aussi les défis que la Méditerranée doit affronter. Pollution, urbanisation du littoral, adaptation aux nouvelles réglementations… autant de sujets abordés à travers des conférences et des animations pédagogiques. L’objectif ? Sensibiliser pour mieux protéger.
Six jours d’événement, une ville tournée vers l’horizon, des voiles gonflées par l’innovation et un monde marin à reconquérir. Les Nauticales 2025 promettent une édition engagée, où le large n’est pas seulement une destination, mais un enjeu d’avenir.
L-.R.M.
Infos pratiques
Du 18 au 23 mars 2025 Port de La Ciotat Billetterie et programme complet : lesnauticales.fr
Michaël Gallet (au centre) a recueilli 100 % des voix pour accéder au poste de président du Cdos 13.
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Seul candidat en lice, le Marseillais Michaël Gallet a recueilli ce lundi 100% des voix lors de l’assemblée générale du Comité départemental olympique et sportif des Bouches-du-Rhône. Il succède à Dominique Abadie.
Il n’y avait pas vraiment de suspense lundi soir au Decathlon Village de Bouc-Bel-Air. En poste depuis 2009, Dominique Abadie présidait sa dernière assemblée générale du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) des Bouches-du-Rhône.
Il s’apprêtait à passer le relais au jeune (38 ans) Michaël Gallet, qui était à la tête de la seule liste en lice. Élu depuis huit ans au sein de cet organe déconcentré du CNOSF, Michaël Gallet a recueilli 100% des suffrages le portant président pour les quatre prochaines années.
Il a exprimé son « immense fierté », fait part d’un « profond sentiment de responsabilité » et même d’un « honneur » en acceptant ce challenge, celui de « représenter le mouvement sportif de notre magnifique département ». Le Cdos 13 compte près de 495 000 licenciés issus de 65 fédérations sportives, olympiques ou non et 4 400 clubs.
« Sous le signe de la modernité, de la transparence, de l’impact »
Poussé et soutenu par ses colistiers comme étant « l’évidence » pour endosser ce rôle, Michaël Gallet veut inscrire sa mandature « sous le signe de la modernité, du dynamisme, de la transparence, de l’impact et de la proximité ».
Passionné de sports, notamment ancien joueur de foot, le Marseillais voue une « appétence » pour « les valeurs » véhiculées par la pratique sportive. Il a également rappelé son ambition de placer le Cdos 13 comme « un acteur incontournable et engagé autour des enjeux économiques, sociétaux et environnementaux qui sont les nôtres ».
Le « Classico » entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille (3-1), disputé dimanche 16 mars au Parc des Princes, a été marqué par une vague d’insultes visant Adrien Rabiot et sa famille. Face à ces dérapages, Véronique Rabiot, la mère du joueur, a annoncé son intention de porter plainte. Les instances du football réagissent, mais l’indignation monte de toutes parts.
Le « Classico » entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille (3-1), disputé le dimanche 16 mars au Parc des Princes, a été marqué par des débordements en tribunes visant Adrien Rabiot. L’ancien joueur du PSG, aujourd’hui capitaine de l’OM, a été la cible de sifflets, de chants insultants, dont certains à connotation homophobe, accompagnés de banderoles hostiles. Ces attaques ont également visé sa mère, Véronique Rabiot, et même son père décédé.
Face à ces agissements, Véronique Rabiot a annoncé son intention de porter plainte, dénonçant un manque de réaction des instances. Elle regrette notamment que l’arbitre n’ait pas interrompu la rencontre, malgré la gravité des insultes.
Adrien Rabiot a réagi sur Instagram, condamnant les attaques contre sa famille et s’en prenant directement au président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi.
Le PSG et l’OM ont tous deux fermement condamné ces actes dans des communiqués officiels. Le collectif Rouge Direct, engagé contre l’homophobie dans le football, a également dénoncé ces incidents, appelant à des sanctions exemplaires contre le club parisien.
La Ligue de football professionnel (LFP) devrait ouvrir un dossier disciplinaire dès ce mercredi 19 mars, afin d’examiner les responsabilités du PSG et de ses supporters dans ces débordements. De son côté, la Fédération française de football (FFF) a également réagi en condamnant des comportements jugés « indignes et honteux ».
Au-delà des réactions officielles, la gravité de ces incidents au Parc des Princes est la marque d’une dérive inquiétante du football et du sport en général. Les tribunes devraient être un lieu de ferveur, pas un exutoire pour la haine et la violence. S’attaquer ainsi à un joueur et à sa famille, c’est indigne !
Ce genre de comportements dans les tribunes gangrène le football et éloigne ceux qui l’aiment pour les bonnes raisons. Les instances réagissent, mais elles doivent maintenant agir fermement contre ces dérives. Le club concerné doit prendre ses responsabilités en identifiant et en sanctionnant ces supporters. Il en va de la dignité du sport et du respect des joueurs. Il est temps de redonner toute sa place au jeu et à la fête.
L'Italien Alessandro Velotto et le CNM vont disputer ce mardi (20h) l'un des matchs les plus importants de leur saison.
Photo Benoît Gilles
Le CNM reçoit ce mardi soir à Marseille les Grecs de l’Olympiacos, pour le 3e match des quarts de finale de la Ligue des champions. Un succès leur ferait entrevoir une qualification pour le Final Four.
Samedi dernier, le CNM s’est offert une onzième victoire en autant de matchs en championnat de France, en écrasant le voisin aixois (17-9) dans un derby au sommet, entre le leader et son dauphin. Les Marseillais ont ainsi fait un immense pas vers un 42e sacre national, dont on voit mal comment et par qui ils pourraient en être privés au printemps prochain…
Mais le contenu n’a pas plu à Milos Scepanovic : le coach monténégrin a regretté que ses ouailles aient mal entamé cette rencontre (ils ont été menés durant 1’13’ ‘, à 2-3), alors qu’ils avaient la tête déjà tournée vers le prochain rendez-vous, autrement plus crucial.
Toutefois, comment en vouloir aux joueurs du CNM, sans rivaux dans l’Hexagone, eux qui n’ont eu besoin que d’une petite accélération pour effacer ce court débours et distancer irrémédiablement le PAN ?
Photo B.G.
L’un des matchs les plus importants de leur saison
Les poloïstes du Cercle des nageurs de Marseille retrouvent ce mardi soir un terrain de jeu bien plus conforme à leur talent et en adéquation avec leurs ambitions, celui de la Ligue des champions, à l’occasion de la 3e journée des quarts de finale.
S’ils pourront une nouvelle fois compter sur leur chaud public, les Marseillais connaissent parfaitement l’enjeu au moment d’affronter une équipe qui affiche le même bilan (3 points), mais qu’ils devancent au goal-average…
Une victoire, ce mardi, permettrait au CNM de prendre un avantage comptable mais aussi mental sur l’Olympiacos, avant le match retour prévu le 14 mai lors de la 6e et ultime journées de ces quarts.
À l’inverse, un revers compromettrait les rêves marseillais d’une qualification historique pour le Final Four de la prestigieuse coupe d’Europe, du 30 mai au 1er juin prochain à Malte. Ce duel entre les actuels 2e et 3e groupe A revêt donc une importance capitale pour l’avenir du Cercle, qui rêve de voir La Valette au printemps.
Benoît Gilles
Cercle des nageurs de Marseille – Olympiacos SFP Ligue des champions. 3e journée des quarts de finale, groupe A. À 20h, bassin Pierre-Garsau, à Marseille.
Spécialiste de la géopolitique de l'environnement, François Gemenne a coécrit le 6e rapport de Giec sur l'évolution du climat en 2023.
Photo Alain Robert
Présent à Marseille pour le lancement du Parlement des Jeux d’hiver 2030, le rapporteur du Giec François Gemenne a tenu un discours franc et fort de 23 minutes pour enjoindre le territoire, et plus largement au monde de la montagne, à réussir à allier enjeux écologiques, d’enneigement et d’attractivité.
À l’initiative de la candidature commune des Alpes françaises du Nord et du Sud pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030, Renaud Muselier ne cesse de répéter son mantra : le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’appuie sur un projet sobre, avec de la neige et des chalets, et parle « depuis le premier jour du sujet environnemental ».
Chercheur et spécialiste de la géopolitique de l’environnement, il a coécrit le 6e rapport du Giec (Groupe d’experts d’intergouvernemental sur l’évolution du climat) en mars 2023 pour identifier les causes, impacts et mesures possibles à adopter face au changement climatique.
Nous retranscrivons ici son propos limpide, clair d’une vingtaine de minutes, ponctué d’une ovation, dont l’objet est de « voir dans quelle mesure ces Jeux de 2030 peuvent allier les impératifs écologiques plus présents et plus pressants que jamais, avec naturellement des enjeux économiques, de développement et d’attractivité pour la montagne dans son ensemble ». Verbatim.
Photo Alain Robert
LES ENJEUX
« Ces Jeux sont concernés par un double enjeu écologique. Le premier, c’est que, comme tout événement d’envergure, une empreinte carbone y sera associée. Bien entendu, l’idée n’est pas de faire des Jeux confidentiels dans une boîte mais de permettre à un maximum de spectateurs de les vivre en direct. Cette empreinte carbone est imputable en premier lieu aux déplacements des spectateurs et elle est également est liée aux installations. Je pense qu’on peut se féliciter du choix du Comité international olympique (CIO) de confier l’organisation des Jeux d’hiver l’année prochaine à Milan-Cortina et en 2030 chez nous, à des régions qui sont déjà équipées pour la pratique des sports d’hiver.
L’autre enjeu est spécifique aux Jeux d’hiver et traite de la question de l’enneigement. Nous le savons, et les dernières études parues dans les revues scientifiques, hélas, le confirment : même si nous respectons les objectifs de l’Accord de Paris, les glaciers alpins, comme pyrénéens du reste, sont condamnés. Nous savons aujourd’hui que le rythme de fonte des glaciers est plus important que jamais. Ce qui veut dire naturellement, que cela pose des questions très lourdes pour les écosystèmes locaux, également pour l’approvisionnement en eau potable.
Nous aurions tort de faire de ces Jeux olympiques une sorte de débauche finale de ski et de sports d’hiver avant un renoncement définitif
Nous aurions grand tort de vouloir nous cacher derrière notre petit doigt et de faire comme si ces deux enjeux étaient inexistants. Nous aurions tort de faire de ces Jeux olympiques une sorte de débauche finale de ski et de sports d’hiver avant un renoncement définitif.
Au contraire, je pense qu’il y a une autre voie à suivre, qui est précisément celle de nous demander comment nous allons pouvoir utiliser ce moment particulier, l’exposition qui lui sera donnée, la présence de visiteurs du monde entier, pour projeter un futur durable à la montagne, à l’ensemble de ses parties prenantes, depuis les exploitants de stations de sports d’hiver jusqu’aux agriculteurs, depuis la station de très haute montagne jusqu’aux villages des vallées, et de voir comment nous allons pouvoir inventer ensemble un nouveau modèle économique qui devra se fonder avant tout sur la durabilité. »
1 – « La première, c’est de faire la démonstration qu’il est possible de faire mieux. Je crois que c’est l’héritage principal que nous devons et que nous pouvons retenir des Jeux olympiques de Paris à l’été 2024. Bien sûr, il y a eu cette ambiance formidable, cette parenthèse enchantée, les émotions, les exploits sportifs, les médaillés et les déceptions.
Mais il y a eu surtout la démonstration qu’il était possible de faire mieux avec moins de carbone. La grande leçon des Jeux de Paris, c’est qu’il était possible d’organiser des Jeux qui, de l’avis général, étaient plus réussis que ceux des éditions précédentes, avec à la fois une empreinte carbone réduite et un budget qui est non seulement à l’équilibre, mais qui est même légèrement positif. »
Tout ce qui va pouvoir favoriser la coopération internationale va aller dans le sens de la lutte contre le changement climatique
2 – « La seconde direction que je voudrais vous inviter à suivre, c’est de réunir les gens. Nous sommes aujourd’hui dans une atmosphère de grande tension géopolitique. Où de plus en plus, il y a la tentation de se replier sur soi-même. Nous aurions tort de voir cela comme un particularisme américain. Nos sociétés européennes sont elles aussi gagnées par cette tentation. Je veux être très clair : la transition climatique et la transition écologique, on ne la fait pas uniquement pour soi-même. On la fait également pour les autres, pour ceux qui viendront après pour ceux qui habitent au-delà de nos frontières. Par nature, la transition écologique et climatique porte un projet universaliste.
C’est la réalisation des réalités de l’autre qui va faire en sorte que nous ayons envie de nous engager dans cette transition. Tout ce qui va pouvoir favoriser la coopération internationale va aller dans le sens de la lutte contre le changement climatique. Nous aurions tort de laisser de côté cet aspect. C’est un moment important qui nous permet de savoir pourquoi, au fond, nous sommes ensemble sur Terre et qu’il y a des moments où nous pouvons nous rassembler et célébrer ensemble les mêmes exploits et vibrer avec les mêmes émotions.
C’est important aussi à l’échelle de nos sociétés : il faut bâtir ces Jeux de manière aussi inclusive que possible. On sait, ill ne faut pas se le cacher, que la pratique des sports d’hiver est souvent réservée à une élite de la population. Seule une minorité de la population française est partie en vacances au ski au mois de février. Et bien entendu, plus les possibilités d’enneigement vont se restreindre, plus le risque est que la pratique des sports d’hiver se trouve réservée à une toute petite élite qui se ferait déposer en hélicoptère au sommet des pistes des stations de ski. »
3 – « Je voudrais terminer avec la question de l’attractivité et du développement économiques. Très souvent dans le débat public, on a opposé ces deux questions et considéré que les préoccupations pour l’écologie, pour l’environnement étaient une entrave au développement économique.
Ce mouvement des Jeux en 2030 et les préparatifs qui vont y mener peuvent aussi être l’occasion d’une réflexion à l’échelle d’un territoire sur la manière dont nous allons développer économiquement ce territoire demain, en tenant compte de la contrainte écologique. Pas seulement d’ailleurs de la contrainte de l’enneigement en moins, mais également de la contrainte qui va peser sur les ressources en eau, des contraintes qui vont peser face aux événements extrêmes. Et à mon avis, le grand défi écologique de ces Jeux, c’est de pouvoir nous réunir pour nous projeter vers l’avenir, vers 2050 et au-delà.
Quel va être au fond le modèle du développement économique dans les Alpes du Sud pour le XXIᵉ siècle ? Comment va-t-on organiser la coopération entre les acteurs de haute montagne, de moyenne et de basse montagne et les acteurs de la cause ? Comment va-t-on organiser cette coopération en matières touristique et sportive ? »
#Climat: "La difficulté, c’est que nous savons mais nous sommes encore incapables d’agir"
« L’organisation de ces Jeux permet d’ouvrir un gigantesque chantier : voir comment, demain et certainement à l’horizon 2050, nous pouvons mettre la durabilité non pas comme un obstacle au développement économique de la région, mais au contraire comme un socle commun, pilier de développement économique. L’exposition fournie par les Jeux olympiques sera un atout précieux.
Parce que grâce à cette exposition, si nous menons cette réflexion en amont, nous allons pouvoir faire la démonstration au monde entier de la durabilité, à la fois des sports d’hiver, mais aussi de la durabilité d’un modèle et d’un développement économique de la montagne qui tienne compte de cette contrainte climatique et sur l’eau.
Vis-à-vis de la transition thématique et écologique, nous avons souvent tendance à imaginer que ce sont des plans sur la comète, de grands discours et des incantations, parfois culpabilisatrices, dont nous ne voyons pas toujours le sens ni l’intérêt. Elle est souvent présentée dans le débat public comme une liste d’efforts à fournir, de sacrifices à consentir, de renoncements à accepter, de coûts supplémentaires à porter. Une liste de choses dont personne n’a envie.
Tout l’enjeu, si nous voulons réussir cette transition, à la fois au niveau de la France mais à l’international, est de pouvoir montrer concrètement pourquoi et comment nous l’avons atteint. Parviendra-t-on à se projet sur l’avenir ? À se projeter nous-mêmes ?
Mais au-delà, à transmettre un message d’espoir et de confiance pour toutes les autres nations ? Et qui vont se dire : ‘S’ils sont arrivés dans les Alpes du Sud, alors nous pouvons nous aussi nous en inspirer et nous pouvons trouver un modèle de durabilité qui va combiner l’activité économique et la vie des gens qui habitent la région avec ses impératifs climatiques’. »
Amine Gouiri a inscrit son premier but dans un Clasico ce dimanche (51), pour réduire l'écart à 2-1.
Photo OM
Sans surprise, l’OM, diminué par plusieurs forfaits, s’est incliné ce dimanche face au PSG (3-1). Mais l’engagement et le pressing olympien ont permis d’y croire jusqu’au bout et de ne pas repartir du Parc des Princes avec une valise.
Le fatalisme ambiant laissait craindre le pire avant ce Clasico déséquilibré sur le papier. Le forfait de dernière minute d’Ismaël Bennacer (cuisse), qui venait s’ajouter aux absences sur blessure de Murillo (ischios) et de Hojbjerg (mollet), rajoutait au pessimisme tant l’écart est abyssal entre le PSG et l’OM, notamment au classement.
Oh, tout juste un frisson en début de deuxième période, après un cadeau de Nuno Mendes : le défenseur portugais a offert à Adrien Rabiot l’occasion de briller dans son ancien jardin, en effaçant Donnaruma avant de servir Amine Gouiri (51).
L’international algérien ne se faisait pas prier pour inscrire le premier but olympien dans un Clasico en championnat depuis trois ans. Cette réduction de l’écart (2-1) ravivait la flamme d’un mince espoir. Mais face à ce PSG-là, toujours invaincu en Ligue 1, il en aurait fallu beaucoup plus.
Sans faire offense au pedigree des Olympiens actuels, le scénario d’avant-match avait des faux-airs du Clasico du 5 mars 2006, où les Minots de l’OM (sous l’ère Pape Diouf) avaient tenu héroïquement le nul (0-0) alors qu’un naufrage était promis au Parc.
Face à un PSG qui a joué 120 minutes face à Liverpool mardi, et forcément moins entraînant physiquement, l’OM a lutté les armes à la main, avec un pressing haut, à l’image de l’activité incessante de Bilal Nadir et une volonté de jouer, sans subir en victime expiatoire.
Photo OM
Les ambitions fracassées sur le réalisme et la supériorité technique du PSG
Les Olympiens ont tenté leur chance, souvent de loin (Rongier 31, Greenwood 67, Merlin 78), déployant des séquences intéressantes. Mais leurs ambitions se sont fracassées sur le réalisme et la supériorité technique du PSG.
Comme trop souvent depuis le début de la saison, la défense olympienne a plié sur son point faible, par des ballons en profondeur, dans son dos.
Paris a inscrit trois buts, sur le même modèle, via l’inévitable Dembélé (17) et Mendes (42), Lirola trompant Rulli juste après son entrée en jeu (76). Et c’est heureux que les hommes de Luis Enrique n’aient pas fait preuve de plus d’efficacité car la note aurait pu être plus lourde sans un grand Geronimo Rulli…
Même si l’OM n’avance plus, avec cette troisième défaite en quatre journées, les coéquipiers de Balerdi restent deuxièmes de Ligue 1. Certes à des années-lumière du leader invaincu (et invincible en Ligue 1 cette saison ?) mais avec toujours deux points d’avance sur leurs poursuivants, Monaco et Nice.
B.G.
PSG 3 – OM 1 26e journée de Ligue 1. Parc des Princes. Arbitre : Clément Turpin. Mi-temps : 2-0. Buts – PSG : Dembélé (17), Mendez (42), Lirola (76 c.s.c). OM : Gouiri (51). Avertissement – PSG : Mendes (26). PSG : Donnaruma – Hakimi (cap.), Beraldo, Pacho, Mendes – Zaïre-Emery (Barcola, 64), Vitinha, Ruiz – D. Doué (Neves, 72), Dembélé (Lee, 80), Kvaratskhelia (L. Hernandez, 80). Entraîneur : Luis Enrique. OM : Rulli – Luiz Felipe Ramos (Lirola, 63), Balerdi, Cornelius – Luis Henrique, Rongier (Rongier, 84), Kondogbia (Bakola, 89), Dedic (Merlin, 63) – Nadir (Greenwood, 63), Rabiot (cap.) – Gouiri. Entraîneur : Roberto De Zerbi.
Malgré une chute dans le premier tour, le Provençal Mathis Azzaro a terminé deuxième de la coupe de France de VTT à Luminy, ce dimanche, derrière le Danois Simon Andreassen.
Photo B.G.
Lauréat du short track vendredi, le Meyrarguais Mathis Azzaro a joliment étrenné ses nouvelles couleurs du team Origine ce week-end à Marseille. Une seule erreur l’a empêché de faire le doublé sur le XCO, à Luminy.
La fougue de sa jeunesse lui cause encore du tort, à 24 ans. Mathis Azzaro le sait, il paye régulièrement le prix de ses « petites erreurs ».
Et si l’on y ajoute « l’excitation » d’évoluer à la maison, sur un parcours techniquement et physiquement engageant comme il les aime, le Meyrarguais avait la lucidité suffisante pour analyser à chaud les raisons de sa 2e place, ce dimanche, sur la première manche de la coupe de France de VTT cross-country olympique (XCO).
Son erreur ? Une chute « assez lourde » dès la fin du premier tour, après laquelle il a « mis du temps à repartir » et dont a profité le Danois Simon Andreassen pour s’échapper.
De toute façon, Simon Andreassen (Orbea Fox Factory Team) était bien trop fort ce dimanche : il a effectué un véritable cavalier seul pour l’emporter à Luminy.
Le champion du monde en titre de VTT marathon a été parfaitement conseillé par sa compagne, la Suédoise Jenny Rissveds (championne olympique en 2016, médaillée de bronze à Paris 2024), elle aussi vainqueure de la course Élite dames, car elle lui a donné les points clés du parcours dès la fin de sa course dans un débriefing très précis.
Azzaro est revenu tout près d’Andreassen
Passé son erreur, Mathis Azzaro, genou droit en sang, s’est alors « refait la cerise » en restant dans les roues d’un petit groupe de poursuivants (Maximilian Brandl, 3e ; Titouan Carod, 5e), avant de partir à la chasse à Andreassen.
Le Provençal, également sociétaire de l’AVC Aix sur route, est bien revenu à 14 secondes du Danois, à un tour et demi de la fin, mais il a dû contenter de la deuxième place, à 24 secondes.
Ce résultat boucle ainsi un résultat presque parfait. D’abord personnellement, puisqu’il avait remporté le short track (XCC) vendredi, sous la pluie et dans la boue, maillot de champion de France de la discipline sur le dos.
« J’ai pris énormément de plaisir, c’est la course à la maison et j’ai eu beaucoup de soutien tout au long du parcours », a savouré Mathis Azzaro, devant toute sa famille et de nombreux amis. Mais le double champion du monde relais (2020, 2021) sait qu’il est difficile d’être prophète en son pays, même s’il avait remporté la Juniors Series en 2018 ici-même à Luminy.
La course marseillaise signe également une entrée en matière très prometteuse pour le nouveau team Origine Racing Division, dirigé par Maxime Marotte. Les deux Élites féminines sont montées sur le podium, un peu plus tôt ce dimanche : l’Italienne Martina Berta terminant 2e et l’Allemande Ronja Eibl 3e.
« Les feux sont bien au vert, apprécie le Meyrarguais Mathis Azzaro. Il reste des petites choses à régler, notamment le matériel qu’il faut que je fasse à ma main. Mais les erreurs, il faut les faire maintenant avant d’être au top sur les coupes du monde. Ça annonce de bonnes choses pour la suite. »