dimanche 20 avril 2025
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Foot US – Les Blue Stars de Marseille, bien plus que des « amateurs »

Blue Stars
Tous les mardis et jeudis soirs, les Blue Stars de Marseille investissent le stade de Saint-Jérôme, au pied des immeubles du Merlan, pour leurs entraînement de football américain. Photo Benoît Gilles

Parmi les meilleurs clubs français depuis trois ans, les Blue Stars de Marseille et ses 500 licenciés restent un club amateur, aux moyens limités. Plongée dans le quotidien de ses joueurs Élite qui jonglent entre sport, travail et vie de famille, réunis par la passion et beaucoup de débrouille.

Notre-Dame-de-la-Garde veille sur Marseille. Sur toute la cité phocéenne. « De Bonneveine jusqu’aux Aygalades », chantait Massilia Sound System. Justement, l’emblème de la ville se retrouve niché jusqu’au cœur du 13e arrondissement.

À Saint-Jérôme, sur le stade coincé entre les immeubles du Merlan et l’avenue hyper fréquentée menant à l’IUT, la Bonne Mère est brodée sur le torse et imprimée sur le casque des Blue Stars. Elle orne le logo du club de football américain marseillais, entouré d’une étoile évoquant les mythiques Cowboys de Dallas.

Ainsi placés sous la protection divine, ces gladiateurs sportifs des temps modernes constituent la troisième force de France depuis trois saisons, en plus de s’appuyer sur l’un des centres de formation les plus efficaces d’Europe.

Tout ce que nous réalisons, c’est grâce à de l’expertise, de l’engagement, du bénévolat et des partenaires

Didier Della Guardia, le président

Créés en 1994, au bord de la faillite en 2014, les Blue Stars jouent certes dans le championnat Élite pour la 6e année consécutive, et ils sont peu à Marseille à pouvoir se targuer d’évoluer au plus haut niveau national d’un sport collectif (l’OM, le CNM en water-polo et les Spartiates au hockey sur glace).

Mais ils sont loin, très loin, de prétendre au statut professionnel. Même en plein essor, le club de foot US reste totalement amateur. Il affiche un budget riquiqui ne dépassant pas les 300 000 euros, composé pour un tiers par du financement public. Une somme utilisée à destination de ses quelque 500 licenciés, ses six équipes de foot US, sa formation de flag football (discipline olympique en 2028) et son escouade de cheerleading.

Difficile d’exister à l’ombre d’un mastodonte comme l’OM qui phagocyte les esprits, les énergies et l’écosystème financier de la 2e ville de France, malgré la meilleure volonté du monde…

« Cela veut dire que tout ce que nous réalisons, c’est grâce à de l’expertise, de l’engagement, du bénévolat et des partenaires », résume le président Didier Della Guardia.

Blue Stars Gwinner
Le quarterback américain des Blue Stars Brandon Gwinner. Photo Benoît Gilles

Aucun joueur professionnel, un seul salarié pour la partie sportive

Sur les plus de soixante joueurs composant le roster (l’effectif) de l’équipe première, aucun n’est professionnel. Le directeur sportif et head coach Bavuong Souphanthavong est le seul salarié de la partie sportive, bien aidé par des alternants Armel Saïz et Maé Georges, en charge de la communication et de l’événementiel.

Les autres entraîneurs sont défrayés, tout comme les « imports », les deux recrues américaines (Brandon Gwinner et Dejion Lynch cette saison). La très grande majorité des joueurs payent leur licence (290€ pour les seniors, cotisation au club comprise), participent même aux frais de déplacement pour les matchs à l’extérieur (5€) et ne bénéficient d’aucune rémunération en contrepartie. Sans oublier les frais pour l’achat ou la location du matériel, obligatoire : casque, épaulières, crampons, gants…

« On reste un sport amateur », confirme Bavuong Souphanthavong. D’ailleurs, une seule formation est semi-professionnelle dans l’Hexagone, puisque les joueurs ne sont recrutés que pour six mois de l’année : les Mousquetaires de Paris, qui évoluent dans la Ligue européenne ELF.

« Les joueurs travaillent à côté, ils jouent au foot sur leur temps libre et rognent sur leur vie de famille, ils ont parfois un enfant à faire garder, poursuit celui que tout le monde appelle « Bav ». On doit prendre en compte cela. »

Ils sont étudiants, agents de sécurité ou immobiliers, comptables…

Étudiants, agents de sécurité ou immobiliers, commerçants, comptables, policiers, logisticiens… À l’image des gabarits très variés, toutes les catégories socio-professionnelles sont représentées au sein de l’effectif marseillais.

Alors, les soirs d’entraînement (deux par semaine) rythmés par du rap joué en permanence par une puissante enceinte, les joueurs arrivent au compte-goutte, certains même après le début de l’échauffement. La plupart se changent dehors, sur le bord du terrain, alors que le bâtiment municipal est pour le moins vétuste.

À 19 ans, le beau bébé Youssef Nettar, international U20, n’a pas de raison d’arriver en retard : après avoir quitté en janvier son BTS analyses de biologie médicale, l’offensive linemen (rempart principal pour bloquer l’accès à son quarterback) intervient dans le périscolaire à la pause méridienne et l’après-midi, ce qui lui permet également d’aller chaque matin à la salle de sport.

De son côté, Lionnel Zahariou fait « parfois » partie des retardataires cette saison, en raison de ses « nouvelles responsabilités » (team manager chez Nike aux Terrasses du Port) et du fait qu’il a encore loupé l’examen du permis de conduire. « L’an dernier, j’étais à l’heure ! Là, c’est plus difficile. Si ça ne tenait qu’à moi, je serais ponctuel », explique le wide receiver, qui réussit toutefois à se libérer le week-end pour les matchs.

Photo B.G.

On essaie de fixer un cadre, mais il faut aussi s’adapter au rythme de chacun. Nous faisons un sport très exigeant pratiqué par des passionnés

Bavuong Souphanthavong, le directeur sportif du club et head coach de l’équipe Élite

« On essaie de fixer un cadre, mais il faut aussi s’adapter au rythme de chacun. Nous faisons un sport très exigeant pratiqué par des passionnés », résume Bavuong Souphanthavong, arrivé en 2016 quand le club végétait en Division 3.

La passion pour leur sport, voilà certainement ce qui lie profondément les Blue Stars. Et leur permet d’accepter plus facilement toutes les concessions, familiales et/ou sociales, et les efforts à fournir jusqu’au mois de juin. Le 28 précisément, date de la finale du Casque du Diamant, organisée à Chambéry.

Une routine pour éviter « de faire n’importe quoi »

« Je vais à la salle de muscu à 5 h du mat’, puis je file au travail jusqu’à 17h45, avant d’enchaîner sur l’entraînement, détaille Emmanuel Ntoumtoum, running back sur le terrain et conseiller bancaire au Crédit agricole à la ville. Comme j’ai toujours fait du foot US, ça fait partie de ma routine. Depuis le lycée, ça n’a jamais changé. »

« On est amateurs, donc cela nécessite une vraie gestion de l’agenda au quotidien. Ça permet d’avoir une vie structurée, au lieu de faire n’importe quoi », appuie-t-il.

L’humain, la formation des éducateurs et l’accompagnement des jeunes

Faute de tribunes à Saint-Jérôme, l’équipe Élite investit le stade Delort pour disputer ses matchs à domicile, à deux pas du Vélodrome. Les spectateurs viennent en masse, assistant à un vrai show, signe d’un véritable capital sympathie de la part du public marseillais.

Pour rester attractifs, malgré l’important turn-over de joueurs au gré des mutations professionnelles ou changement de vie, les dirigeants des Blue Stars misent sur l’humain, un tropisme indéniable pour Marseille ou encore la formation des éducateurs. Mais le club installé dans les quartiers Nord se fait fort d’une vocation sociale en ne lésinant pas sur l’accompagnement des jeunes.

« Quand on constitue notre effectif, on est dépendant des bonnes volontés de chacun, alors on met en avant le projet sportif, les installations, la qualité du coaching et les résultats sportifs pour attirer, précise Bavuong Souphanthavong. Et après, on essaie de faire au mieux avec ce qu’on a, ce qui est déjà très bien. »

Photo B.G.

Victoire impérative samedi face aux Argonautes d’Aix au stade Delort

Finaliste du championnat de D1 en 2023, stoppé en demie l’an passé, le club marseillais nourrit encore de grandes ambitions pour 2025, même si le début de saison n’est pas parfait. Après deux victoires, un nul et deux revers, il reçoit ce samedi son voisin aixois des Argonautes (20h), au stade Delort, à l’occasion de la 7e journée du championnat (*). La victoire sera impérative pour continuer à croire à l’objectif d’atteindre le dernier carré.

« On veut essayer de rattraper petit à petit notre retard sur les meilleurs clubs (Thonon, La Courneuve, Ndlr), explique Bavuong Souphanthavong. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, travailler sereinement, sérieusement. Ça reste du sport ; au soccer, le PSG ne gagne pas chaque année mais il le fait huit fois sur dix. C’est à peu près la même chose pour nous avec les Black Panthers et le Flash. Par rapport à nos capacités, finir tout le temps de deuxième serait déjà pas mal. »

Benoît Gilles

* Prévu le 1er février dernier, le derby entre Argonautes d’Aix et Blue Stars de Marseille comptant pour la 2e journée du championnat Élite n’avait pu se tenir, le terrain du stade Carcassonne étant impraticable. Reporté au 26 avril, le match aller se jouera donc après la rencontre retour.

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Basket – Pro B : Fos Provence casse ses prix pour ses trois matchs à Marseille

Fos Provence
Le 27 dernier dernier, Rob Turner III avait inscrit 30 points face à Caen au Palais des sports de Marseille. Il ne fait plus partie de l'effectif depuis deux semaines. Photo B.G.

En difficulté en Pro B, le club de Fos Provence propose un pack de billets pour ses trois rencontres délocalisées à Marseille, contre Orléans, Vichy et Poitiers. Les BYers auront besoin du public pour se sauver.

Depuis douze ans, Fos Provence a pris l’habitude de se délocaliser à Marseille pour disputer ses rencontres au Palais des sports. Fers de lance du basket régional, les BYers y ont écrit certaines belles pages de leur histoire et fait le plein notamment en janvier 2023 pour affronter Boulogne-Levallois de celui qui n’était alors qu’un ovni en devenir, Victor Wembanyama.

La saison 2024-2025 ne déroge pas à la règle. Les hommes de Rémi Giuitta se sont déjà produits dans la cité phocéenne entre Noël et le jour de l’An, concédant la défaite face à Caen (73-79) sur la fin, dans un scénario qui s’est très souvent répété.

Fos Provence s’apprête à revenir à Marseille, avec trois rencontres programmées dans les six prochaines semaines :

Samedi 29 mars, 30e journée : Fos Provence – Orléans (20h)
Samedi 12 avril, 33e journée : Fos Provence – Vichy (20h)
Samedi 3 mai, 36e journée : Fos Provence – Poitiers (20h).

À partir de 30 euros pour trois matchs

À l’occasion des « Marseille Basket Series », un pack billetterie à prix cassés est proposé : 10 euros par match pour une place en catégorie 2 (milieu de tribune latérale) ou 15 euros en catégorie 1, ce qui permet notamment d’être placé juste derrière le banc dirigé par Rémi Giuitta.

Soit 30 ou 45 euros au total, pour voir évoluer des joueurs de Pro B. Il existe aussi un offre VIP à 100 euros par rencontre. Et c’est gratuit pour les enfants de moins de cinq ans.

En grande difficulté (neuf revers consécutifs, série en cours), les BYers pointent en 19e et avant-dernière place du championnat, repassant devant Chartes qui s’est incliné ce dimanche face à Poitiers, mais restent en position de relégables.

Alors, Fos Provence aura plus que jamais besoin du soutien du public, dans cette opération maintien, au moment d’aborder les neuf derniers matchs de la saison de Pro B.

Marseille Basket Series
Pack pour les trois rencontres de Fos Provence disputées au Palais des sports de Marseille.
Catégorie 2 : 10 euros.
Catégorie 1 : 15 euros.
VIP : 100 euros.

La billetterie.
Toutes les informations du club.

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À Fos, l’industrie attend encore des garanties

Le ministre de l'Indusrie, Marc Ferracci, en visite dans l'aciérie Marcegaglia, à Fos-sur-Mer. © Alain Robert

En visite ce lundi 24 mars sur les sites de Marcegaglia et Kem One, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a défendu une réindustrialisation fondée sur la décarbonation. Mais entre prix de l’électricité, concurrence mondiale et raccordement à la ligne à haute tension, les industriels du bassin de Fos attendent encore des engagements concrets.

Le décor a de quoi faire rougir un roman de Zola rechargé aux électrons. Fos-sur-Mer, ses vapeurs industrielles, ses convois d’acier, son électrolyse géante. Ce lundi 24 mars, Marc Ferracci, ministre délégué à l’Industrie, a enchaîné les casques sur deux sites stratégiques : Marcegaglia, sidérurgiste italien décidé à produire de l’acier bas-carbone, et Kem One, chimiste français qui électrolyse le sel pour fabriquer du PVC. Deux haltes, une même partition : la souveraineté industrielle, version décarbonée. Et surtout, un territoire sous haute tension, au sens propre comme au figuré.

Chez Marcegaglia, c’est un projet à 750 millions d’euros qui s’annonce. Mistral, c’est son nom, promet deux millions de tonnes d’acier par an d’ici 2028. Exit les hauts-fourneaux et le charbon, place aux fours électriques et à la ferraille recyclée.

Le ministre, en visite dans la halle de l’ancienne Ascometal, aujourd’hui reconvertie, salue un projet « emblématique de la stratégie de souveraineté industrielle ». Et insiste : « L’acier, tout comme la chimie, sont des industries de base qui alimentent l’ensemble des chaînes de valeur, de l’automobile à la défense. »

Le groupe italien veut doubler les effectifs d’ici la mise en service, moderniser l’usine existante et construire une nouvelle unité. L’entreprise mise sur son autonomie financière, mais aussi sur les synergies du territoire : logistique fluviale, accès au rail, canal, proximité de GravitHy et NeoCarb.

Le ministre, lui, parle « d’alignement de tous les acteurs du territoire » et ne cache pas sa satisfaction de voir « les lignes bouger » au niveau européen sur la clause de sauvegarde et la taxation carbone aux frontières. En creux, une mise en garde : les industriels engagés dans la transition ne peuvent pas être les seuls à payer.

Chlore, soude et CO₂ en moins

Un peu plus loin, toujours dans la zone industrialo-portuaire, changement de décor mais même cap. Chez Kem One, on électrolyse du sel pour produire chlore, soude et hydrogène. Et on vient d’investir 200 millions d’euros dans une nouvelle salle d’électrolyse, baptisée Elyse, pour remplacer un procédé vieillissant au diaphragme par une technologie à membrane bipolaire. Résultat attendu : 35% d’économie d’électricité, près de 50 000 tonnes de CO₂ en moins, et une efficacité démultipliée.

« C’est un projet historique pour Kem One », affirme Alain Consonni, directeur du site. Il faut dire que l’entreprise consomme, à elle seule, autant d’électricité qu’une ville comme Aix-en-Provence : deux térawattheures par an.

Les deux industriels partagent une même attente : de l’électricité en quantité, à prix stable. Et vite. « Il faut fournir à nos industriels des prix de l’électricité compétitifs et pérennes », martèle Marc Ferracci. Une phrase adressée à EDF, mais aussi à tous ceux qui suivent avec attention le projet de ligne à très haute tension (THT) entre Fos et Jonquières (Gard).

Longue de 65 kilomètres, cette liaison 400 000 volts est censée répondre au doublement attendu de la demande dans la zone. Le tracé de moindre impact a été validé fin 2024, mais le projet suscite une opposition farouche, notamment en Camargue et chez les agriculteurs. « Il faut faire atterrir les projets vite, et sans casser le lien avec les territoires », ajoute le ministre.

Un centre de gravité d’une réindustrialisation

Mais la compétitivité passe aussi par des règles du jeu équitables. Sur la sidérurgie, Marc Ferracci ne cache plus son impatience : « Il faut faire en sorte que des activités comme celle de cette usine soient préservées de la concurrence, notamment chinoise », insiste-t-il. L’acier importé, produit à bas coût avec de l’électricité issue du charbon, n’a pas les mêmes contraintes.

La France presse Bruxelles d’agir. Et le ministre se félicite que « la Commission européenne ait récemment annoncé une évolution de la clause de sauvegarde dès 2025 », ainsi qu’une révision du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), prévue pour 2026. Des mesures destinées à éviter que les industriels européens ne soient les seuls à payer le prix de la transition.

Entre deux transfos, le ministre n’oublie pas de parler d’Europe. Le dialogue stratégique sur la chimie débute, les textes européens sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act) se précisent, et la France joue des coudes pour défendre ses filières lourdes. « Nous avons construit une alliance des industries lourdes avec plusieurs pays », rappelle-t-il. Une manière de poser Fos comme le centre de gravité d’une réindustrialisation qui s’invente sous tension.

Dans ce contexte, un débat public inédit s’ouvrira le 2 avril 2025, organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP). Il couvrira une quarantaine de projets industriels ou d’infrastructures à horizon huit ans, pour tenter de construire une vision d’ensemble sur les besoins en énergie, transport, logement, emploi ou environnement dans le bassin de Fos-Étang de Berre.

L.-R.M.

À Fos, l’État cherche encore la bonne gouvernance pour piloter l’industrialisation

Site de Kem One à Fos-sur-Mer. © N.K.

De Marcegaglia à Kem One, Marc Ferracci a pu mesurer l’ampleur des mutations industrielles à l’œuvre dans le Golfe de Fos. Mais à l’heure où les projets se multiplient, la gouvernance, elle, se cehrche encore. GIP, OIN… ? Le ministre reconnaît qu’il faudra trancher, alors qu’un débat public inédit s’ouvrira en avril 2025 pour éclairer l’avenir du bassin.

En visite à Fos-sur-Mer ce mercredi, Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie, a enchaîné deux haltes symboliques : Kem One, où il a assisté au lancement du projet Elyse, et Marcegaglia, sidérurgiste italien bien implanté dans la zone industrialo-portuaire. Deux sites emblématiques des mutations en cours dans le Golfe de Fos, et une même question posée avec insistance : qui pilote vraiment la dynamique industrielle du territoire ?

Interrogé par Le Méridional sur la création d’un GIP (Groupement d’intérêt public) ou d’une OIN (Opération d’intérêt national), le ministre n’a pas fermé la porte. « Une réunion interministérielle se tient en ce moment même à Paris sur ce sujet, preuve que l’État prend la question à bras-le-corps. Je ne préempte pas la forme juridique, mais il faudra bien une structure claire pour mettre en œuvre la feuille de route industrielle que nous avons signée à Marseille [signée jeudi 27 février à l’Hôtel de Région, ndlr] », a-t-il répondu. Les acteurs économiques du territoire penchent, quant à eux, pour un Groupement d’intérêt public.

L’enjeu de la ligne THT 400 000 volts

Pour le ministre, cette structuration devra aller de pair avec l’acceptabilité sociale. Il a évoqué le débat public qui s’ouvrira en avril sur les futurs projets de la zone, dont la ligne à très haute tension, comme un outil essentiel pour informer et associer les habitants et les élus locaux.

Le projet de ligne THT porté par RTE prévoit une liaison aérienne de 400 000 volts sur 65 km entre Fos (poste de Feuillane) et Jonquières (Gard), pour accompagner le doublement de la demande électrique dans la zone. Fin septembre 2024, le préfet coordinateur l’ancien préfet de région, Christophe Mirmand a validé un « fuseau de moindre impact », contournant Arles et Beaucaire par l’ouest, avec passage par une portion du parc naturel de Camargue.

Pour le ministre, il faudra aussi répondre aux besoins fondamentaux des industriels. Et en premier lieu, l’énergie. « Comment fournir à nos industriels des prix de l’électricité compétitifs ? Comment leur faire parvenir une source de consommation électrique de manière stable, de manière pérenne ? » a-t-il évoqué, rappelant que la future ligne THT devait précisément répondre à cette exigence.

Mais la contestation reste vive. Plusieurs maires (Arles, Beaucaire), syndicats agricoles et collectifs citoyens dénoncent un manque de transparence, des impacts mal évalués, et une concertation jugée superficielle. Des recours juridiques sont déjà envisagés. Le fuseau validé a ouvert néanmoins une nouvelle phase : étude sur l’enfouissement, concertation agricole, évaluation de la demande future… et surtout, débat public global à venir.

Un débat public global inédit à l’échelle du bassin de Fos

En effet, à partir du 2 avril 2025, un débat public inédit en France s’ouvrira à l’échelle du bassin de Fos-étang de Berre. Organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP), il portera sur une quarantaine de projets à l’horizon des huit prochaines années. Il s’agit de permettre une vision d’ensemble des besoins en énergie, emploi, transport, logement, risques, environnement ou encore formation. Et éviter l’émiettement des concertations au cas par cas.

Le territoire de Fos résume à lui seul l’équation nationale : souveraineté industrielle, urgence climatique, accélération énergétique et pression démocratique. L’enjeu, désormais, est de créer la structure capable de faire atterrir tous ces projets dans un calendrier resserré, sans casser le lien avec les élus, les habitants et les industriels.

> Plus d’informations à venir sur Le Méridional dans notre article complet sur la visite ministérielle.

N.K.

À Fos, l’État vient mesurer l’avancée de la décarbonation industrielle

Marseille, France -27-02-2025: Marc Ferracci, French Minister for Industry and Energy, visits the H 160 and H 175 helicopter production and assembly lines at Airbus Helicopters Marignane
Marc Ferracci en visite, ici en visite, à Airbus Helicopters Marignane.

Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, est attendu ce lundi sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, où se joue une partie essentielle de la transition écologique française. Hydrogène, e-carburants, acier bas carbone… la décarbonation du site est lancée, mais reste semée d’incertitudes.

La carte postale industrielle de Fos-sur-Mer a longtemps été marquée par ses panaches de fumée, ses hauts-fourneaux et ses convois de matières premières. À l’heure du dérèglement climatique, cette image appartient peu à peu au passé.

La décarbonation s’invite désormais dans tous les discours, et l’État entend le démontrer à travers la visite du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, ce lundi 24 mars. Car entre la Méditerranée et la Crau, se joue l’un des plus grands défis de la politique industrielle française.

Fos-sur-Mer concentre à elle seule plus de 10 % des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie nationale. Réduire cette empreinte, sans délocaliser l’activité ni sacrifier l’emploi, suppose une réinvention en profondeur du modèle. Et plusieurs projets d’envergure sont déjà à l’œuvre.

Acier vert, chimie bas carbone…

Le déplacement du ministre se veut une démonstration de soutien aux industriels qui amorcent ce virage. Il visitera l’aciérie Marcegaglia, anciennement Ascométal, rachetée en 2024 par le groupe italien avec l’aide de l’État. Plus de 300 emplois ont été sauvés. Le site s’inscrit dans une stratégie de revitalisation de la sidérurgie, en lien avec l’ambition européenne d’une industrie lourde plus verte.

L’après-midi, Marc Ferracci se rendra sur le site de Kem One, où la chimie lourde tente, elle aussi, de verdir ses procédés. L’usine a récemment investi pour moderniser ses installations dans une logique de réduction d’émissions. En filigrane de cette visite, une volonté politique de conjuguer réindustrialisation et transition environnementale.

Hydrogène vert et carburants du futur

Mais Fos-sur-Mer n’en est qu’au début de sa mue. Plusieurs projets en cours dessinent les contours d’une zone industrialo-portuaire bas carbone, à l’instar de GravitHy. Une usine de production de fer réduit à partir d’hydrogène renouvelable, attendue à l’horizon 2027, qui doit permettre de fournir deux millions de tonnes par an de matière première décarbonée aux aciéristes européens. Une alternative aux hauts-fourneaux traditionnels, très émetteurs. Le projet est estimé à 2,2 milliards d’euros, avec 3 000 emplois à la clé (directs et indirects).

Dans le même élan, ArcelorMittal poursuit sa mutation. À Fos, le sidérurgiste a récemment mis en service un four-poche permettant d’intégrer davantage d’acier recyclé. Une première étape, avant un éventuel basculement vers des fours à arc électrique. Objectif affiché : réduire les émissions de CO₂ de 40 % d’ici 2030.

La ZIP de Fos veut aussi s’imposer comme une plateforme de production d’e-carburants. C’est le pari du consortium NeoCarb, qui prévoit deux unités de fabrication de méthanol et kérosène de synthèse à partir d’hydrogène vert et de CO₂ capté, destiné à verdir les transports maritimes et aériens. Ou encore le projet Deos, piloté par le Grand Port Maritime de Marseille, qui prépare l’accueil de la filière éolienne flottante en Méditerranée.

Autre chantier emblématique : la gigafactory de panneaux photovoltaïques portée par Carbon, qui prévoit une montée en puissance rapide sur le site de Fos pour soutenir la relocalisation de la filière solaire en France.

À ces projets industriels s’ajoute une volonté politique de structurer une filière locale, capable de produire, stocker et distribuer l’hydrogène, demain indispensable à l’industrie et à la logistique.

Autant d’initiatives qui convergeront dès le lendemain, mardi 25 mars, dans un événement régional consacré à l’hydrogène, organisé à Marseille, avec Meet4hydrogen. Chercheurs, industriels et élus y discuteront du rôle central de ce vecteur énergétique dans la décarbonation du tissu local.

Si Fos-sur-Mer devient lentement un laboratoire d’industrie post-carbone les obstacles restent nombreux : coûts élevés, complexité des raccordements, inertie administrative… Les syndicats, que les ministre va rencontrer à huis clos, alertent eux sur les risques de « transition punitive » pour les salariés.

N.K

Marseille : l’avenir de la piscine Bombardière suspendu à de nouvelles études

piscine
Photo Benoît Gilles

Fermée en 2019, la piscine Bombardière (12e arrondissement) est abandonnée et a subi d’importantes dégradations. Si la municipalité a récemment voté le financement d’études en vue de travaux, la facture s’est envolée depuis six ans.

Depuis bientôt six ans, c’est comme si la vie s’était arrêtée à la piscine Bombardière. Sur la grille d’entrée, le long de la rue Charles Kaddouz, un panneau faisant référence à une décision du 5 avril 2019 annonce une fermeture prochaine pour « mise en conformité des installations techniques et étanchéité du bassin » et « désamiantage ».

Début prévisionnel des travaux ? Mai 2020. Durée estimée ? Deux mois et demi. Si le Covid et un changement de majorité à la Ville de Marseille sont depuis passés par là, le cadenas et la chaîne qui enserrent la grille d’entrée noire a stoppé le temps et toute activité.  

Les dernières informations placardées annoncent toujours le programme estival de 2019. La boîte aux lettres est éventrée. Coincée entre le gymnase et le stade éponymes, aux confins de Beaumont, Bois Lemaître et Saint-Julien dans le 12e arrondissement, la piscine Bombardière (ou Beaumont Bombardière) a subi les affres de l’abandon, les intrusions, les incivilités et les vols, accélérant sa décrépitude.

Vitres cassées, plaques d’égout disparues…

Toutes les vitres du bâtiment blanc sont cassées, des bris de verre jonchent le sol et des plaques en bois ont été posées pour sécuriser l’endroit. Les plaques d’égout ont disparu, laissant des trous béants dangereux.

De quoi laisser imaginer, et craindre le pire quant à l’état à l’intérieur du bâtiment, désormais impénétrable, et du bassin de 25 mètres qui offrait quatre couloirs de nage.

Près de 800 000 euros avaient pourtant été approvisionnés en 2019 pour mener à bien les travaux mentionnés. Mais rien ne s’est passé…

La nouvelle majorité de gauche, arrivée à l’été 2020 après l’élection de Michèle Rubirola (PM), a longtemps dénoncé l’inaction de l’ancienne équipe municipale de droite concernant l’état des piscines, et plus largement des installations sportives à Marseille.

Photo B.G.

Une facture estimée à 3 ou 4 millions d’euros fin 2022

Fin 2022, l’adjoint aux sports Sébastien Jibrayel (PS) estimait même à 3 ou 4 millions d’euros les frais de réhabilitation qu’il aurait fallu engloutir à la Bombardière, afin de « reprendre les sols, le toit et désamianter ».

Depuis, le maire du secteur, Sylvain Souvestre (LR) dénonce ce statu quo à longueurs d’interviews dans les médias. En prenant l’exemple de l’intrusion à l’été 2023 de « jeunes qui avaient réussi à remplir en partir le bassin pour s’y baigner », ce dernier nous a encore fait part de son désarroi et déplorer la dangerosité de la situation.

Depuis, la Ville de Marseille rappelle avoir adopté un Plan pluriannuel d’investissements 2024-2029 à hauteur de 1,9 milliard d’euros, dédiant notamment 24 millions pour « réhabiliter ou moderniser » des équipements publics existants, voire « en créer de nouveaux ».

Depuis, l’élu Sébastien Jibrayel s’est aussi vu retirer sa délégation des sports par le maire Benoît Payan (PM) au nom de « l’exemplarité », après son placement sous contrôle judiciaire et son jugement le 22 mai prochain pour « violences en réunion ».

300 000 euros votés pour mener des études à la Bombardière avant d’éventuels travaux

Quid alors de la Bombardière, qui n’est pas dans liste des quatorze piscines municipales mais figure sur la carte interactive qui en comprend seize ? Le conseil municipal du 28 février 2025 a approuvé la réalisation de nouvelles études (à hauteur de 300 000 €) en vue d’envisager une éventuelle rénovation.

Des études, précise le service communication de la Ville de Marseille, qui « détermineront le programme de travaux, actualisé et le plus adapté aux enjeux actuels au regard de l’évolution des usages sportifs et de la pression démographique que connaît la Ville et en particulier le secteur sur lequel la piscine est située ».

Et ce, ajoute la mairie, « pour une remise en service de cette piscine à court terme ». Privés d’accès à la piscine depuis six ans, et face à l’état actuel du bâtiment, les habitants du quartier espèrent ne pas attendre encore six ans de plus pour pouvoir goûter aux plaisirs aquatiques.

D’ici 2027, Luminy et Nord refaits à neuf et Bougainville sortira de terre

À Marseille, près d’un élève sur deux entrant en classe de 6e ne sait pas nager. La statistique, inquiétante, tend heureusement à décroître, grâce à des dispositifs tels que « J’apprends à nager » ou « 1,2,3 Nagez ».

Le manque d’infrastructures dans la deuxième ville de France en est la principale cause, avec quatorze piscines publiques en activité dont aucune de 50 mètres, et des bassins historiques à l’abandon, ceux de Luminy et Nord.

Un projet de refondation total de ces deux piscines historiques, moyennant 76 millions d’euros, est lancé afin de bâtir de véritables complexes sportifs et aqualudiques, avec une ouverture prévue en 2027. C’est également l’échéance à laquelle une piscine devrait sortir de terre à Bougainville (15e arr.).

Benoît Gilles

De l’adversité au Vélodrome, Mustapha, un supporter hors du commun

© Alain Robert

Mustapha, coordinateur de projet à la Croix-Rouge, vit à Amiens, mais son cœur appartient à Marseille. En déplacement pour un colloque sur le handicap, il a prolongé son séjour pour vivre un 100 % OM, entre visite du Vélodrome et défaite face au PSG, mais un amour intact pour son club de cœur.

Pour Mustapha, le bleu et blanc sont les deux couleurs qui battent dans son cœur. À 48 ans, il vit à Amiens, mais son âme, elle, appartient depuis longtemps à Marseille. Coordinateur de projet à la Croix-Rouge française, il était en déplacement dans la cité phocéenne la semaine dernière pour intervenir lors d’un colloque sur le handicap.

Un handicap qu’il vit depuis sa naissance en raison d’une maladie touchant ses articulations. Quand il en parle, c’est pour encourager ceux qui l’écoutent à ne jamais baisser les bras, et rien, pas même les 37 opérations qu’il a subies, ne l’empêcheront de continuer à aider les autres à s’en sortir et à vivre pleinement leur vie et leurs passions. D’ailleurs, c’est précisément l’une de ces passions qui l’a poussé à prolonger son séjour à Marseille pour vivre un week-end 100 % OM.

Une passion pour l’OM née dans les larmes

Quand on lui demande d’où vient bien cette passion pour l’OM, il répond sans l’ombre d’une hésitation : « C’était en 1991, j’étais un gamin, j’assistais à la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. L’OM s’incline aux tirs au but contre l’Étoile Rouge de Belgrade et je vois Basile Boli qui pleure. Cette image est gravée à jamais dans mon cœur. »

C’est ce soir-là que Mustapha devient supporter de l’Olympique de Marseille, mais il n’a pas fini de raconter et insiste à nouveau : « J’ai vu Boli pleurer, j’ai pleuré avec lui. Depuis, je n’ai jamais lâché le club. » L’année suivante, la victoire contre le Milan AC et la Coupe aux grandes oreilles confirment son amour inconditionnel pour l’OM.

« Je vais le voir en vrai ! C’est énorme ! »

Lors de son séjour dans la cité phocéenne, la famille Teissier est là pour l’accueillir : Françoise, Pablo, Lily, Sébastien, Juliette et Anaïs. Ils ont réservé ce week-end pour lui faire découvrir Marseille. Pour « Moustaf », c’est une première. Il est ponctuel au rendez-vous, entrée 18 au stade Vélodrome pour la visite du temple. Pour mieux faire connaissance, on lui remet l’écharpe de l’OM, qu’il passe immédiatement autour de son cou.

L’émotion est à son comble, il n’a pas les mots : « Je vais enfin visiter le Vélodrome, le temple, la cathédrale, l’endroit mythique… Je vais le voir en vrai ! C’est énorme ! » Mais ce n’est qu’un début. Ensuite, direction le Frioul et la traversée en bateau. « Il suffit d’ouvrir les yeux grand et, pour un gars du Nord comme moi, voir ça, c’est tout un monde. La lumière, ça inonde tout. » Et la journée continue : ce soir, l’OM joue au Parc des Princes contre le PSG, tout est prévu pour qu’il vive le Classico… sur le Vieux-Port.

« Ici, c’est la famille »

À Amiens, Mustapha suit les matchs dans les cafés avec d’autres supporters de l’OM, ils sont nombreux à partager la même ferveur. Mais ici, c’est autre chose, il est entouré de Marseillais. « Ici, je suis au cœur de la passion, à Amiens, on est des irréductibles, mais ici, c’est chez moi, c’est la famille. »

L’ambiance en ville, l’agitation sur le Vieux-Port le rend presque fébrile, mais la tension autour, comme dans le café bleu et blanc, se fait sentir au moment du coup d’envoi.

Défaite amère, amour intact

Coup de massue, l’OM s’incline face au PSG, à la Brasserie OM, c’est la soupe à la grimace. Mustapha, d’abord abattu, se ressaisit vite. « Ça fait mal, mais c’est ça, être supporter : il faut toujours y croire. C’est vrai que la défaite est dure à avaler, mais ici, la passion ne meurt jamais, on reviendra plus forts ! » promet-il, déjà tourné vers la suite.

Il va repartir à Amiens la tête basse, mais le cœur toujours gonflé d’amour pour l’OM. Toute la famille est autour de lui, son visage s’illumine, il entend des voix autour : « Ce n’est rien, frérot, c’est la vida, et puis, le prochain coup, tu seras ici avec nous au Vel’, en vrai, et avec toi on sera des milliers à chanter « Allez l’OM, Allez ! » Ce séjour prolongé restera gravé à jamais. Mustapha sait qu’il a bien fait de rester. Le prochain coup, ce sera au Vel’, en vrai !

Philippe Arcamone – Photos Alain Robert

VTT – Grâce à l’Offroad Allauch, l’ACME renoue avec l’essence du raid

VTT
L'Offroad Allauch 2025 emmènera les participants à la découverte du Parc de Pichauris et des massifs de l'Étoile et du Garlaban. Photos Sylvain Rodriguez

Dimanche 30 mars, l’ACME organise la 2e édition de l’Offroad Allauch, au Parc de Pichauris. Un raid et une randonnée VTT, dans les collines provençales, pour renouer avec son glorieux passé.

On vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Le terme Offroad résonne comme une madeleine de Proust aux oreilles des vététistes expérimentés. Ce label avait été créé à la fin des années 90 et l’Amicale Cycliste Marseille-Est en était un précurseur dans le Sud de la France.

L’idée était simple : proposer des tracés de VTT novateurs, sortir des sentiers battus, explorer les grands espaces en pleine nature, promouvoir le pilotage et l’improvisation. Bref, en un terme, il s’agissait d’un raid tout-terrain (offroad, en anglais).

Tous les plus grands noms du VTT au palmarès de l’Offroad à Cassis entre 97 et 2013

Pendant dix-sept ans, de 1997 à 2013, l’ACME – alors présidé par Robert Beck – a attiré ce qui se faisait de mieux dans le monde du VTT. Le palmarès de son Offroad Paca à Cassis en est la preuve : Miguel Martinez, Julien Absalon, Julie Bresset, Cédric Ravanel, Jean-Christophe Péraud…

Mais le cross-country olympique, sur un circuit donné à effectuer plusieurs fois, a pris le dessus dans le monde du cyclisme et même l’ACME s’y était mis, en organisant quatre fois la coupe de France XCO, entre 2014 et 2017, à Cassis, Luminy puis Pichauris, avant de transmettre le relais conjointement à la Fac des sciences du sport et au Smuc, comme ce fut le cas le week-end dernier encore.

C’est justement au Parc de Pichauris que l’ACME, désormais présidée par Pierre-Alexandre Dupuis, a décidé de remettre ce type d’épreuve au goût du jour. Après une première édition pleine de promesses en 2024 malgré les intempéries (240 participants), l’Offroad Allauch revient ce dimanche 30 mars, en collaboration avec la municipalité.

Ouvert à tous, même aux VTT électriques

Désormais regroupée sur une seule journée, l’épreuve propose des raids chronométrés de 24, 35 ou 60 km, mais aussi des randonnées à vocation « ludiques et conviviales », ouvertes à tous, y compris aux VTT électriques (VTTAE).

Pour ne rien gâcher, le parcours est principalement tracé dans le Parc de Pichauris (mis à disposition par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône), le massif de l’Étoile à l’ouest et le Garlaban au sud. Dépaysement et plaisir assurés !

Cet Offroad fleure bon la nostalgie des puristes du VTT, désireux de ne pas tourner en rond comme c’est le cas sur un circuit de cross-country olympique… Le raid de 60 kilomètres sera d’ailleurs support du championnat régional Paca de cross-country marathon Élite et Masters.

Benoît Gilles

Offroad Allauch
2e édition, dimanche 30 mars 2025, au Parc départemental de Pichauris.
Raid VTT (24, 35 ou 60 km), départ à 9h.
Rando VTT et VTTAE (12, 24 ou 35 km), départs libres dès 9h15.
Renseignements.
Inscriptions.

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Basket – Pro B : Fos Provence ne s’en sort pas

Fos Provence
Mathieu Wojciechowski a réalisé un match plein ce vendredi en Champagne, face à Châlons-Reims. Photo B.G.

Combatif et brillant par séquences, Fos Provence s’est montré encore trop inconstant et fébrile à l’intérieur, ce vendredi, concédant une 9e défaite consécutive sur le parquet de Châlons-Reims (82-68).

Fos Provence n’y arrive toujours pas. Fos Provence a concédé ce vendredi une neuvième défaite d’affilée sur le parquet de Châlons-Reims (82-68) mais les BYers ont affiché le visage d’une équipe loin d’être résignée à neuf journées de la fin de saison de Pro B.

Par séquences, les hommes de Rémi Giuitta ont mis de l’intensité en défense et même développé des schémas offensifs collectifs aperçus de manière trop sporadique jusqu’ici. Leur adresse aux lancers-francers (23/24) les ont longtemps maintenus à portée des Champenois.

En l’absence sur blessure jusqu’à la fin de la saison de Brandon Young (main) et après le départ du meilleur marqueur Robert Turner III, Mathieu Wojciechowski, héroïque des deux côtés du terrain (22 pts, 9 rebonds), a enfilé ses habits de capitaine courage.

L’ancien du CSP Limoges a montré l’exemple dans la combativité, dans l’efficacité au shoot, avant d’être freiné par les fautes en fin de match.

Soirée portes ouvertes à l’intérieur

Il y a bien eu aussi la vivacité et l’impact apportés par la toute nouvelle recrue, Jonathan Cissé, mais le jeune Américain, véritable artilleur dans le championnat de Chypre (27,9 pts de moyenne), a forcément montré ses limites (3 points inscrits ce soir) et ses tâtonnements dans cet effectif qu’il découvre depuis quelques jours seulement.

Il y a des motifs d’espoirs pour Fos Provence, et c’est à souligner, dans une saison galère. Mais les Provençaux ont perdu pour la 22e fois et descendent à la 20e et dernière place, en attendant le match Chartres – Poitiers, ce dimanche.

Une fois de plus, ils ont été punis pour leur inconstance, les fautes bêtement concédées et, surtout, les trop nombreux oublis dans la raquette. Plusieurs fois distancés à onze longueurs (31-20 ; 54-43), les coéquipiers de Lucas Bourhis n’ont jamais baissé les bras.

Les BYers sont mêmes revenus à quatre longueurs (54-50), dans le sillage de leur capitaine Wojciechowski enquillant cinq points d’affilée. À chaque fois, Châlons-Reims ne paniquait pas et reprenait immédiatement de l’air en pilonnant à l’intérieur, où c’était soirée portes ouvertes du côté de Fos, et en se voyant offrir des lancers-francs sur plusieurs fautes antisportives évitables.

Ou encore cette séquence au buzzer de fin de 3e quart-temps, avec le 3+1 offert à l’ancien Fosséen Dominick Bridgewater, par Willan Marie-Anaïs, faisant passer le score à 59-50. Et tuant sans doute tout suspense…

Photo B.G.

Deux réceptions importantissimes à venir

Fos Provence ne parvient pas à se sortir de cette spirale négative infernale (un seul succès en 2025, en onze matches) mais certains signaux peuvent encore laisser espérer décrocher le maintien. Encore faudra-t-il que certains éléments sortent le bleu de chauffe enfoui au fin fond de leur grenier et se mettent au diapason de leur capitaine Wojciechowski.

Heureusement pour les Provençaux, Évreux – qui les devance d’une longueur au classement (18e) – s’est incliné également ce vendredi soir, après prolongation, face à l’Élan Béarnais (82-95). Tout reste donc jouable dans ce sprint final de Pro B.

Surtout que Rémi Giuitta et ses hommes vont enchaîner deux « réceptions » importantissimes : Orléans ce samedi 29 mars au Palais des sports de Marseille et Chartres vendredi 4 avril, à Fos. L’issue de ce « choc » entre le 19e et le 20e condamnerait probablement le perdant.

Benoît Gilles

Châlons-Reims 82 – Fos Provence 68
29e journée de Pro B.
Scores aux quarts temps : 18-13 ; 18-18 ; 23-19 ; 23-18.
Les stats du match.
Le classement.

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En attendant son futur campus, La Plateforme s’installe au Dock des Suds

Le Dock des Suds fermera définitivement ses portes le 31 mars. Euroméditerranée engage une nouvelle occupation transitoire du lieu en partenariat avec La Plateforme, dans l’attente du futur campus de Cazemajou.

Le 31 mars prochain, le Dock des Suds fermera ses portes pour de bon. Après 27 années d’activité, la structure culturelle emblématique du quartier d’Arenc cessera toute programmation.

L’association Latinissimo, qui avait créé et géré le site depuis 1998, procédera au démontage de ses installations et remettra les clés à l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) fin mai.

Dans un communiqué publié le 13 mars, l’association revient sur son histoire et sur le sentiment d’amertume qui accompagne cette fermeture. Plus de quatre millions de personnes ont fréquenté le Dock des Suds, qui a accueilli les plus grands noms de la scène musicale française et internationale, tout en restant un point d’ancrage pour la culture locale.

« C’est un équipement unique qui disparaît aujourd’hui du paysage culturel marseillais », écrit Latinissimo, évoquant aussi « un site patrimonial de la mémoire collective et festive marseillaise, outil de lien social et urbain ». L’association, tout en regrettant l’absence de perspective claire, assure qu’elle respectera ses engagements de départ.

Initialement prévue pour accueillir la future Cité du Cinéma, la halle devait changer de vocation. L’annulation de ce projet n’a pas ouvert la voie à une nouvelle installation pérenne. Fin 2024, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) avait été évoqué par Euroméditerranée, laissant espérer une poursuite d’activité culturelle sur le site. Latinissimo, riche de 27 ans d’expérience, souhaitait pouvoir y répondre.

Mais l’opportunité de préfigurer le projet La Plateforme avec une forte dimension culturelle ouverte aux habitants, est apparue. Pour l’EPAEM, « cette solution répond à l’ensemble des attentes des partenaires et garantie les bonnes conditions d’une occupation temporaire. »

Une occupation transitoire actée avec La Plateforme

En effet, Euroméditerranée a présenté en Comité de pilotage, le 20 mars dernier, ce projet d’occupation transitoire du hangar. Portée par La Plateforme, école des métiers du numérique, cette nouvelle étape vise à accueillir dès l’automne 2025 des activités culturelles et événementielles destinées aux jeunes publics, aux habitants du quartier et aux Marseillais.

« Ce projet a convaincu par sa pertinence programmatique, sa capacité à allier diversité des usages, dimensions culturelle et éducative, ouverture sur le quartier et préservation de la qualité de vie des riverains », explique l’Établissement Public d’Aménagement.

Les premiers travaux de sécurisation du site débuteront fin mai. Cette préfiguration s’inscrit dans une perspective de plus long terme : le futur campus Cazemajou, développé par La Plateforme dans le cadre d’Euromed 2, doit à terme accueillir 3 000 étudiants sur 25 000 m², en intégrant des infrastructures culturelles et des partenariats nationaux.

N.K.