En quête d’un second souffle européen, l’Olympique de Marseille joue gros ce mercredi face à l’Atalanta Bergame. Revigorés par leur victoire arrachée à Auxerre, les joueurs de Roberto De Zerbi retrouvent leur temple pour une soirée qui s’annonce brulante. Les nuits européennes ont toujours une autre saveur à Marseille. Celle-ci, face à l’Atalanta, a un parfum d’urgence, mais surtout de revanche. Décimé mais debout, l’OM revient au Vélodrome, où les doutes s’effacent sous les chants. Dans la fièvre du stade, une victoire changerait tout pour la suite de la compétition. Une rencontre à suivre dès 21h sur Canal+.
À la veille de ce choc de la 4ᵉ journée de Ligue des champions, l’OM retrouve son jardin. Un Vélodrome des grands soirs, prêt à s’embraser pour pousser les siens vers un succès qui s’annonce vital. Après trois rencontres européennes soldées par deux défaites et une seule victoire, les Marseillais veulent remettre les pendules à l’heure face à une Atalanta Bergame solide, complète et redoutable dans la transition. Roberto De Zerbi ne cache pas l’urgence : « Nous devons absolument gagner. Trois points sur neuf, c’est trop peu. Ce match, il faut le jouer comme une finale. »
Une confiance retrouvée, un effectif décimé
Le succès arraché à Auxerre (1–0) a ramené un peu de lumière dans un automne marqué par les blessures et la fatigue. « La victoire nous a fait beaucoup de bien, on est allé la chercher avec de la grinta, confie Pierre-Emile Højbjerg. On est sur le bon chemin, il y a encore des détails à ajuster, mais l’état d’esprit et le niveau sont là. » Le Danois résume le sentiment du vestiaire : confiance, lucidité et envie de se dépasser.
Mais les absents, eux, continuent de s’accumuler. Emerson suspendu pour son carton rouge à Lisbonne, De Zerbi a confirmé que Aguerd, Balerdi, Weah et Nadir manqueraient toujours à l’appel. « Nous serons avec les mêmes joueurs qu’à Auxerre. Jouer une Champions League avec neuf blessés, plus un suspendu, ce n’est pas idéal, mais c’est au milieu des problèmes qu’il faut donner le meilleur. »
Højbjerg, colonne vertébrale et porte-voix du vestiaire
Véritable régulateur du milieu marseillais, Højbjerg incarne cette recherche d’équilibre chère à De Zerbi. L’ancien joueur de Tottenham salue la qualité de ses partenaires : « Matt (O’Riley) et Arthur (Vermeeren) se sont vite adaptés. On sait comment le coach veut qu’on fasse les choses, chacun a sa personnalité, et le groupe avance dans la bonne direction. » Et quand il parle d’Aubameyang, ses mots se teintent d’admiration : « Il apporte de la qualité, de la motivation, de la personnalité. C’est un joueur qui rend heureux le vestiaire. » Le Danois insiste aussi sur la force mentale nécessaire pour tenir le rythme imposé : « Oui, la fatigue est là, mais c’est le prix à payer pour être à ce niveau. C’est pareil pour tout le monde. L’année dernière, on a tout fait pour vivre ces matchs-là. À nous de montrer qu’on en est dignes. »
De Zerbi, la revanche lombarde
Pour l’entraîneur italien, cette rencontre a une résonance toute particulière. Né à Brescia, il a grandi dans la rivalité brûlante avec Bergame. « Jouer contre l’Atalanta, c’est différent pour moi. Je suis brescian, tifoso de Brescia. Quand j’étais enfant, toute la semaine avant le match, on ne parlait que de ça. Mais demain, c’est un match de Champions League. Il faut bien jouer pour gagner. » Une émotion personnelle qui n’occulte pas son analyse : « L’Atalanta n’est pas en crise. Ils ont récupéré Lookman, Ederson… C’est une équipe forte, intense, très bien organisée. »
Le Vélodrome, moteur d’un OM à réaction
S’il y a un terrain où l’OM peut tout renverser, c’est bien celui-là. Le Vélodrome, antre des grandes nuits, reste l’arme la plus redoutable des Marseillais. « Le Vélodrome fait un peu de bruit, non ? sourit Højbjerg. C’est quelque chose de particulier, difficile à expliquer, qu’il faut vivre et sentir. C’est comme une gifle qui te réveille longtemps. Parfois, je reste éveillé jusqu’à six heures du matin après un match. Ce sont des émotions fortes, du bonheur, et ça donne une grande motivation. Le Vélodrome, c’est notre maison. C’est unique. »
Un sentiment partagé par De Zerbi : « Ce stade, c’est un miroir. Si tu viens avec de la personnalité, il te rend la beauté. Si tu viens avec de la peur, il renvoie la peur. Les joueurs l’ont compris. C’est un privilège de travailler ici. » Le technicien italien ne se dérobe pas face à la pression, ni aux critiques : « J’aime les polémiques ! Vous posez des questions avec du poivre, je réponds pareil. Mais depuis Lorient, si on regarde les résultats, l’OM serait premier. Certaines critiques sont plus dures que la réalité. »
Une question de mentalité
Højbjerg l’a répété plusieurs fois : « On est sur le bon chemin. » Une phrase devenue presque un mantra dans le vestiaire olympien. De Zerbi, lui, veut voir ses joueurs franchir un palier : « Le niveau, la qualité et la mentalité du groupe sont excellents. On n’est pas parfaits, mais on reste compétitifs. À nous de transformer la frustration en énergie. » Demain soir, l’OM jouera sa campagne européenne. Face à un adversaire direct, les supporters attendent un résultat. Il faudra faire preuve de caractère, de constance et de maturité, avec le Vélodrome comme catalyseur, et l’envie brûlante de prouver que ce groupe, malgré ses plaies, avance bien sur ce fameux « bon chemin ». Rendez-vous ce mercredi à 21h sur Canal+ pour la réponse Marseillaise.
| Compétition | Ligue des Champions – 4ᵉ journée |
| Affiche | Olympique de Marseille – Atalanta Bergame |
| Date | Mercredi 5 Novembre 2025 |
| Coup d’envoi | 21h00 |
| Stade | Orange Vélodrome (Marseille) |
| Arbitre | José María Sanchez (Espagne) |
| Diffusion TV | Canal+ |
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional