Après deux défaites et un nul, l’Olympique de Marseille se retrouve dans l’obligation de réagir. En déplacement à Auxerre ce samedi soir (21h05), sur la pelouse de l’actuel 17ᵉ de Ligue 1, les hommes de Roberto De Zerbi veulent retrouver efficacité et continuité face à une équipe bourguignonne défaite 3-0 à Strasbourg mercredi, mais invaincue depuis trois matchs à domicile. En conférence de presse, Roberto De Zerbi et Emerson Palmieri ont affiché le même mot d’ordre : réagir avec caractère grâce à une motivation intacte. La rencontre est retransmise en direct sur Ligue 1+.
De Zerbi : « On doit être encore plus méchants et déterminés »
S’il reste calme face à la mauvaise série en cours, Roberto De Zerbi n’a pas cherché à masquer les difficultés du moment. Emerson, Balerdi et Weah, sans oublier Medina, Traoré, Kondogbia et Gouiri, ne sont toujours pas remis de leur blessure. Neal Maupay n’est pas non plus disponible. Pour De Zerbi, « C’est le point noir de cette période. On a sept ou huit joueurs blessés. Nadir a passé des examens, rien de grave, juste une chute de tension. Mais cette situation nous empêche d’avoir de la continuité dans le travail. » Le jeune milieu, sorti en seconde période face à Angers alors qu’il venait d’entrer en jeu, devrait néanmoins être apte au déplacement à Auxerre. Le coach italien, souvent perfectionniste, assume ses choix : « J’ai fait l’erreur de ne pas faire plus de rotation avant. Jouer tous les trois jours demande une expérience collective que nous devons encore acquérir. » Un aveu de lucidité, qui illustre la volonté du coach italien de consolider un groupe encore en apprentissage du très haut rythme.
Touché par les revers récents, il réclame une réponse d’orgueil : « On reste sur deux défaites et un nul, on doit être encore plus méchants et déterminés. Dans une saison, il n’y a pas que de bons moments. Là, il faut puiser l’énergie dans la tête. » Sur le plan tactique, De Zerbi a également défendu ses décisions controversées : « Je ne me vexe pas des critiques. À dix, Vermeeren aurait eu du mal à défendre. Greenwood est sorti contre Angers, il aurait pu rester. J’accompagne mes joueurs pour qu’ils progressent. Mon rôle, c’est de les pousser à dépasser leurs limites. » Quant aux fins de match mal gérées, il admet un manque de maîtrise : « Si Nadir ne fait pas un malaise, le changement est différent. Bakola devait entrer à la place de Greenwood. Il n’y a pas toujours d’explication. L’équipe a lutté, mais il faut apprendre à gérer ces moments. »
Malgré tout, De Zerbi garde le cap de son jeu offensif et exigeant : « À Marseille, un 0-0 est presque impossible. Le public te pousse à attaquer. Je veux gagner, attaquer, contrôler. On a bien joué par séquences, mais on doit apprendre à tuer les matchs. » Un principe qui illustre bien son style : en 50 matchs sur le banc marseillais, Roberto De Zerbi n’a jamais connu le moindre 0-0. Une statistique rare, symbole d’une philosophie résolument tournée vers l’attaque.
Une infirmerie qui s’allonge, une rotation contrainte
Le coach marseillais a dressé un constat sans fard : « Balerdi ne revient pas, Weah non plus. Traoré, c’est encore trop tôt, il n’est pas sur la voie de la guérison. C’est dommage car c’est un joueur important. » Face à la fatigue, De Zerbi a reconnu un apprentissage collectif encore en cours : « Il y a des joueurs que le rythme stimule, d’autres que ça épuise. Les équipes qui réussissent à ne pas trop tourner, ce sont celles qui jouent la Ligue des champions depuis des années. Nous, on doit encore apprendre. »
Il assume une philosophie du travail où l’erreur fait partie du processus : « J’ai peur seulement quand je n’arrive pas à donner le maximum. Le reste, je l’accepte. L’entraîneur est toujours à risque, son banc est toujours chaud. » Dans un classement plus serré que jamais — les huit premières équipes se tenant en quatre points —, De Zerbi garde la tête froide : « Le championnat français est difficile. Il est encore plus équilibré cette saison. La différence se fait sur l’enchaînement des matchs pour les clubs européens. »
Avant d’ajouter, en référence à la récente série : « Certaines équipes ont gagné contre nous en jouant moins bien. Ce n’est pas un moment chanceux, mais il faut accepter ça. On doit transformer la frustration en énergie. »
Emerson Palmieri : « On est confiants et positifs »
De son côté, Emerson Palmieri a tenu à transmettre de la sérénité au sein d’un groupe marqué par l’accumulation des matchs : « On veut gagner tous les matchs, mais il y a parfois des moments comme ça. On a eu de la malchance sur des détails. On est confiants, positifs et conscients que l’on peut aller là-bas pour gagner. »
Le latéral gauche, auteur d’une prestation contrastée à Lisbonne, a aussi évoqué son rôle dans le système de De Zerbi : « Avec le coach, je travaille plus dans l’axe, au cœur du jeu, pour créer. Contre Angers, j’étais plus sur les couloirs. Il faut savoir alterner. Cela dépend du plan de match. » Interrogé sur le carton rouge reçu au Portugal, il a reconnu son erreur : « Je prends ma part de responsabilité. C’est impossible de prendre un jaune comme le premier. L’arbitre a cru que je voulais toucher le ballon de la main, mais je me tournais pour l’éviter. J’étais triste d’avoir laissé l’équipe à dix. »
Motivation, peur et mentalité : l’OM cherche la formule
Comme son entraîneur, Emerson refuse de parler d’un problème de motivation : « Le coach a raison, ce n’est pas un souci d’envie. On est un grand club avec des supporters incroyables. On doit courir, presser, jouer ensemble comme contre le PSG ou Strasbourg. La première période contre Angers ne nous représente pas. » Sur un ton plus personnel, il s’est aussi confié sur la gestion de la pression : « J’ai peur de perdre ma famille, pas de jouer au foot. La peur peut être positive pour se dépasser. Le foot, c’est de la joie. »
De Zerbi, lui, défend son groupe sans détour : « Il n’y a pas de relâchement. C’est difficile de maintenir l’attention quand on joue tous les trois jours. Certains joueurs n’ont pas encore cette habitude. Dans trois ou quatre ans, après 200 matchs, ils sauront gérer ce rythme. »
Un message clair : le projet marseillais s’inscrit dans le temps, mais l’exigence reste immédiate.
L’OM à la croisée des chemins
Il est encore trop tôt pour parler de crise, mais entre les blessures, la fatigue et la pression du résultat, Marseille avance sur un fil. À Auxerre, les hommes de De Zerbi tenteront de retrouver une dynamique victorieuse et une intensité constante sur 90 minutes. La saison dernière, l’Olympique de Marseille a par deux fois connu la défaite face aux bourguignons. Les mots sont clairs, les intentions aussi : ne pas se laisser envahir par le doute, retrouver le jeu, la rage et la constance d’une équipe qui veut rester dans le haut du tableau. Rendez-vous samedi soir à 21:05 sur Ligue 1+ pour voir ce que De Zerbi et ses joueurs vont proposer pour redresser la barre.
| Compétition | Ligue 1 – 11ᵉ journée |
| Affiche | AJ Auxerre – Olympique de Marseille |
| Date | Samedi 1er Novembre 2025 |
| Coup d’envoi | 21h05 |
| Stade | Abbé-Deschamps |
| Arbitre | Benoit Bastien (France) |
| Diffusion TV | Ligue 1+ |
Joseph Poitevin








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