
L’Olympique de Marseille pensait avoir retrouvé la lumière. Menés à la pause, renversants grâce à un doublé de Robinho Vaz, les hommes de Roberto De Zerbi ont finalement concédé l’égalisation au bout du bout du temps additionnel face à Angers (2–2). Une désillusion cruelle dans un Vélodrome plein malgré le déluge, où tous les éléments semblaient réunis pour acter le rebond marseillais.
Composition de l’Olympique de Marseille (4-2-3-1)
Rulli – Murillo (Vaz, 46’), Egan-Riley, Aguerd, Emerson – Højbjerg, Vermeeren (O’Riley, 46’) – Greenwood, Gomes (Pavard, 46’), Paixão (Nadir, 76’, Lirola, 90’) – Aubameyang
Le SCO : danger
Après deux défaites consécutives, l’OM voulait réagir. Mais sous une pluie battante, les Marseillais ont longtemps manqué de rythme et d’idées. Brouillons dans les transmissions, timides dans les duels, ils se sont fait surprendre par un SCO bien en place et sans complexe. À la 25ᵉ minute, Sidiki Chérif, intenable, déborde Aguerd avant d’envoyer une frappe sèche du droit dans le petit filet de Rulli. 0–1, et les sifflets descendent déjà des tribunes.
Malgré les efforts d’Aubameyang et Paixão, l’OM reste sans réaction. À la pause, le Vélodrome gronde, conscient que la mauvaise série pourrait s’allonger. Dans les vestiaires, De Zerbi s’active : trois changements pour tenter le tout pour le tout.
Vaz inarrêtable
Le coach marseillais frappe fort à la reprise : Pavard, O’Riley et surtout Robinio Vaz entrent en jeu. Des choix immédiatement payants. À la 52ᵉ minute, l’OM part en contre, Aubameyang s’échappe sur le côté droit et centre fort devant le but à ras de terre. Le centre est parfait, et Vaz surgit au second poteau pour propulser le ballon dans les filets. 1–1, le Vélodrome explose, l’OM se relance.
Libérés, les Phocéens prennent le contrôle et imposent leur rythme. Greenwood, omniprésent, allume plusieurs alertes. Et à la 70ᵉ minute, c’est encore Vaz, diabolique d’efficacité, qui renverse le match : parfaitement lancé par Emerson, il élimine Lefort d’un contrôle orienté parfait avant de décrocher une frappe sèche du droit entre le gardien et son poteau.. 2–1, le Vélodrome chavire, et De Zerbi jubile.

La douche froide de la 96e minute
Mais l’OM, en manque de maîtrise, finit par reculer dangereusement. Angers pousse, enchaîne les centres et gagne du terrain. Rulli s’impose une première fois, Pavard contre une frappe de Sbaï… avant que le ballon ne revienne dans les pieds d’Ousmane Camara, seul au point de penalty. Le défenseur angevin ne tremble pas : sa frappe du droit transperce Rulli (90’+6). 2–2. Le Vélodrome retombe dans le silence. Højbjerg, furieux, écope d’un carton jaune pour protestation. La situation de Nadir, blessé et évacué sur civière quelques minutes plus tôt, semble avoir affecté les joueurs qui sont sortis du match. La soirée est contrastée pour des Olympiens à deux visages : courageuse, intense, mais inachevée.
L’OM entre regrets et avertissement
Ce match nul a le goût amer d’une victoire envolée. L’OM tenait son attendue réaction, mais a fini par craquer dans les dernières secondes. Vaz, auteur d’un doublé plein de promesses, n’aura pas suffi à sauver les trois points. Le moment semblait parfait et l’OM pouvait récupérer le fauteuil de leader en cas de victoire ce soir. De Zerbi pourra néanmoins s’appuyer sur la réaction d’orgueil de ses joueurs, mais il sait aussi que la solidité mentale manque encore. Avant un déplacement périlleux à Auxerre samedi, Marseille reste sur une dynamique fragile. Le Vélodrome, lui, aura connu toutes les émotions : la frustration, la colère, l’espoir et la désillusion. L’Olympique de Marseille reste troisième de Ligue 1 avec 19 points après 10 journées.
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional
 
			