De mai à octobre 2025, la Métropole Aix-Marseille-Provence consacre une année entière à l’eau. Plus de cent événements culturels, festifs et scientifiques rythmeront ce temps fort baptisé Capital Bleu, pensé comme une grande célébration populaire et participative autour de cette ressource essentielle.
À Marseille, la vague de 2024 n’était pas encore retombée que la Métropole en lançait une nouvelle. Cette fois, pas de médailles ni de podiums : l’eau sera l’unique star. Baptisée « MP2025 – Capital Bleu », l’initiative veut faire de la ressource liquide une affaire publique, en multipliant événements, concerts, randonnées et parades de mai à octobre. « Célébrer, explorer et préserver » ce « capital bleu » censé fédérer élus, citoyens et entreprises autour de la même bannière.
Un festival de l’eau, donc, mais version métropolitaine. Comprendre : une pluie de discours officiels, une programmation pléthorique et une ambition affichée de « rayonnement international ».
Car derrière les ballons bleus et les feux d’artifice sur les ports, c’est aussi l’attractivité du territoire que Martine Vassal veut booster. « Ensemble, portons haut et fort la fierté de vivre sur ce territoire riche de ses éléments de nature », clame la présidente de la Métropole et du Département.
Un territoire au fil de l’eau
Concrètement, Capital Bleu promet plus de 100 rendez-vous, disséminés entre les plages, les rivières et les canaux… répartis sur six mois, pour faire de l’eau un sujet collectif. Il y aura des fêtes populaires, des parades nautiques, des spectacles itinérants, des expositions, des concerts, des colloques et même des randonnées guidées au fil des rivières.
Premiers rendez-vous : les Nocturnes, une série de spectacles son et lumière au bord de l’eau. Le 17 mai, La Ciotat ouvre le bal. Puis viendront Cassis (14 juin), Peyrolles (19 juillet) et Port-Saint-Louis (30 août).
D’autres formats traverseront le territoire : une Caravane artistique qui s’installe de ville en ville, des parcours Au fil des ports mêlant musique et théâtre, ou encore des balades Au fil du patrimoine, dans des lieux habituellement fermés au public, comme des châteaux d’eau ou des canaux souterrains.
L’agenda veut mêler grand public et sensibilisation, culture pop et conférences savantes. Du littoral aux collines, Capital Bleu veut parler à tous les publics. Les enfants avec des ateliers dans les écoles. Les curieux avec des conférences sur les enjeux de la ressource.
Les familles avec des guinguettes en bord de rivière. Les sportifs avec des initiations au kayak, paddle, plongée ou aviron. Les passionnés de nature avec des sorties en Camargue, autour de ses étangs et de ses roselières. Et les amateurs d’art avec Hydra, un nouveau festival de création contemporaine en lien avec l’eau à Aix.
Même les festivals installés – de la gastronomie au cinéma – se mettent au diapason bleu pour l’été 2025. Et si la Provence revendique ses ports, ses étangs et ses kilomètres de canalisations comme autant de fiertés, elle veut aussi, désormais, brandir sa « gestion durable » en étendard.

Un fil rouge environnemental
À l’heure où les pénuries d’eau s’invitent dans l’actualité, le sujet ne pouvait pas tomber plus à propos. Porté par la Métropole et coordonné avec Provence Tourisme, Capital Bleu revendique donc une ambition « écologique » assumée.
L’eau est présentée comme un levier d’identité territoriale, mais aussi comme un enjeu écologique majeur. Derrière les feux d’artifice et les fanfares, le festival veut rappeler que la Provence est à la fois riche de ses ressources et fragile face au dérèglement climatique.
Gestion durable, innovation, métiers de l’eau… plusieurs rencontres professionnelles et actions de terrain mettront en lumière les acteurs locaux de la filière, leurs savoir-faire et leurs défis. Une manière d’ancrer la programmation dans le réel, tout en gardant le souffle d’un récit collectif.
Il s’agit encore d’inscrire Capital Bleu comme un rendez-vous emblématique, dans la lignée de MP2013, MP2017, ou encore de l’année 2019 consacrée à la gastronomie.
À la veille de la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice, la Métropole veut faire entendre sa voix. Et sa voie. En faisant de l’eau un sujet de fête, de science, de patrimoine, d’économie et de culture, elle parie sur un grand récit fédérateur. Avec une devise : l’eau comme mémoire et comme avenir.
L.-R.M.
Retrouvez l’ensemble de la programmation ici