Basket – Pro B : qui sont les grands joueurs ayant évolué à Fos Provence ?

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Crawford Palmer, qui a débuté sa carrière en France à Fos-sur-Mer, ici sous le maillot de l'équipe de France.

À l’occasion du deuxième match de la saison des BYers au Palais des sports de Marseille ce samedi 29 mars face à Orléans, voici quelques beaux CV passés par le club de basket « Black&Yellow », le tout premier datant de 1993 avec le destin improbable de Crawford Palmer, devenu ensuite médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.

Riche de plus de cinquante ans d’histoire, le club fosséen a eu l’honneur et le plaisir de voir quelques grands joueurs évoluer sous ses couleurs. La tendance s’est logiquement accentuée au début des années 2000, lorsque Rémi Giuitta a pris place sur le banc de son club de cÅ“ur pour l’emmener ensuite jusqu’aux sommets du basket français.

Néanmoins, c’est peu avant cette ère, en 1993, à l’époque où Giuitta évoluait encore en juniors, que les Provençaux ont accueilli un certain Crawford Palmer.

Crawford Palmer, le Fosséen olympique

Ex-pensionnaire de la prestigieuse université de Duke, l’intérieur n’était pas destiné à jouer pour Fos-sur-Mer. C’est grâce à un léger malentendu, et une petite bourde de son agent, qu’il a atterri en Provence. La belle histoire a finalement duré trois ans.

« Quand je suis arrivé là, je croyais que j’étais en deuxième division, en fait c’était de la N2 (quatrième division). Mon agent m’avait dit que c’était la deuxième division. Il m’a fallu un mois pour apprendre que ce n’était pas le cas. Mais j’ai passé trois belles années. J’ai rencontré ma femme ici. C’était un peu le début de ma vie de Français », avait-il confié il y a plus de dix ans.

L’imposant intérieur a ensuite pu être naturalisé et rejoindre la Pro B pour de bon en allant à Bourg-en-Bresse en 1996 avant de connaître l’élite avec l’Asvel.

Fort d’une belle carrière internationale avec 47 sélections en 1998 et 2002, Crawford Palmer a notamment remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. C’est ainsi le seul joueur de l’histoire à avoir réussi cet accomplissement.

« Babou Â» Cissé, la première « star Â»

Parmi les grands joueurs du réel début de l’ascension de la formation provençale vers le monde pro, mais qui sont davantage de grands joueurs dans l’histoire du club, Babou Cissé a été le premier gros coup de Rémi Giuitta en 2007.

Âgé de 32 ans, le meneur international sénégalais, qui avait disputé le championnat du monde un an plus tôt, est arrivé de Pro A pour constituer la première pierre du nouveau projet du club, alors en Nationale 1. Leader hors pair, chef d’orchestre remarquable doté d’une qualité de passe exceptionnelle, l’ancien numéro 7 a rempli sa mission en accompagnant Fos Provence Basket jusqu’à la Pro B avant de prendre sa retraite professionnelle en 2011.

Babou Cissé détient toujours plusieurs records individuels à ce jour, comme celui de meilleur intercepteur (8) et meilleur scoreur sur un match avec 34 points, record qu’il co-détient avec Caleb Walker et Mohamed Hachad, également considéré comme une légende du club et sans doute le joueur le plus « magique » que Fos Provence Basket ait connu.

Mamadou Dia, la légende

Il y a également Mamadou Dia, qui est la légende du club, et qui Å“uvre désormais en tant qu’assistant-coach depuis la saison dernière. L’ancien numéro 11, qui a été retiré depuis, a disputé toute sa carrière en pro, et quinze saisons au total sous le maillot des BYers, de la Nationale 2 en 2005 jusqu’à la première division en 2018-2019, avec un come-back lors de la saison 2020-2021 en Pro B.

Intérieur à la panoplie offensive extraordinaire, il a également été un capitaine exemplaire et a donc impressionné par sa longévité, sa fidélité et sa capacité à élever son niveau de jeu à chaque fois et ce, jusqu’en Pro A. C’est le premier joueur du club à avoir eu l’honneur de voir son numéro retiré et son maillot hissé au sommet de la tribune sud de la Halle Henri Giuitta.

Dans l’histoire moderne du basket français, aucun joueur n’a été aussi longtemps fidèle à un club. C’est le Paolo Maldini de Fos Provence Basket.

Sacha Giffa, l’insatiable « Shaker Â»

Pour ce qui est des gros CV qui ont évolué sous le maillot fosséen, Sacha Giffa et Tariq Kirksay sortent inévitablement du lot. L’arrivée de Sacha Giffa en 2011, après avoir côtoyé l’élite du basket français pendant près de quinze ans, a été le marqueur d’un changement de statut pour le club fosséen, qui a enchaîné cette saison-là par une deuxième participation consécutive aux demi-finales d’accession à la Pro A, perdue face à Limoges.

Sacha Giffa n’est resté que deux ans aux côtés de son pote Mamadou Dia, de 2011 à 2013, mais le passage de celui que l’on surnomme « le Shaker Â» aura marqué les esprits. Avec son expérience d’ancien joueur d’Euroligue, sa médaille de bronze européenne avec l’équipe de France ramenée en 2005 aux côtés de Tony Parker et Boris Diaw, son apport aura été inestimable.

Tariq Kirksay, le magicien

Quatre ans plus tard, en 2017, c’est un autre vétéran de grande classe qui a rejoint la Provence en la personne de Tariq Kirksay. Parmi les meilleurs joueurs d’Europe à ses belles années, il a ainsi été le 14e joueur de l’histoire de l’équipe de France de basket à être naturalisé français, succédant notamment à un certain Crawford Palmer.

Il a ainsi disputé le championnat d’Europe 2007 avec les Bleus, lui aussi aux côtés de Tony Parker et Boris Diaw. Mais la France n’avait pas connu le même succès que deux ans plus tôt, terminant à la 8e place.

Joueur doté d’un QI basket hors du commun, l’international français a donné ses deux dernières années de joueur pro au club fosséen. Deux années magnifiques entre une première accession historique en première division, et une année dans l’élite qui l’a été tout autant, avec des performances mémorables à l’âge de 40 ans.

Aux côtés d’autres vétérans au CV particulièrement étoffé comme Nik Caner-Medley, reste enfin le superdunkeur DJ Stephens, considéré comme l’un des meilleurs dunkeurs de l’histoire, et qui a fait l’honneur au club provençal de disputer douze matchs de la fin de saison 2021-2022 pour participer à son maintien en première division.

L’ailier a ainsi pu faire l’étalage de toutes ses qualités de voltigeur à de nombreuses reprises pour enchanter le public, mais a également été un grand artisan du maintien.

Les bonnes graines de la formation

Fos Provence Basket peut également se targuer d’avoir formé de jeunes basketteurs qui sont ensuite devenus de grands joueurs, allant jusqu’à compter plusieurs sélections en équipe de France.

C’est le cas de Louis Labeyrie, arrivé au club en 2007, élu meilleur espoir de Pro B en 2011 sous le maillot Black&Yellow avant de prendre son envol, vers la Pro A, à Hyères-Toulon, Paris-Levallois et Strasbourg, puis l’Espagne à Valence, et enfin la Russie à l’Unics Kazan. Même s’il n’y a jamais joué, il reste également le seul joueur formé aux BYers à avoir été drafté en NBA, par les New York Knicks, en 2014.

Celui que l’on surnommait « Petit Louis Â» a aussi fait partie du groupe de Vincent Collet qui a décroché la médaille de bronze à la Coupe du monde 2019 après avoir battu Team USA en quarts de finale. De ses premiers pas de jeune joueur à une campagne en Coupe du monde avec les Bleus, « Petit Louis Â» a bien grandi…

Quelques années plus tard, le natif de Marseille Bodian Massa a emprunté le même parcours, franchissant tous les échelons à Fos-sur-Mer en catégories jeunes avant d’intégrer la Pro B puis d’évoluer comme une rotation de Pro A. Un parcours sans faute qui a été salué par le club, son maillot floqué du numéro 10 ayant également été retiré.

Devenu officiellement le parrain de la BYers Academy, lui aussi a été sélectionné en équipe de France A et demeure, à 26 ans, l’un des meilleurs pivots français de sa génération.

On peut également mentionner Allan Dokossi (24 ans) qui entame sa deuxième saison à Dijon après avoir brillé pendant cinq en chez les Black&Yellow. Fort de son expérience dans la formation, Fos Provence Basket va continuer de miser à fond dans ce secteur et pourrait peut-être bien en récolter de nouveaux fruits dès cette saison avec l’émergence programmée des jeunes Maxime Galin (22 ans) et Willan Marie-Anaïs (19 ans).

Romain Davesne

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