Fos Provence Basket, une équipe en quête de repères

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Photo B.G.

Série noire, blessures, départs, fébrilité mentale… Fos Provence Basket cumule les fragilités, voit son maintien s’éloigner et doit trouver des solutions pour inverser la tendance. L’urgence grandit à l’approche du sprint final en Pro B, qui commence ce vendredi à Châlons-Reims.

La situation devient de plus en plus préoccupante pour Fos Provence Basket. Englué dans une série de défaites, affaibli par les blessures et le départ de son meilleur marqueur Robert Turner III, le club provençal se retrouve à la lutte pour son maintien en Pro B. Comme la saison passée, où les BYers avaient sauvé leur place lors de l’ultime journée.

À deux mois de la fin du championnat en cours, l’équipe (19e et première relégable) peine à trouver les ressources pour inverser la tendance et doit rapidement réagir pour éviter une relégation qui semble encore évitable, même si l’étau se resserre.

Depuis le début de l’année 2025, Fos Provence Basket ne compte qu’un succès – en trompe-l’oeil, face à Aix-Maurienne (99-86) mi-janvier – pour neuf défaites. Après des revers frustrants contre Nantes (76-81), Antibes (95-91) où l’équipe avait les moyens de s’imposer avant de craquer dans le money time et Hyères-Toulon (69-70), la dynamique s’est encore détériorée face à des adversaires plus solides comme Pau-Lacq-Orthez (92-78), Rouen (70-60) et Boulazac (56-82).

Le manque de constance dans le money time

Un constat revient régulièrement : l’équipe parvient à rivaliser pendant une grande partie des matchs avant de céder en fin de rencontre. Les erreurs s’accumulent dans les moments décisifs, avec des pertes de balle évitables, des fautes mal maîtrisées et une fébrilité qui empêche de conclure les rencontres. Un problème récurrent que l’entraîneur Rémi Giuitta ne manque pas de souligner : « Dans le money time, on n’est pas capable de se regarder dans les yeux et de trouver des solutions. On manque de constance ».

Cette incapacité à tenir sur la durée se reflète aussi dans la gestion des temps faibles. À Rouen, les Fosséens avaient bien débuté avant de subir un 14-0 au retour des vestiaires, laissant filer la rencontre. Contre Boulazac, l’absence de Robert Turner III a rendu l’équipe encore plus vulnérable offensivement, avec seulement 56 points marqués, loin des standards habituels.

Avec une 19e et avant-dernière place au classement (à égalité avec la lanterne rouge Chartres et à une victoire d’Évreux, 18e) et parmi les deux relégables depuis mi-février, Fos Provence Basket se retrouve sous pression avant d’aborder une dernière partie de saison décisive.

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Un effectif affaibli et des départs qui pèsent lourd

Alors certes, les blessures ont lourdement impacté la saison des BYers et le coach Giuitta a très régulièrement pointé « le manque de vécu collectif » de son escouade. L’absence prolongée de Mamadou « Petit » Niang, touché au dos depuis plusieurs mois, a privé l’équipe d’un élément clé sous le cercle. Le capitaine Mathieu Wojciechowski, Willan Marie-Anaïs et Maxime Galin ont eux aussi manqué plusieurs rencontres, tout comme Junior Etou.

Pour compenser ces absences, le club a recruté début mars Christian Eyenga, un joueur expérimenté passé par la NBA et le championnat espagnol, mais vieillissant (35 ans). Son arrivée ne suffit pas à stabiliser un effectif qui continue de manquer de repères. Symbole des limites de l’effectif fosséen et des possibilités offertes au coach Giuitta, Eyenga est celui qui a joué le plus (29 minutes à chaque fois) lors des deux rencontres ayant suivi son arrivée.

Le coup le plus dur est sans doute venu du départ de Robert Turner III, leader offensif et alors cinquième meilleur scoreur du championnat avec 17,4 points de moyenne. « Il ne se sentait plus l’homme de la situation, il n’avait plus forcément la motivation. Il nous a quittés pour trouver un autre challenge », a expliqué Rémi Giuitta.

Son absence s’est immédiatement fait ressentir contre le leader Boulazac, où l’attaque fosséenne a semblé à court de solutions. Malgré un budget limité, et dans la situation sportive actuelle, Fos Provence a réussi à dénicher un remplaçant ce jeudi 20 mars, en recrutant le jeune Américain Jonathan Cisse, en provenance du championnat de Chypre. « Il faut qu’on arrive à amener de l’énergie, parce que c’est ce qui nous manque », reconnaissait le coach la semaine dernière, alors en quête de la perle rare.

Une équipe en plein doute

Au-delà des difficultés liées à l’effectif, Fos Provence Basket semble également touché mentalement. Il reste sur une seule victoire, mi-janvier, sur les douze derniers matchs… Le groupe peine à gérer la pression et manque de confiance dans les moments clés. « Dès qu’on subit un coup dur, on baisse la tête. J’ai l’impression que la pièce tombe toujours du mauvais côté. On doit trouver un moyen de renverser cette tendance », confie Rémi Giuitta.

Face à Hyères-Toulon, Turner III avait eu la balle de la victoire sur un tir qu’il avait inscrit des centaines de fois en match. Cette fois, le ballon n’est pas rentré. Un détail qui illustre bien le manque de réussite et la fébrilité qui accompagnent l’équipe cette saison.

La défense, qui devait être l’un des points forts de l’équipe, se montre elle aussi trop friable. Contre Pau-Lacq-Orthez, les Fosséens ont encaissé 51 points après la pause, incapables de stopper leurs adversaires. Les absences expliquent en partie cette fragilité, mais le manque de cohésion pèse lourdement dans la balance. Certaines phases de jeu, avec des passes lancées au dépourvu ou trop facilement interceptées par l’adversaire, interpellent sur le déficit d’automatismes, voire de détermination.

Toutefois, la dernière prestation en Alsace sur le parquet de Gries-Souffel a laissé entrevoir un filet de lumière dans ce tableau obscur, une once d’espoir, avec de l’engagement, une défense plus stable et des connexions offensives nouvelles. Malgré la défaite (86-80), les BYers ont toujours collé aux basques de l’ASA et peut-être trouvé là les raisons de croire en de jours meilleurs.

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Le maintien en question

Avec seulement quatre équipes encore concernées par la lutte pour le maintien à dix journées de la fin, la saison est loin d’être terminée. Fos Provence Basket a encore la possibilité d’inverser la tendance, mais le club doit réagir rapidement sous peine de voir la situation devenir irréversible.

Pour espérer se sauver, l’équipe devra impérativement retrouver une assise défensive plus solide, mieux gérer les fins de match et surtout retrouver un équilibre offensif après le départ de Turner III. L’arrivée d’un nouveau combo guard, Jonathan Cisse, enregistrée ces derniers jours, pourrait être une solution, mais elle devra s’accompagner d’un changement d’état d’esprit.

Rémi Giuitta et son staff savent que chaque match à venir comptera double. Ça commence par un déplacement ce vendredi soir en Champagne pour affronter Châlons-Reims (*), l’une des sept équipes qu’ils ont battues cette saison (95-71) mi-octobre lors d’une véritablement démonstration offensive.

Fos Provence Basket est à un tournant de sa saison et devra montrer qu’il a les ressources pour éviter une relégation qui serait un coup dur pour le club et son projet… seulement deux ans après avoir quitté la Pro A !

L.-R.M.

Châlons-Reims (15) – Fos Provence (19)
29e journée de Pro B.
À 20h, Palais des sports Pierre-de-Coubertin, à Châlons-en-Champagne.
La rencontre est à suivre sur LNB.fr et en vidéo sur LNB.tv.
Le classement.