Aroma-Zone, une goutte d’huile pour une avancée majeure contre le cancer à Marseille

De g. à d. le professeur Laetitia Padovani et Sabrina Herlory, CEO de Aroma-Zone. © Alain Robert et Aroma-Zone

À Marseille, l’AP-HM veut doter La Timone d’une technologie de pointe pour soigner le cancer avec une précision inédite. Un projet de plusieurs millions d’euros qui mobilise Aroma-Zone et ses milliers de clients.

Un hôpital, une marque, une ambition : révolutionner la radiothérapie. Dans un monde où les grandes entreprises scrutent leurs engagements sociétaux, certaines passent à l’action.

À Marseille, Aroma-Zone, marque de bien-être ancrée dans le Sud, s’engage pour la santé. Son pari : financer une technologie qui pourrait révolutionner la radiothérapie à l’AP-HM. Un projet ambitieux, mais essentiel, alors que l’hôpital public peine à réunir les fonds pour s’équiper.

Une rencontre qui change tout

Octobre dernier, boutique d’Aroma-Zone à Aix-en-Provence. Entre les étagères d’huiles essentielles et de poudres végétales, une conversation inattendue. Sabrina Herlory, dirigeante de la marque, croise le professeur Laetitia Padovani, cheffe du service de Radiothérapie oncologique à l’AP-HM. Deux univers que tout oppose, mais une même idée : faire bouger les lignes.

Pas question de rester spectateur. Aroma-Zone veut agir et mobiliser son réseau. En quelques semaines, la marque lance une campagne de dons en caisse. Quelques centimes ajoutés à chaque passage, des milliers de fois. « C’est un acte militant », résume Agnès Coste, responsable RSE et Impact. Avec 14 000 commandes par jour, l’effet boule de neige est immense. L’objectif initial était d’atteindre les 20 000 euros. Au 10 mars, 100 000 euros ont déjà été collectés, et la mobilisation se poursuit.

La marque, qui revendique un engagement sociétal fort, y voit un prolongement naturel de sa mission. « Ce projet coche toutes les cases », explique Agnès Coste : soutien aux personnes vulnérables, santé et ancrage local.

Sabrina Herlory est devenue CEO de la célèbre marque Aroma-Zone en 2021. Ici, dans le magasin marseillais rue Saint-Ferréol. © N.K.

Une technologie de pointe pour tous

Derrière cette mobilisation, une révolution médicale. « Ce projet reflète notre volonté de contribuer au bien-être humain, au-delà de l’environnement », ajoute Agnès Coste. Il était naturel pour nous de nous engager aux côtés de l’AP-HM pour offrir aux patients un accès à une technologie de pointe. » Une technologie capable de transformer la prise en charge du cancer en offrant aux patients une radiothérapie plus précise et moins invasive.

Les scanners embarqués dans les équipements classiques exposent le corps à des rayonnements ionisants diffus, augmentant le risque de cancers secondaires. L’IRM permettrait de s’en affranchir totalement.

L’accélérateur de particules couplé à une IRM marque un tournant. « Grâce à cette machine, nous voyons la tumeur en temps réel, ajustons le traitement au millimètre et préservons les tissus sains », explique le Professeur Padovani.

Une première en France qui bénéficiera à tous, des enfants aux adultes. Son intégration à l’AP-HM permettra de traiter des cancers complexes avec une précision inégalée.

Laetitia Padovani. © Alain Robert

Une révolution à chaque passage en caisse

Conçu par le groupe suédois Elekta, cet équipement novateur place Marseille à l’avant-garde de la radiothérapie de précision. La Timone, centre de recours pour les patients atteints de cancer dans le sud de la France et en Corse, en sera le premier bénéficiaire. « Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité », insiste la cheffe de service.

Un obstacle demeure : son coût. Contrairement aux équipements classiques, financés progressivement par les remboursements à l’acte, cet appareil exige un investissement massif dès le départ. L’AP-HM a donc dû innover dans ses sources de financement. « Avant le Covid, nous n’y avions même pas droit », rappelle la chercheuse, soulignant l’évolution des modèles de financement.

Chaque don compte. « Nous avons besoin d’un matelas de sécurité pour éviter que ce projet ne creuse un déficit trop lourd pour l’AP-HM », poursuit-elle. La machine ne sera pas rentable avant plusieurs années, mais son impact, lui, pourrait être immédiat.

Quelques centimes ajoutés à une facture, des milliers de clients sensibilisés, une cause qui dépasse les rayons d’une boutique, chaque achat devient un geste médical, chaque client un acteur du changement.

N.K.

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