Loin du ralentissement national, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur confirme son attractivité en attirant 125 projets d’investissement international, avec une montée en puissance des secteurs stratégiques et une implantation européenne renforcée.
Alors que la France enregistre un recul de 7% des investissements étrangers en 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche une progression de 5 %, avec 125 nouveaux projets venus de 27 pays, selon le bilan dressé par RisingSud, l’agence d’attractivité et de développement économique de la région.
Ce dynamisme contraste avec la baisse de 36% des créations d’emplois au niveau national. Malgré une diminution de 22% des emplois générés, la région maintient un niveau élevé d’attractivité avec 2 878 postes créés ou sauvegardés.
Ce bilan, dévoilé par Business France, confirme le rôle du Sud comme porte d’entrée vers les marchés français et européens. En 2024, 14 entreprises étrangères ont choisi la région pour leur première implantation en France, soit une hausse de 40 % par rapport à 2023, tandis que 20 sociétés y ont installé leur premier site européen, affichant une progression de 33%.
Des investissements stratégiques orientés vers l’innovation et la transition écologique
Plutôt que de multiplier les implantations, le Sud mise sur des projets à forte valeur ajoutée. Plus de 50 % des investissements concernent des Opérations d’Intérêt Régional, en phase avec les objectifs économiques et environnementaux du territoire.
L’industrie bas carbone a confirmé son essor avec 7 nouveaux projets et 522 emplois, notamment avec VEV, spécialiste britannique de l’électromobilité. Knauf, acteur allemand des matériaux de construction, a investi 80 millions d’euros à Fos-sur-Mer dans une usine de plaques de plâtre à faible empreinte carbone.
L’intelligence artificielle a également gagné du terrain avec 12 projets dédiés, dont Proptexx, une startup new-yorkaise qui a installé son centre de R&D européen à Sophia-Antipolis, avec 20 recrutements prévus. Accenture, de son côté, a ouvert un nouveau laboratoire IA dans la même technopole.
L’énergie verte n’a pas été en reste, avec Novar, un acteur néerlandais du photovoltaïque, qui a ouvert sa filiale française à Avignon pour développer des solutions agrivoltaïques avec l’Inrae.
Dans un autre registre, Lou Calen, porté par l’investisseur canadien Graham Porter, s’est transformé en pôle de tourisme durable à Cotignac, avec 30 millions d’euros investis et 30 emplois créés.
Un ancrage européen renforcé, mais les États-Unis restent en tête
Avec 74 projets recensés, soit près de 60% des investissements étrangers, l’Europe reste le premier marché pour la région Sud. L’Allemagne passe de 11 à 15 projets, les Pays-Bas de 7 à 12, tandis que la Suisse et la Belgique doublent leurs implantations. L’Italie se distingue avec la reprise d’Ascométal à Fos-sur-Mer par Marcegaglia, préservant 323 emplois.
L’Afrique continue sa percée avec 14 projets, dont 10 pour la seule Tunisie, qui signe son retour dans le top 5 des investisseurs. Parmi eux, les startups Medpackinter à Nice et Guepard à Marseille renforcent le tissu économique local.
Malgré ces évolutions, les États-Unis restent le premier pays investisseur, avec 18 projets, dont 10 nouvelles implantations, à l’image de Salesforce à Marseille. Le Canada suit avec 7 projets, principalement portés par des PME.
Un territoire qui mise sur la consolidation des entreprises
Si les grandes métropoles d’Aix-Marseille, Toulon-Provence et Nice-Côte d’Azur concentrent 65% des investissements, le Var se distingue cette année avec 14 projets et 530 emplois, soit une forte progression par rapport aux 121 emplois créés en 2023.
Depuis 2015, la région a doublé son attractivité, totalisant 904 investissements étrangers et près de 24 000 emplois créés ou maintenus. Le cap des 125 nouveaux projets en 2024 illustre « la confiance des investisseurs étrangers qui sont chaque année plus nombreux à choisir le Sud », selon le communiqué de RisingSud.
Face aux contraintes foncières et aux exigences environnementales, la région privilégie désormais une stratégie d’implantation sélective. Avec 81 nouvelles implantations et 43 extensions, la tendance est à la consolidation des entreprises déjà présentes, plutôt qu’à une expansion tous azimuts.
Ce choix permet d’optimiser l’impact économique des nouveaux arrivants, tout en consolidant les acteurs déjà implantés, confirmant ainsi le rôle du Sud comme un des moteurs économiques de l’Hexagone.
L.-R.M.