Trail Marseille-Aix – Les médailles et trophées en plastiques recyclés

trail Sauvage
Les trophées récompensant les meilleurs de chaque catégorie sont intégralement constitués à partir de plastiques recyclés. Photo Sauvage Méditerranée

Ce dimanche, les 2500 participants du premier trail métropolitain recevront des récompenses confectionnées, pour tout ou partie, à partir de plastiques ramassés sur les plages et transformés par l’association aixoise Sauvage Méditerranée.

La symbolique est forte, pour une épreuve de course à pied en pleine nature. Ce dimanche 2 mars, à peine auront-ils franchi la ligne d’arrivée du tout premier trail métropolitain entre Marseille et Aix-en-Provence, que les 2500 participants auront droit à une double récompense.

D’abord la satisfaction personnelle d’avoir repoussé leurs limites et atteint leur objectif, sur le grand (42 km) ou le petit format (12 km), ou bien encore lors des courses pour les enfants.

Surtout, tous se verront remettre la tant attendue médaille du finisher, souvenir indélébile de leurs efforts fournis durant des semaines pour être fin prêt le jour J. Cette récompense ne sera pas tout à fait comme les autres.

L’originalité s’est alliée à l’éco-responsabilité

Oubliez les breloques en fer impersonnelles et industrielles. Ici l’originalité s’est alliée à l’éco-responsabilité pour créer les 2500 médailles et vingt trophées du trail Marseille-Aix.

Toutes les récompenses sont constituées ou contiennent un peu de plastique ramassé sur les plages de la Méditerranée. La prouesse est réalisée, depuis quatre ans, par l’association aixoise Sauvage Méditerranée, fondée et dirigée par Emmanuel Laurin.

« Notre coeur d’activité, c’est de revaloriser les déchets sauvages, dans la nature, plus particulièrement les déchets qu’on trouve sur les plages de Méditerranée, qui sont collectés par des associations partenaires, telles que 1 Déchet Par Jour / 1 Piece Of Rubbish, Clean my Calanques ou encore Mer Veille », explique-t-il.

L’expérience avait commencé avec les trophées du Défi Monte-Cristo en 2021 (natation en eau libre) et, face à l’enthousiasme général, s’est depuis poursuivie avec d’autres événements (Delta Festival, OM, etc.).

Nettoyés, triés, broyés, fondus puis transformés en plaques

Le principe est simple : Sauvage Méditerranée s’appuie sur un réseau de trente associations partenaires réparties sur le littoral méditerranéen, de Nice à Montpellier, qui organisent des collectes régulières de dépollution tout au long de l’année, avec le grand public, des entreprises ou des écoles.

Bouchons, bouteilles, bidons, mais aussi filets de pêche, voiles de bateau sont ainsi ramassés pour soigner nos plages. « On va les nettoyer, les trier par couleur et de type de plastique (polyéthylène, polypropylène, etc.), les broyer sous forme de copeaux, les faire fondre pour créer des plaques et réaliser des objets à partir de ça Â», détaille Manu Laurin.

Tout est fait de A à Z dans les ateliers de Sauvage Méditerranée, à Aix. « L’idée, c’est de remplacer un peu les trophées et médailles qui peuvent être confectionnés à l’autre bout du monde Â», ajoute le fondateur de l’association.

En plus d’être esthétiques et originales, ces récompenses sont donc produites artisalement, localement, mais aussi à partir de matériaux qui polluent les plages. « Il y a une symbolique importante, confirme Manu Laurin. Et c’est déclinable à l’infini car nos matériaux, des déchets bruts triés à la source, sont recyclés mais aussi recyclables ! Â»

« L’idée, c’est de donner envie, d’engager les gens, de les sensibiliser »

En effet, durant tout le processus de transformation, rien n’est ajouté, ni colle, ni couleur, ni peinture. Ne cherchez pas de grandes lignes de production : pour créer les vingt trophées et insérer le médaillon de plastique recyclé dans la médaille en bois (confectionnée par les Isérois d’Ultime Sport), Sauvage Méditerranée a eu besoin d’une dizaine de kilos de déchets.

« Par an, on récupère autour de cinq cents kilos, explique Emmanuel Laurin. Nous ne sommes pas du tout sur une dimension industrielle. On préfère produire petit et bien, plutôt que des grosses quantités mal faites. Â»

Autre avantage de ce système, l’association aixoise mettra en circulation plus de 120 pièces de sa Monnaie Sauvage, permettant de financer l’action des associations de défense de l’environnement et encourager une consommation locale.

Alors qu’un des membres de Sauvage Méditerranée (Adrien Piquera, le chargé de développement) mouillera le maillot sur le parcours de 12 kilomètres, un stand de sensibilisation sera situé à l’arrivée, dans le parc Jourdan.

« Il y aura notre recyclerie mobile, un vélo-broyeur où les gens pourront créer un objet en direct à partir de déchets en pédalant Â», précise le fondateur-directeur, Emmanuel Laurin.

Ce dernier ne se départira jamais de sa visée pédagogique en matière d’éco-responsabilité : « L’idée, c’est de donner envie, d’engager les gens, de les sensibiliser. Leur faire comprendre que pour réduire la quantité de déchets sur terre et en mer, il faut aussi repenser sa consommation, pour qu’il y ait moins de déchets Â».

B.G.


Trail métropolitain Marseille – Aix
Ce dimanche 2 mars.
8h : départ du 42 km (individuel et relais), sur le Vieux-Port.
10h : Courses enfants, Parc Jourdan à Aix-en-Provence.
10h30 : départ du 12 km, Cours de la République à Gardanne.
Toutes les arrivées seront jugées au Parc Jourdan, à Aix.