JO 2030 : Edgar Grospiron vise le sans-faute

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Edgar Grospiron est officiellement nommé président du Comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030. Un choix qui met fin aux luttes en coulisses et lance enfin la préparation de l’événement.

Il aura fallu attendre, encore et encore. Ce mardi 18 février 2025, Edgar Grospiron a pris les rênes du Comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030 (Cojo), au Groupama Stadium de Lyon.

Une désignation qui clôt des mois de tractations entre le ministère des Sports, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le Comité paralympique et les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.

Une lenteur qui tranche avec la candidature express de la France, validée en seulement deux ans, et qui contrastait dangereusement avec la confiance affichée lors de l’obtention des Jeux face à la Suisse et la Suède.

Le retrait surprise de Fourcade, l’entrée en piste de Grospiron

Martin Fourcade faisait figure de favori naturel. Proche du CIO, charismatique, symbole d’excellence olympique, il était adoubé par le gouvernement et Emmanuel Macron lui-même.

Mais au début du mois, coup de théâtre : il se retire, évoquant des désaccords profonds sur la gouvernance du Cojo et le choix de Lyon comme siège. « Les désaccords restent trop nombreux pour pouvoir envisager sereinement cette mission. Le mode de gouvernance, la vision, l’ancrage territorial : nous n’avons pas réussi à nous retrouver sur ces sujets fondateurs », expliquait-il dans une lettre adressée aux parties prenantes.

Une décision qui a ouvert une période de flottement et d’opposition en coulisses, notamment avec Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Edgar Grospiron promet des Jeux « impeccables »

C’est dans ce contexte qu’Edgar Grospiron est sorti du bois. L’ancien champion olympique de ski de bosses n’était pas candidat à l’origine, mais il a été poussé par David Lappartient, président du CNOSF, pour reprendre la barre.

Son expérience, notamment en tant que directeur de la candidature d’Annecy pour les JO 2018 (malgré la désignation de Pyeongchang), a paradoxalement joué en sa faveur. Il connaît les erreurs à ne pas commettre et les rouages du CIO. « Le défi qui m’attend est comme un long champ de bosses. Donc il va falloir les genoux solides. Ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude », a-t-il plaisanté lors de son intronisation.

Lors de son discours, l’athlète a promis des Jeux « impeccables », avec une ambition écologique affichée et la volonté d’en faire « une grande fête populaire ». « Pour cela, il nous faut des sites incroyables mais aussi des performances d’exception et bien sûr, des athlètes français au rendez-vous !  Nous allons tous ensemble travailler à cela », a-t-il insisté.

« Pour nos Alpes françaises 2030, le boss des bosses : Edgar Grospiron ! », a salué Renaud Muselier, président de la Région Sud, tandis que David Lappartient a rappelé que « le délai est serré, mais nous pensons que nous répéterons l’exploit de Paris 2024 ».

Mais si les sites de compétition sont actés, répartis entre la Haute-Savoie, la Savoie, le Briançonnais et Nice, le Cojo doit encore préciser les investissements nécessaires pour moderniser certaines infrastructures et assurer une empreinte environnementale minimale.

Le Premier ministre Michel Barnier – intervenu pour apaiser les tensions en coulisses et qui restera un acteur discret mais clé – a confirmé en octobre 2024 les garanties financières nécessaires auprès du CIO, validant ainsi l’engagement de la France.

Le budget des Jeux est estimé à 3 milliards d’euros, avec 2 milliards provenant de financements privés et 1 milliard pris en charge par l’État et les collectivités territoriales. Toutefois, des ajustements budgétaires restent nécessaires pour assurer la viabilité du projet, notamment en matière d’infrastructures et d’écologie, alors que la Suisse prépare déjà sa candidature pour les JO 2038.

L’ex-champion olympique de ski de bosses n’aura pas droit à l’erreur. Après les JO de Paris 2024, ces Jeux d’hiver doivent démontrer que le pays maîtrise son modèle olympique.

L.-R.M.

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