[Vue sur…] La Bonne Mère plus éclatante que jamais après un chantier historique

Présentation à la presse du chantier de restauration de Notre-Dame de la Garde qui devrait durer huit mois. © Alain Robert

À 210 mètres au-dessus de Marseille, la Bonne Mère subit les assauts du temps. Pendant huit mois, elle sera nettoyée, protégée et recouverte de 40 000 feuilles d’or. Un chantier hors normes, suspendu aux caprices du mistral, qui mobilise les Marseillais et les amoureux du patrimoine.

Du haut de ses 210 mètres, la Bonne Mère veille sur Marseille depuis près d’un siècle et demi. Mais aujourd’hui, c’est elle qui a besoin d’attention.

Après les travaux de la basilique en 2003, c’est un chantier d’envergure « historique » même qui a démarré pour restaurer la statue emblématique qui coiffe Notre-Dame-de-la-Garde.

Pollution, embruns, vents violents : le temps a fait son Å“uvre, laissant des traces sur l’icône marseillaise.

© Alain Robert

« Aujourd’hui, c’est le jour J », lâche Xavier David, architecte et historien de l’art en charge des travaux, mettant en avant ce « projet unique, tant par son ampleur que par les techniques employées ».

Et pour cause… Pendant huit mois, la statue sera nettoyée, traitée contre la corrosion et recouverte de 40 000 feuilles d’or. Une opération précise, à réaliser à plus de 200 mètres de hauteur, suspendue aux caprices du mistral.

Un atelier suspendu au-dessus de Marseille

Ce chantier exceptionnel fait appel aux techniques les plus avancées pour ausculter la pierre, le métal, les incidences du vent et implique ainsi une logistique digne d’une opération militaire.

Ce mardi 11 février, 40 tonnes d’échafaudage ont commencé à grimper le long du campanile. Une structure qui sera ensuite enveloppée d’une bâche thermosoudée pour créer un véritable atelier suspendu.

© Alain Robert

Objectif : travailler dans une atmosphère contrôlée, à l’abri des éléments, car à cette altitude chaque bourrasque peut se transformer en tempête. « Le mistral peut gagner 100 km/h là-haut. Sans parler du risque de foudre« , précise l’architecte. Ce seront les mains expertes des entreprises Girard, Gohard ou encore Protibat qui s’affaireront pour rendre à la statue sa splendeur, de la pierre au cuivre.

Suspendus au-dessus de la ville, les ouvriers devront d’abord procéder à une dépollution en profondeur. Ensuite, une peinture anticorrosion sera appliquée avant la dorure finale. « Cette fois, nous voulons que la restauration tienne 50 ans, contre 25 à 30 ans auparavant », espère Xavier David.

Les pierres du campanile bénéficieront aussi d’un ravalement innovant, à base de bactéries hydrofuges.

© Alain Robert

Marseille solidaire de sa Bonne Mère

Financé à hauteur de 2,8 millions d’euros, le chantier repose en grande partie sur la générosité des Marseillais et des amoureux de la basilique. « C’est un projet qui mobilise largement », explique Édouard Detaille, en charge de la collecte de fonds.

Pour cette restauration, plus de 30 000 dons, « souvent entre 1 et 10 euros », ont été reçus. Mais aussi « des contributions plus symboliques, comme les 50 euros permettant de financer une feuille d’or ».

Ce mardi 11 février débutait l’installation de l’immense échafaudage pour le chantier de restauration. Une équipe réduite s’occupera de la statue de la Vierge sur le clocher qui se verra appliquer pas moins de 40 000 feuilles d’or. © Alain Robert

Parmi les grands mécènes, le groupe CMA-CGM, qui renforce ainsi son lien avec le patrimoine maritime de la ville. « Nos marins savent combien Notre-Dame-de-la-Garde est importante », indique un porte-parole de l’armateur. L’Olympique de Marseille également.

D’autres entreprises locales ont aussi mis la main à la poche en valorisant le savoir-faire marseillais : édition spéciale de santons, d’huile d’olive ou encore de savons à l’effigie de la Bonne Mère. « C’est tout un territoire qui se mobilise », analyse Édouard Detaille.

Le chef de chantier en compagnie de l’architecte Xavier David et du recteur Olivier Spinosa. © Alain Robert

Un calendrier calé sur les fêtes mariales

« Chaque étape de ce chantier coïncide avec une fête de la Vierge, souligne le recteur Olivier Spinosa. Ce n’est pas anodin : cette restauration est aussi un acte de dévotion. »

Les échafaudages devraient être en place d’ici juillet prochain, permettant le début des travaux en hauteur. L’application de la dorure commencera à l’automne, pour bénéficier des conditions climatiques les plus favorables. L’achèvement des travaux est prévu pour le 8 décembre 2025, jour de la fête de l’Immaculée Conception, date symbolique choisie pour marquer la fin de cette restauration exceptionnelle.

Présentation à la presse du chantier de restauration de Notre-Dame de la Garde qui devrait durer huit mois Le grand symbole religieux de la ville de Marseille : la Bonne-Mère la basilique qui surplombe la cite phoceenne est visitee par plus de 2,3 millions de visiteurs chaque annee. Un batiment religieux qui se prepare a un immense lifting. Ce mardi matin debutait l'installation de l immense echafaudage. Une equipe reduite s occupera de la statue de la Vierge sur le clocher qui se verra appliquer pas moins de 40.000 feuilles d or. Hors de question de fermer le site durant sa restauration. Les acces seront donc regules, mais toujours possible, rassure le diocesea Marseille le mardi 10 fevrier 2025.
Hors de question de fermer le site durant sa restauration. © Alain Robert

En attendant, la basilique restera accessible. « Hors de question de priver les 2,3 millions de visiteurs annuels de ce lieu », assure Anne-Sophie Houzel, économe diocésaine. Certaines terrasses seront temporairement interdites, mais la visite de l’intérieur et des parties sécurisées restera possible.

« Marseille et la Bonne Mère sont indissociables », résume Olivier Spinosa. Pour preuve, la bénédiction des ouvriers et des outils a eu lieu dès le matin de la Chandeleur, comme un geste symbolique d’espérance. « C’est un gros chantier dans lequel j’ai tout à fait confiance parce que je vois l’attachement des Marseillais à ce lieu, et plus largement d’ailleurs que Marseille. C’est un lieu emblématique pour notre ville et je suis très très confiant et très heureux que cela commence un 2 février. Quelque chose qui commence un 2 février veut dire qu’on a mis toutes les chances de notre côté », confiait aux journalistes présents le cardinal Jean-Marc Aveline, lors de la traditionnelle cérémonie de bénédiction des navettes.

En décembre prochain, lorsque la statue resplendira sous sa nouvelle dorure, elle continuera d’incarner ce rôle de veilleuse sur la ville et sur ceux qui la regardent. « Une lumière dont nous avons tous besoin« , assure le recteur.

L-.R.M

© Alain Robert

Pour faire un don en ligne : jesoutienslabonnemere.com.
ou par chèque, à l’ordre de l’Association diocésaine de Marseille, Archevêché –
Chantier Bonne Mère, 14 place colonel Edon – 13284 Marseille Cedex 07. 
Par SMS pour un don de 5 €, envoyer DON au 92013.

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