Recruté vendredi à Rennes contre 22 millions d’euros, l’international algérien Amine Gouiri a exprimé sa fierté après sa première réussie, dimanche, au Vélodrome contre Lyon (3-2).
Des milliers de minots rêvent de jouer un jour au Vélodrome avec le maillot de l’OM sur le dos. Amine Gouiri, lui, l’a réalisé. Pourtant, son pedigree ne l’aura pas laissé présager : formé à Lyon et passé par Nice, le jeune international algérien (24 ans), alors récemment arrivé à Rennes, avait donné dans une vidéo d’octobre 2022 son top 3 des meilleurs stades du pays. Sa réponse avait fusé : « Vélodrome, Vélodrome, Vélodrome. La meilleure ambiance de France, c’est un volcan ».
À peine 48 heures après son arrivée en Provence, Gouiri a pu le voir de ses propres yeux. « C’est un truc de ouf ! Franchement, j’avais dit la vérité à l’époque. Ça s’est confirmé ce dimanche », a-t-il expliqué ce lundi après-midi à la Commanderie, lors d’une conférence de presse de présentation.
Il fut même l’élément déclencheur de la révolte olympienne, dans cet Olympico d’abord soporifique puis bouillant face à Lyon (3-2). « C’était de la folie ! On a vu toute la magie du Vélodrome : même quand tu perds, tu peux renverser le match à n’importe quel moment avec le soutien des supporters », apprécie-t-il.
« Les liens entre l’Algérie et Marseille sont très forts, ça a beaucoup compté dans mon choix »
L’attaquant, qui porte le numéro 9, a pu en avoir un bel aperçu en prélude à l’échauffement, quand il a été présenté au public du stade, juste avant 20h. Quelques drapeaux algériens flottaient alors dans le ciel du Vélodrome. « Ça m’a fait chaud au cœur, raconte Amine Gouiri. Je pense que ce soutien va beaucoup m’aider. C’est une bonne pression. Les liens entre l’Algérie et Marseille sont très forts. Cela a beaucoup compté dans mon choix de venir ici, parce que c’est une ville qui vit pour le football. En tant qu’international algérien (6 sél., 1 but), je ressens une vraie connexion. Quand je joue avec la sélection, l’ambiance est très intense, et hier, j’ai retrouvé un peu cette même énergie. »
Préféré à Neal Maupay pour entrer à l’heure de jeu, Amine Gouiri n’a pas perdu de temps pour se signaler, faisant étalage de sa vitesse, de sa percussion et de son activité sur tout le front de l’attaque. « Le coach m’a demandé d’amener de la folie, de me faire plaisir, dévoile-t-il. On était mené, mais il restait plus de trente minutes à jouer, il fallait essayer de renverser le match. »
C’est même lui, d’une frappe écrasée et détournée par le milieu lyonnais Nemanja Matic, qui a servi de façon heureuse Mason Greenwood pour l’égalisation. « Je suis franchement fier, savoure-t-il. Tout est allé très vite ; je suis arrivé vendredi, j’ai fait un demi-entraînement samedi, j’étais dans le groupe direct, pour un match spécial, l’Olympico, l’un des matchs les plus attendus de la saison, je retrouvais mon club formateur… Tout était réuni pour que ça se passe bien. On a gagné dans une ambiance de folie, j’en suis très content. » Une entrée percutante récompensée donc d’une passe décisive.
Ravanelli : « On avait besoin d’un attaquant de cette qualité, surtout avec cette mentalité »
Le public marseillais a montré aussi sa satisfaction dimanche soir, par des scènes de communion dans le stade et de liesse populaire en dehors. Ce lundi, Fabrizio Ravanelli, conseiller institutionnel et sportif de l’OM, n’a pas été avare en compliments : « Amine a beau être un très jeune joueur, il a vraiment une grande expérience. C’est un buteur, un attaquant polyvalent, très technique, physique. Il aime fixer les adversaires. On avait besoin d’un attaquant de cette qualité, surtout avec cette mentalité ».
Alors que l’OM s’active dans les dernières heures du mercato (il se termine ce lundi 3 à 23h) pour recruter son compatriote né à Arles Ismaël Bennacer (AC Milan), Amine Gouiri a tout de suite vu dans ce transfert à l’OM « une bonne opportunité pour passer un palier », notamment en termes de régularité, son petit péché mignon jusque-là . « Je suis un jeune joueur. L’OM est le club parfait pour progresser, pour gommer mon irrégularité, note-t-il. On sait ce que représente Marseille pour le football français, c’est un très grand club. Medhi (Benatia) et le président (Pablo Longoria) m’ont présenté le projet très ambitieux, à savoir se qualifier en Ligue des champions et surtout remettre l’OM dans les meilleurs clubs européens. Ça me parle parce que je suis quelqu’un d’ambitieux, un gagnant, également. »
Pour valider son choix de transfert en Provence (une opération estimée à 22 M€, bonus compris), Amine Gouiri a évidemment questionné son ancien coéquipier à Rennes, Steve Mandanda, « une légende de l’OM » : « J’ai beaucoup parlé avec lui, quand ça a commencé à être concret. Il ne m’a dit que du bien du club ».
Des qualités en accord avec les attentes de De Zerbi ?
Mais le numéro 9, capable de « jouer partout » sur le front de l’attaque, reconnaît, comme beaucoup d’autres recrues avant lui, que la présence de Roberto De Zerbi a « beaucoup pesé » dans sa décision : « J’ai discuté avec lui avant de venir. Il parle football, sa façon de faire jouer son équipe correspond à ce que j’aime sur le terrain. Je me vois parfaitement dans ce qu’il demande et je pense que mes qualités s’accordent très bien avec ses attentes ».
Justement, dans quel rôle l’entraîneur italien souhaite-t-il utiliser son nouveau feu follet de bientôt 25 ans (le 16 février prochain), auteur de 3 buts et désormais 3 passes cette saison en Ligue 1 ? « Il m’attend surtout au poste de numéro 9 mais il sait que je peux jouer aux deux postes en soutien. Il veut que je participe au jeu, que je fasse des appels en profondeur et surtout que je sois dans la surface, que je finisse les actions. Il veut que je m’amuse parce que dans les trente derniers mètres, c’est une question d’instinct », énumère Amine Gouiri.
Pourvu que la dose de bonheur partagé dimanche soir ne reste pas un échantillon isolé.
B.G.
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