Laure-Agnès Caradec (LR) défend une droite combative et unie pour 2026

À la tête des Républicains des Bouches-du-Rhône, Laure-Agnès Caradec défend l’urgence d’une incarnation pour 2026, tout en rappelant l’importance du collectif et d’un programme solide. Une stratégie entre pragmatisme et combativité.

La droite marseillaise est en quête d’un capitaine pour mener le combat en 2026. Pas encore de figure, pas encore de visage à placarder en 4×3, mais Laure-Agnès Caradec, présidente de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, trace les contours d’une stratégie pour la future échéance électorale. Selon elle, cette quête de leadership ne peut se dissocier de la construction d’un projet solide, à même de répondre aux attentes des citoyens.

Pour autant, elle insiste sur l’urgence d’avoir d’abord une incarnation forte au niveau national. « Les figures existent, dit-elle, citant Retailleau, Wauquiez ou Bellamy comme des leaders potentiels. Il y a une attente pour une parole forte et sincère, et Bruno Retailleau incarne cela. »

Mais au-delà des personnalités nationales, l’élue place le défi municipal au cœur de ses priorités. « Nous devons décider en milieu d’année pour être prêts dès septembre », plaide-t-elle, alors que, à (l’extrême) gauche comme à l’extrême droite, des figures émergent déjà. Une décision d’autant plus capitale que la droite doit proposer des visages capables de rassembler et d’incarner ses ambitions.

Pour autant, pas question de confondre vitesse et précipitation. « Il faudra désigner, de manière collégiale, une personne qui fasse l’unanimité et qui ait la volonté de porter ce projet, » insiste-t-elle. Renaud Muselier, avec sa « position offensive » dans le 6-8, en est un exemple : « C’est un combattant, souvent très enthousiaste et spontané. »

Une fédération fragilisée mais prête au combat

Malgré les efforts pour redynamiser la fédération, l’instabilité politique nationale et la défiance croissante des citoyens envers leurs élus compliquent la tâche. Laure-Agnès Caradec hérite d’une structure en recul, passée de 2 100 à 1 100 adhérents en un an. « C’est vrai que c’est compliqué, mais cette baisse se voit dans tous les départements, » reconnaît-elle, refusant de céder au pessimisme. « On garde une base militante solide avec des élus de proximité importants. »

Le combat s’annonce d’autant plus délicat que le système électoral marseillais, en huit secteurs, risque de transformer la prochaine élection en casse-tête. « Il y a des secteurs difficiles, oui, mais on a des militants et des figures prêtes à se battre. Il nous faut une ligne claire, une unité réelle, et des candidats qui incarnent une vision. »

Pas de compromis avec l’extrême droite

Face à l’épineuse question des alliances, l’élue reste inflexible. « Nous combattons les extrêmes, qu’ils soient à gauche ou à droite. Le RN n’a ni vision économique ni crédibilité sur les enjeux locaux. Quant à LFI, c’est le chaos organisé.»

Une position qu’elle estime largement partagée au sein des élus de droite et du centre : « Nous restons soudés sur nos valeurs. » Elle balaie également les rumeurs d’un rapprochement entre Martine Vassal et Benoît Payan : « Je n’y crois pas. Martine Vassal travaille avec Benoît Payan comme elle le fait avec les 91 autres maires du territoire. Ce n’est pas un rapprochement, mais une coopération nécessaire pour avancer sur les grands projets structurants, notamment dans les transports. »

Un projet fédérateur face au Printemps marseillais

« Arracher cette ville au Printemps marseillais« . Tel est l’objectif principal de la droite pour reconquérir la ville face à la majorité actuelle qu’elle n’épargne pas : « La ville se dégrade. L’ordre, la sécurité, la tenue de l’espace public… tout est en souffrance. Le maire peut bien parler de projets structurants, mais où est la vraie transformation pour les Marseillais ? »

Pour contrer ce qu’elle perçoit comme une absence de vision, la droite mise sur un travail collectif : « Martine Vassal et Renaud Muselier se parlent régulièrement, chacun avec ses méthodes. Nous avons l’habitude de travailler ensemble dans les collectivités locales, et cela reste une force », insiste-t-elle, déterminée à bâtir une dynamique solide et confiante dans la capacité d’unir les différentes composantes de son camp.

Bureau politique LR, samedi 25 janvier 2025. © DR

Dans cette dynamique, les groupes de travail des Républicains sont relancés pour rédiger un Livre blanc autour des enjeux clés : économie, environnement, éducation, social et sécurité. « Il faut des réponses concrètes aux attentes des Marseillais, mais aussi une vision pour l’avenir. Sans ça, pas de crédibilité. »

Pour accompagner cette réflexion et préparer la bataille des municipales, le parti a acté samedi matin, lors d’un bureau politique départemental tenu dans sa permanence du 10e arrondissement, un nouvel organigramme pour renforcer la structure avec un dosage d’expérience et de nouveaux visages.

N.K.


Nouvel organigramme des Républicains des Bouches-du-Rhône

Vice-présidente et coordinatrice départementale : Valérie Boyer, sénatrice
Vice-président chargé du lien avec les maires du territoire : Gérard Gazay, maire d’Aubagne
Vice-président chargé des relations avec les instances nationales : Nicolas Isnard (maire de Salon-de-Provence)
Vice-président chargé des dossiers de sécurité : Sylvain Souvestre (maire du 11-12 arr. Marseille)
Secrétaire départementale adjointe : Catherine Pila, vice-présidente de la Métropole déléguée à l’Initiative citoyenne.
Secrétaire départemental adjoint chargé spécifiquement de Marseille : Ludovic Perney, vice-président à la Région Sud, en charge de la Jeunesse, des Sports et de la vie étudiante.
Secrétaire départemental adjoint chargé des sports et de la vie associative : Thierry Santelli, vice-président au Département, délégué au Sport pour tous, à l’Handisport, au Sport Santé et à la Promotion du sport féminin. 

Référent défense de la laïcité et lutte contre la radicalisation islamiste : Éric Diard, ancien député et spécialiste de ces questions
Référent mémoire et monde combattant : Maxime Aghemo, jeune engagé marignanais
Référents aux adhésions : Marie Martinod et Jérémie Fischbach
Référent ouest du département : David Ytier, vice-président de la Métropole délégué au Logement, à l’Habitat, à la Lutte contre l’habitat indigne. Adjoint au maire de Salon-de-Provence.

Cédric Coureur, proviseur et Lionel Modrzyk, responsable presse, se chargeront de coordonner la rédaction du Livre blanc.