Arles pose la première pierre de son avenir hospitalier

Perspective aérienne du future centre hospitalier d'Arles. © CRR architecture

À l’occasion de ses 50 ans, le Centre hospitalier d’Arles engage une vaste transformation. Entre rénovation, nouvelles infrastructures et partenariats inédits, ce chantier à 42,7 millions d’euros ambitionne de redéfinir les standards de santé publique dans le Pays d’Arles.

« Le 24 janvier 2025 est une date qui restera gravée dans l’histoire de l’hôpital d’Arles. » Ces mots de Patrick de Carolis, maire d’Arles et président de la Communauté d’Agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette (ACCM) ont marqué la pose de la première pierre du futur Centre hospitalier Joseph Imbert.

Ce projet ambitieux, le plus significatif depuis l’inauguration de l’hôpital en 1974, entend répondre aux besoins d’une population vieillissante et à l’évolution des pratiques médicales. « À l’issue de cette opération, nous disposerons d’un outil performant, moderne et conforme aux standards actuels de prise en charge », a souligné Patrick de Carolis, face à un parterre d’élus et de représentants institutionnels et en présence du ministre de la Santé, Yannick Neuder.

Patrick De Carolis. © Alain Robert

Une infrastructure pour 90 000 consultations annuelles

Au cœur de cette transformation, un nouveau bloc opératoire comprenant dix salles ultramodernes, dont deux dédiées à l’endoscopie. Une salle de surveillance post-interventionnelle pourra accueillir jusqu’à vingt patients, tandis que la capacité en réanimation sera portée de neuf à seize lits pour répondre aux besoins critiques du territoire.

Deux unités de chirurgie ambulatoire distinctes verront le jour, optimisées pour une utilisation fluide entre les équipes publiques et privées. Une maison des consultations spécialisées regroupera, sur un même site, les services de chirurgie et d’anesthésie, améliorant ainsi la coordination des soins.

Enfin, un plateau d’hospitalisation de vingt-neuf lits sera dédié aux patients du Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) Clinique Jeanne d’Arc, témoignant de la collaboration public-privé qui sous-tend tout le projet.

Ces infrastructures modernisées viseront à soutenir des spécialités stratégiques comme la chirurgie viscérale, orthopédique et cardiaque, tout en répondant aux besoins de prise en charge des maladies chroniques.

Parmi les innovations phares, la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) permettra aux patients une récupération rapide et une réduction des durées d’hospitalisation. Ce dispositif, combiné à des infrastructures modernisées, promet de fluidifier les parcours de soins et d’offrir des conditions de travail optimales aux professionnels de santé.

Avec une capacité prévue de 90 000 consultations annuelles et 10 000 séjours hospitaliers supplémentaires, ce nouvel équipement vise également à renforcer l’attractivité médicale du territoire.

À ce titre, la modernisation s’accompagnera de partenariats renforcés avec les universités et les écoles de formation médicale, afin de faire de cet hôpital un pôle de référence, capable d’attirer et de retenir les talents.

Perspective du bâtiment depuis le parking. CRR architecture

Un défi logistique sur un site classé

La particularité réside dans le fait que « les travaux auront lieu sur un site classé et occupé, selon un calendrier resserré », insiste le maire, avec 2027 en ligne de mire.

Un défi logistique de taille, mené avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et du Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) Clinique Jeanne d’Arc, doit permettre de garantir la continuité des soins tout au long du chantier. Des réunions publiques régulières informeront les habitants de l’avancement du projet.

Les travaux avanceront par étapes successives. En 2025, les premiers jalons seront posés avec l’ouverture de la maison des consultations et des services modernisés.

En 2026, la réhabilitation complète du laboratoire et de l’unité de réanimation renforcera les capacités d’intervention critique. Enfin, à l’horizon 2027, les blocs opératoires et les unités de chirurgie ambulatoire seront livrés, concrétisant une réorganisation globale et moderne de l’établissement.

Hôpital d’Arles. @ Laurent Malarte et Jean-Marie Collavizza.

Une approche durable au cœur du projet

L’hôpital sera également conçu dans une logique écologique. Les travaux incluront l’installation de systèmes à haute efficacité énergétique, réduisant de manière significative l’empreinte carbone de l’établissement. Une attention particulière sera portée à la gestion des eaux usées et des déchets hospitaliers, avec des dispositifs répondant aux dernières normes environnementales.

Les matériaux utilisés pour la construction privilégieront des solutions biosourcées et locales, reflétant les engagements écologiques d’un projet confié au cabinet CRR Architecture. Réputé pour son expertise dans la conception d’infrastructures hospitalières modernes et durables, le cabinet intègre des solutions innovantes tout en respectant le caractère patrimonial de ce site classé.

Avec un budget de 42,7 millions d’euros, ce projet mobilise des moyens considérables. L’État via l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur en assure la majeure partie, avec une contribution de 28,2 millions d’euros, complétée par des apports de la Région Sud (2,5 millions), du Département des Bouches-du-Rhône (2,5 millions) et de l’intercommunalité ACCM.

« Cette opération de modernisation permettra le regroupement de toute l’offre hospitalière chirurgicale du Pays d’Arles. Les patients du territoire continueront de disposer d’une liberté de choix dans leur prise en charge, soit en secteur public, soit en secteur privé », a conclu Patrick de Carolis.

N.K.

Pose de la première pierre du centre hospitalier d’Arles. Crédit photo – Alain Robert