Budget 2025 : la Région Sud ajuste ses priorités

Avec un budget de 3,5 milliards d’euros, Renaud Muselier doit jongler entre solidarité nationale et nécessité de réduire les dépenses, tout en maintenant des investissements stratégiques pour la région.

« La dette nationale n’a pas disparu avec la censure du gouvernement », assène Renaud Muselier, en référence aux 5 milliards d’euros d’économies demandées aux collectivités locales par le gouvernement dans la première version du budget Barnier.

À contre-courant de la Ville de Marseille et de la Métropole qui n’ont pas pris en compte les économies réclamées, la Région opte pour un budget « de responsabilité » et « de solidarité », pose le président (Renaissance) de la Région Sud, en amont de la séance plénière de ce vendredi 13 décembre.

Renaud Muselier, président (Renaissance) de la Région Sud, va présenter son budget 2025 : 3,5 milliards d’euros à partager entre 2,2 milliards d’euros pour le fonctionnement et 1,3 milliard d’euros à l’investissement, dont plus de 270 millions supplémentaires pour soutenir les projets d’avenir.

Un défi de taille dans un contexte économique tendu, où la rigueur imposée par l’État ne laisse guère de place à l’indulgence. « C’est un budget de solidarité, mais tout le monde doit faire sa part d’efforts« , ajoute le président.

Les doublons dans le viseur

Pour maintenir cet équilibre financier, certaines dépenses doivent être réduites : le budget de 61,8 millions d’euros subira une coupe de 5 à 10 %, notamment dans la culture.

Le président de Région défend cette réduction en invoquant une équité avec les autres collectivités, rappelant que les efforts doivent être partagés. « Tout le monde doit faire un effort. Si les maires baissent leurs subventions, je baisserai du même montant », avertit Muselier, qui refuse que la Région compense des diminutions locales.

Dans cette optique de rationalisation, « les doublons avec l’État » sont également pointés du doigt. « Pour la récupération des déchets, l’État le fait déjà ou la Région le fait pour l’État. Donc on baisse », explique-t-il. Exemple avec l’Ademe, l’agence de la transition écologique : « On finance des projets avec l’Ademe, mais ces derniers se retrouvent souvent financés par des agences redondantes. »

Cette logique impactera aussi des aides comme le chèque énergie ou le soutien au volontariat international en entreprise (VIE), jugées non prioritaires.

Soutenir les territoires malgré les coupes

Parallèlement, l’effort de solidarité se traduit dans un soutien accru aux secteurs stratégiques de la Région, comme les transports, l’agriculture, et l’accompagnement des entreprises. Mais dans cette distribution des efforts, les territoires fragiles ne peuvent pas être laissés pour compte. Le secteur de l’agriculture recevra ainsi une enveloppe de 50 millions d’euros.

Le budget 2025 marque aussi l’entrée en jeu des premières dépenses pour les Jeux Olympiques 2030, avec 2,9 millions d’euros prévus cette année, dont 2,3 millions pour amorcer la trésorerie de la Solideo, 100 000 euros d’adhésion et 500 000 euros pour soutenir le comité olympique.

« Les Jeux les moins chers de l’histoire des Jeux », promet Muselier, qui y voit un « accélérateur des transformations du territoire ». Le budget total, estimé à 2 milliards d’euros, mobilisera pour moitié l’État et les Régions, avec une contribution spécifique de 639 millions d’euros de la part du CIO.

N.K.

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