Ce jeudi matin à Matignon, les décideurs du dossier des Alpes françaises pour les JO d’hiver 2030 ont validé l’installation à Marseille de la Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier en aura la présidence, en alternance avec son alter ego d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Une grande réunion de travail s’est tenue ce jeudi matin à Matignon, l’antre du Premier ministre, pour faire avancer le dossier des Alpes françaises, désignées en juillet dernier pour héberger les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2030.
Autour de Michel Barnier se trouvaient le ministre des Sports Gil Avérous, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier, son homologue Laurent Wauquiez, ainsi que le président du CNOSF David Lappartient.
Les candidats à la présidence du Cojop au révélateur de la transparence
Si « aucune décision n’a été prise » concernant la très attendue nomination d’un(e) président(e) du comité d’organisation (Cojop), trois candidats sont en balance : Martin Fourcade, Marie Bochet et Vincent Jay.
Chacun a ses défenseurs et ses atouts, mais chaque profil va devoir passer au tamis de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), pour débusquer d’éventuels conflits d’intérêt. Une réponse devrait intervenir « sous huit jours », avant une nomination prévue mi-décembre.
A l’inverse, deux décisions ont été actées ce jour. Tout d’abord, le comité d’organisation sera implanté dans les Alpes du Nord, à proximité de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. Les Alpes du Sud récupèrent la très stratégique Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques).
Elle sera elle installée à Marseille, avec une présidence tournante entre Renaud Muselier et le nouveau président de la région Aura, Fabrice Pannekoucke.
La Solideo à Marseille, « une chance incroyable pour accélérer les aménagements du territoire »
« C’est une chance incroyable pour accélérer les aménagements du territoire, a confié ce jeudi soir Renaud Muselier au Méridional. Je suis dans la logique d’une candidature sobre, avec de la neige et des chalets, à l’inverse de Sotchi 2014 et de Pékin 2022. Ça s’inscrit dans des Jeux décarbonés et dans une desserte de mon territoire. »
Cette arrivée prochaine de la Solideo en Provence doit permettre de « débloquer des noeuds routiers » et ferroviaires (avec la Ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur) et accélérer « l’aménagement d’un certain nombre de modifications structurelles » des stations, martèle le président de la région Sud.
« C’est une belle histoire marseillaise, félicite Cédric Dufoix, qui fut le directeur des sites olympiques dans la région pour Paris 2024. Renaud Muselier a beaucoup œuvré pour que la Solideo s’installe ici. Je voudrais d’ailleurs rappeler l’excellent travail de la Solideo sur Paris 2024 ; elle a permis de livrer en temps et en heure les infrastructures nécessaires, comme la marina à Marseille. C’est un outil essentiel, notamment dans les années précédant les Jeux. »
« Cela aura un impact positif, notamment en attirant des talents », annonce Dufoix
Un outil essentiel et une prise de guerre : « C’est important qu’une structure aussi stratégique s’installe à Marseille. Cela aura un impact positif, notamment en attirant des talents. La Solideo joue un rôle clé dans la préparation et la livraison des Jeux », rappelle Cédric Dufoix, au Méridional.
Alors que le gouvernement s’attelle à combler le déficit public, « une revue budgétaire » des Alpes françaises sera menée, selon Matignon, afin de contenir le budget « sous les deux milliards d’euros ». Il était envisagé jusqu’à présent deux milliards d’euros pour le Cojop et un milliard pour les infrastructures (Solideo).
B.G. et N.K.