JO 2030 – La Région présente un plan à 42 millions d’euros pour développer les sports de montagne

Dans l’optique des JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a présenté ce mardi un plan d’actions en faveur de la montagne basé sur des axes stratégiques et la création d’un centre de préparation « dans la vallée de l’Ubaye Â».

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, l’été dernier, à peine refermés, il est déjà temps de se projeter vers une nouvelle échéance majeure du sport : les Jeux d’hiver 2030, qui se dérouleront dans les Alpes françaises, partagés entre Alpes du Nord et du Sud.

Alors que les réunions de travail s’enchaînent entre le Premier ministre Michel Barnier et les présidents des deux régions concernés (Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes et Renaud Muselier en Provence-Alpes-Côte d’Azur), ce dernier a profité ce mardi de la tenue d’un workshop à Marseille sur la saison hivernale à venir, en présence des acteurs et des stations des Alpes du Sud, pour rappeler sa « vision de la montagne pour 2050 Â».

« Cette vision passe par la neige et par nos vallées, a-t-il dit. Dans les vallées, il n’y a pas de neige et pourtant elles vivent grâce à la neige. Le challenge sera donc de réussir à passer dans une dimension différente dans l’avenir. Â»

« Tout changer, tout rénover Â»

Pour voir loin, le président (Renaissance) de la Région Sud veut construire sur la base des Jeux olympiques de 2030, attribués par le Comité international olympique aux Alpes françaises fin juillet, sous conditions (*), « pour tout changer, tout rénover Â».

Avec un cri du cÅ“ur : « La montagne n’est pas morte Â», tout en s’appuyant sur une étude scientifique (réalisée par Climsnow et commandée par la Région) qui prédit que « les stations au-dessus de 1700 mètres d’altitude auront toujours de la neige en 2050 Â».

La volonté politique régionale consiste à s’inscrire dans « la continuité des JO 2024 Â», dixit son président de la commission Sport Hervé Liberman, en présentant un Plan montagne ambitieux, à l’image de son pendant Voile et nautisme (21 millions d’euros + une rallonge de 5 pour la finalisation des travaux de la marina à Marseille) durant la précédente olympiade.

Une équipe Champions du Sud spéciale 2030 pour aider financièrement les sportifs

Doté de 42 millions d’euros sur la période 2025-2030, l’enjeu de ce projet sera de permettre à tous les massifs, et plus globalement toute la région, qui n’auront pas d’épreuves olympiques et paralympiques de bénéficier des retombées. Un dispositif semblable au label « Terre de Jeux 2024 Â», qui avait embarqué tout le pays dans la préparation des Jeux de Paris et permis sa réussite populaire, devrait également voir le jour.

Voté en octobre dernier en assemblée pléniaire, ce Plan montagne se décline en deux axes principaux. D’abord, un axe « stratégique Â» essentiellement sportif en renforçant le haut niveau (détection, Champions du Sud), le rayonnement et l’attractivité du territoire, les infrastructures et les équipements et le soutien à l’éducation et la jeunesse (avec un appel à projets Mon lycée en piste pour 2030).

Le Sauze, futur centre de préparation aux grands événements ?

Ensuite, et surtout, la création d’un centre de préparation aux grands événements sportifs dans la vallée de l’Ubaye, pour un coût estimé à 25 M€. « Ce projet est aligné avec les ambitions du territoire et des collectivités, explique Hervé Liberman, par ailleurs président du Comité régional olympique et sportif. Il s’inscrit dans la transition de cette vallée du 04 vers une offre touristique et sportive 4 saisons, post-JO 2030. Pour répondre principalement aux activités du ski mais aussi au cyclisme, aux sports de haut niveau et aux exigences du haut niveau. Â»

Le Sauze, que Renaud Muselier a qualifié de « plus belle station de ski en France Â» pour y avoir grandi, aurait les faveurs des décideurs, afin d’y implanter ce centre, qui sera doté de logements de qualité pour accueillir les nations et les sportifs, ainsi que de la restauration, de la balnéothérapie et un espace de musculation.

« Montrer que nous sommes un terrain d’innovation, d’excellence, de modernité Â»

Ce dispositif à visée sportive vient s’ajouter aux opérations de dynamisation des vallées et stations également votées par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (8,7 M€), ainsi que des travaux de modernisation des transports (20 M€ pour réduire le temps en train entre Marseille et Briançon, 21 M€ pour la rocade de Gap, 18 M€8 la RN85 entre Digne et Malijai). Sans oublier le projet ferroviaire de la Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur.

« C’est un projet territorial, régional, martèle Renaud Muselier. Nous voulons montrer que nous sommes un terrain d’innovation, d’excellence, de modernité. Â»

Conscient que tout devra être réalisé dans « un laps de temps très court qui rend l’aventure parfaitement passionnante et enthousiasmante Â», le président de la Région répète que 2030 seront « les Jeux les moins chers de l’histoire Â».

Benoît GILLES

* Parmi les conditions d’attribution fixées par le CIO figurait la garantie bancaire qui engage l’État. Celle-ci a mis longtemps à être accordée, la faute à un gouvernement démissionnaire en juin après la dissolution prononcée par Emmanuel Macron et seulement remplacé le 5 septembre dernier. « Je ne suis pas sûr que l’on aurait eu cette garantie Â» sans la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre, pense Renaud Muselier. « J’ai eu de nombreuses discussions avec Gabriel Attal, il ne voyait que par le prisme budgétaire. Je voyais passer des montants budgétaires dont il ne nous avait jamais parlé, sur des demandes que nous n’avions jamais faites. En tout cas, Attal n’a pas signé. Barnier a été notre soutien tout le temps. Je pense que si on avait eu un autre Premier ministre que Barnier, on n’aurait pas obtenu la garantie bancaire. Il sait comment se passent les Jeux, il savait très bien où il voulait installer le Cojo (il est Savoyard). Â»

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