Delta Festival : Là où la jeunesse se connecte et s’engage

Crédit photo : Delta Festival

Après une journée d’annulation à cause des intempéries, le Delta Festival a réinvestit les plages du Prado. Fidèles à leurs habitudes, les organisateurs mettent l’accent sur la rencontre et l’engagement avec une nouvelle édition du « Monde des Possibles ».

Bien sûr, il faut voir les artistes sur scène, oui, et même un grand oui, mais ce n’est pas tout… Même si le temps n’a pas été de la partie pour le coup d’envoi, le Delta Festival a pu battre son plein jeudi soir avec le French Touch. Les artistes, ce n’est pas uniquement ce qui fait la réputation ni l’essence du festival marseillais, qui fête cette année ses 10 ans.

Dès l’origine, les fondateurs de l’événement, Matthieu Predal et Olivier Ledot, ont intégré au cœur du projet des villages thématiques autour de diverses questions sociétales. Leur objectif : mettre la jeunesse en contact avec des associations et des ONG engagées, partageant les valeurs véhiculées par le festival.

« À un moment, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un grand concept appelé ‘Le Monde des Possibles’, » raconte Matthieu Predal sur la genèse de ce projet global, devenu aussi important qu’une main stage dans le festival. À travers le Monde des Possibles, nous voulons diffuser des messages positifs, créer du lien entre les différents mondes de la société qui communiquent peu, ou encore connecter la jeunesse avec les institutions et les entreprises, » nous explique Matthieu Predal.

Plus de 700 associations, ONG ou entreprises réunies en 10 villages

Au fil des ans, ces villages ont pris de l’ampleur. Les associations, ONG, et start-up souhaitant y participer sont de plus en plus nombreuses. « Le forum de sensibilisation est un outil que nous mettons à la disposition de tout le monde, et notamment des jeunes pour créer de l’impact à travers tous les villages », précise Raymond LLoret, directeur du Monde des possibles.

Habituellement, ce sont plus de 700 acteurs qui se rassemblent pendant cinq jours autour de 10 villages thématiques : santé, start-up, opportunités, mer, vie étudiante, arts, vivre-ensemble, international, environnement et territoire. Malgré les intempéries de l’ouverture, ils répondent présents jusqu’à dimanche car le Delta festival reste « un festival engagé », assurent Anaïs Tuyau et Clara Donzier, membres de l’association Stand up, qui lutte contre le harcèlement de rue.

« Ils sont venus vers nous à travers la Fondation des femmes pour mettre en place des sensibilisations de 10 à 15 minutes pour outiller les festivaliers et festivalières aux questions de harcèlement sexuel dans l’espace public pour apprendre à réagir. L’axe festif est l’un de nos axes principaux afin de rendre ces espaces plus sûrs », nous expliquent-elles, au coeur village baptisé vivre-ensemble du Monde des possibles.

Les questions environnementales sont aussi un axe fort. De nombreuses ONG et associations sont présentes pour sensibiliser les publics à ces problématiques. C’est le cas de Wings of the ocean qui oeuvre pour la dépollution des littoraux depuis sa création en 2018. « C’est important pour nous d’être ici. On travaille avec différents festivals. En sensibilisant les personnes, de nombreux bénévoles nous rejoignent ensuite. C’est une petite goutte d’eau, en espérant que ça devienne une flaque d’eau puis un lac ! Que tout le monde soit sensibilisé et prenne conscience que la terre n’est pas une poubelle », déclare Aude Yvanez, membre depuis quelques mois.

C’est la deuxième année que Wings of the ocean est présent sur le Delta Festival. Crédit photo : Rudy Bourianne

Connecter la jeunesse et le monde professionnel

Cette année, les organisateurs ont également choisi de s’ouvrir davantage aux acteurs du monde économique. L’idée est de créer un pont de communication pour déconstruire les clichés qui peuvent exister entre la jeunesse venue s’amuser et le monde des entreprises et de l’emploi.

« Nous voulons montrer que les jeunes qui s’amusent peuvent aussi apprendre, se connecter, avoir envie de travailler et aimer leur travail. De l’autre côté, il est important que les jeunes réalisent que telle ou telle entreprise ou institution n’est pas aussi mauvaise qu’on le dit, même si elle a mauvaise presse, » déclare Matthieu Predal.

Jusqu’à dimanche, les festivaliers, en plus de profiter des shows, pourront ainsi, à travers des ateliers, des moments d’échanges et des prises de parole, se renseigner sur toutes les thématiques proposées et, pourquoi pas, s’engager eux-mêmes vers de nouvelles voies.

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Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste.