Il ne faudra pas avoir de regrets jeudi prochain aux alentours des 23 heures à Bergame. L’OM a eu les occasions pour prendre l’avantage dès le match aller, hier soir, devant un Vélodrome en fusion. Les Marseillais ont néanmoins démontré qu’ils avaient le niveau pour s’imposer dans cette double confrontation face à l’Atalanta.
« Tout est possible », voilà les mots de Chancel Mbemba à la fin du match au micro de Canal +. Le défenseur marseillais de retour de blessure a réalisé un match de guerrier et offert à l’OM, d’une frappe superbe à l’entrée de la surface (20e minute), le but qui permet de poursuivre le rêve d’emmener les supporters marseillais à Dublin le 22 mai prochain.
Dominés mais pas KO
Face à des Italiens dominateurs physiquement, l’OM a rompu l’échine en premier dans le match devant un Scamacca, bagarreur toute sa partie, et bien servi dans la profondeur. Au milieu, l’OM était totalement dépassé à l’image d’Harit transparent et totalement fantomatique sur la passe qui mène à l’ouverture du score. Les Marseillais vont alors trouver les ressources de lutter. Balerdi et Mbemba vont montrer la voie à coup de duels gagnés sur Scamacca et Koopmeiners notamment. Les deux patrons de la défense olympienne ne s’en laisseront pas conter et rendront coup pour coup. A la 20e minute, après un bon travail de Clauss qui gagne un corner et le joue rapidement, Harit relaie pour Kondogbia qui vient s’appuyer sur Mbemba à l’entrée de la surface. Le Congolais ne réfléchit pas et vient parfaitement ouvrir son pied droit pour aller chercher le côté opposé de Musso et égaliser pour l’OM. On se dit alors que les Olympiens sont relancés. Mais ils vont continuer à subir et tenir valeureusement jusqu’à la mi-temps. Les Olympiens peuvent néanmoins avoir des regrets car l’ occasions était là. En fin de première mi-temps (41e), Aubameyang, bien servi par Harit en contre, manque son face à face. Le Gabonais reste sur son pied gauche, pas le bon, et vient buter sur Musso.
« On dit toujours que les grands matchs se jouent sur des détails et ce soir ils ont été contre nous. Quand tu as l’occasion d’Aubameyang, le but refusé, la barre…Normalement, ça se joue sur ça », a déploré le coach marseillais, Jean-Louis Gasset au terme de la rencontre, sur les occasions ratées par ses joueurs.
L’OM manque la balle de match
Au retour des vestiaires, tout va s’inverser et c’est les hommes de Jean-Louis Gasset qui vont prendre le dessus. Plus incisifs et percutants dans la transition, ils multiplient les flèches vers l’avant et croient avoir fait le plus dur quand Harit, bien inspiré pour se mettre dans le sens du jeu, vient servir Luis Henrique. Le Brésilien trouve alors Aubameyang sur son centre. Le Gabonais, de la tête, bute sur Musso une nouvelle fois mais le ballon s’échappe et Sarr, opportuniste, reprend pour mettre au fond. Le stade Vélodrome explose comme rarement. Mais l’arbitre de touche lève rapidement son drapeau et coupe sec le début d’ivresse olympienne pour un hors-jeu de Luis Henrique sur le très bon ballon dans la profondeur d’Amine Harit. On joue la 64e minute et tout est à refaire. Au coeur de la bataille, Veretout est une nouvelle fois au four et au moulin pour récupérer et tenter d’apporter offensivement. Gasperini sort à ce moment du match Scamacca de retour de blessure pour faire rentrer le virevoltant Lookman. Aux alentours de la 70e, Jean-Louis Gasset fait lui aussi tourner et rentrer Ounahi et Ndiaye pour apporter de la percussion, sentant qu’il y a un coup à jouer. Dans la foulée, le coaching est presque parfait, les deux hommes font une très belle entrée en jeu. Et Ounahi, après un bon travail d’Aubameyang, voit sa frappe prendre plein fer l’équerre du portier bergamasque. Un peu en déséquilibre, le Marocain glisse et donne au ballon les quelques centimètres de trop pour qu’il ne finisse en pleine lucarne. Il a manqué un rien mais le sort et quelques centimètres ont décidé que tout se jouerait à Bergame. A un partout et sans le but qui compte double à l’extérieur, il faudra un vainqueur en Italie entre l’OM et l’Atalanta.
« C’est toujours difficile de jouer contre une équipe qui fait du marquage partout. Il faut avoir le temps de bien travailler, que les joueurs comprennent tout ce qu’on doit faire. On a une semaine pour encore peaufiner avec la vidéo, ça laisse de l’espoir. En première mi-temps techniquement, on était crispé, en deuxième, c’était beaucoup mieux. Rien n’est impossible. Si on avait dit le 9 mai qu’on jouerait pour disputer une finale de Ligue Europa, on aurait signé des deux mains. On va tout faire pour réussir », a déclaré Jean-Louis Gasset après la rencontre.
Annoncés inférieurs à leurs adversaires du soir, les Olympiens, dominés en début de rencontre, ont montré qu’il allait falloir compter sur eux. S’ils ne prennent pas d’option favorable à domicile ce soir, ils se laissent une chance de poursuivre leur parcours européen. Mais il faudra être plus que valeureux à Bergame. En grande difficulté à l’extérieur cette saison, les Marseillais vont devoir prouver à tout le monde et à eux même surtout qu’ils ont le caractère de relever ce défi titanesque loin du Vélodrome : s’imposer à l’Atalanta dans un stade hostile pour offrir à leur supporter une nouvelle finale européenne.
A noter, le comportement insupportable de certains tifosis de l’Atalanta Bergame dans le parcage visiteurs. Cris de singe et saluts nazis ont été relayés sur les réseaux sociaux. La préfecture des Bouche-du-Rhône a très vite réagi en saisissant le procureur de la République.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.