Juste après l’officialisation de sa signature, l’Olympique de Marseille a tenu une conférence de presse avec son nouvel entraîneur, Jean-Louis Gasset. Le technicien français en mission pour quatre mois a insisté sur l’aspect mental de son équipe et le discours qu’il a commencé à tenir aux joueurs. Pour lui l’objectif est que ses hommes reprennent confiance avant tout et ouvrent les yeux sur la responsabilité que représente le maillot de l’OM.
« L’excitation », c’est le tout premier mot qu’a répondu Jean-Louis Gasset interrogé sur son sentiment de prendre la tête à l’OM. Présenté officiellement ce matin et en conférence de presse dans la foulée après avoir tenu discours aux joueurs et rencontré le personnel du centre Robert Louis Dreyfus, le nouvel entraîneur olympien a insisté sur le besoin de confiance et de remise en question de l’équipe qu’il récupère. Revenant sur les mots prononcés à son nouvel effectif et de leur rappeler :
« Que la vie était belle. Qu’ils étaient des joueurs professionnels, qui gagnaient de l’argent. Qu’ils étaient à l’Olympique de Marseille, qu’ils fallaient juste faire un peu plus chacun. Faire un peu plus. On va commencer doucement. Que chacun se regarde dans la glace. Au lieu de dire on joue à trois, ou on joue à quatre ou on joue à cinq. Non. Chacun se regarde ! Quand vous prenez des buts comme vous prenez, le système n’existe pas. C’est des erreurs individuelles et souvent après la 90ème minute. Que ce soit au Shakhtar ou que ce soit à Brest. Donc c’est mental. C’est des gens qu’il faut rassurer. Donc tout mon travail est parti comme ça.»
« Que chacun se regarde dans la glace »
Jean-Louis Gasset aux joueurs de l’OM.
Et clairement, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire est à l’OM en mission. Dans ses propos, de la détermination et une véritable envie d’être à Marseille ressortent. Opération séduction ou véritable motivation d’être à l’OM ? Jean-Louis Gasset semble sincère quand il déclare interrogé sur son âge :
« L’âge, c’est l’âge que vous avez dans la tête. Je n’ai pas l’impression d’avoir 70 ans. Je vous le garantis. Là , je suis à fond dans le projet. Quatre mois, quatre mois de ma vie pour réussir une mission avec un groupe qui a des qualités, avec un groupe à qui il manque quelque chose. A moi de trouver, un, la bonne formule sur le terrain, deux, les bonnes associations, trois, les hommes qui vont réussir. Il n’y a pas que le temps. Le mental. Je ne prendrai pas de préparateur mental. Le préparateur mental c’est moi ! Par l’expérience. » et d’ajouter un peu plus tard : « Je vis l’instant. On m’a demandé de réussir un pari, je vis le pari ! Là j’ai 70 ans, mais je vis l’instant. Je kiffe comme disent mes petits, je kiffe l’instant et après on verra ! »
« Je kiffe l’instant et après on verra ! »
Jean-Louis Gasset lors de sa première conférence de presse à l’OM.
Le nouveau coach est également revenu sur les échanges qu’il avait pu avoir avec les joueurs dès ce matin au centre d’entraînement et de son objectif de tout faire pour redonner de la confiance au groupe.
« le discours global, c’était : ouvrez les yeux ! »
Jean-Louis Gasset sur ses propos aux joueurs dès son arrivée auprès du groupe.
« Ils étaient étonnés au départ du fait que je leur raconte à chacun une petite anecdote. Les types, ils m’ont regardé en se disant « oh ». Le fait de les appeler par leur prénom, « oh il me connait ». Avec chacun, j’avais un petit truc, un petit truc qui donne confiance. Et après le discours global avec eux, c’était ouvrez les yeux ! Ouvrez les yeux. »
Sportivement, l’objectif annoncé par Jean-Louis Gasset est de faire un bon parcours en Coupe d’Europe avec la réception du Shakhtar dès jeudi au Vélodrome et de retrouver « une place plus alléchante en championnat ». Rien d’insurmontable pour lui si le groupe qu’il récupère se met au diapason :
« On ne demande pas l’impossible. Ça me parait très cohérent et dans les cordes de tout le monde si tout le monde retrouve son niveau et que tout le monde fait de l’union sacrée. Il faut que tout le monde se dise: c’est possible. C’est vrai qu’on est dans une période où les résultats sont moyens mais dans la vie tout est possible. Ceux qui vont renverser la vapeur c’est les joueurs. S’ils prennent conscience que c’est des bons joueurs mais que pour le moment ils n’en font pas assez. » Et d’en appeler au soutien des supporters :
« Ne vous découragez pas. On a besoin de vous et tout est possible si on est ensemble »
Jean-Louis Gasset interrogé sur l’importance des supporters de l’OM pour cette fin de saison.
« Ne vous découragez pas. On a besoin de vous et tout est possible si on est ensemble. Tout est possible. On peut relever la situation et on peut faire une bonne fin de saison mais pour ça il faut qu’ils soient avec nous. Et que les joueurs passent le cap et que moi je fasse la bonne équipe. Il en faut des choses. Mais il faut avoir l’espoir de la vie. Voilà ce que je leur dit. »
Au coeur des débats sous Gennaro Gattuso, la question d’un système de jeu déjà imaginé par le coach français a été mise en avant. Trop tôt pour le nouvel arrivant qui a « besoin de voir comment les gens réagissent » à son discours.
« D’abord on sort les leaders, on les met sur le terrain dans leur meilleure situation et ensuite on finit le truc. »
Le nouvel entraîneur de l’OM sur ses premières mesures tactiques.
« Après vous prenez les joueurs importants, vous les mettez dans les meilleures dispositions géographiquement sur le terrain et vous allez construire votre équipe. Tout le monde dit on a deux couloirs et c’est mieux à trois. D’accord. Mais Balerdi est suspendu. On fait quoi ? Contre Montpellier, Clauss est suspendu. On fait quoi ? Il ne faut pas dire je vais faire comme ça. Je vais jouer avec les forces de l’équipe. Car vous avez des gens blessés. Veretout, Rongier. Là il est en train de travailler. Bonne nouvelle, très bonne nouvelle.Ça sera au jour le jour. Si on avait un mois de préparation, on dirait on va jouer comme ça parce que nos meilleurs joueurs sont comme ça. D’abord on sort les leaders, on les met sur le terrain dans leur meilleures situations et ensuite on finit le truc. Mais vous avez toujours ou un blessé ou un futur suspendu. S’adapter ! Il faut s’adapter ! »
Rudy Bourianne