Pour sensibiliser le public aux risques nautiques, le service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône (Sdis 13) a organisé, à Carry-le-Rouet, une séquence de démonstration mettant en scène différentes opérations de sauvetage.
Si les activités nautiques riment le plus souvent avec détente et loisirs, elles peuvent aussi être dangereuses, voire mortelles. Le risque nautique représente une part considérable de l’activité des sapeurs-pompiers. Et particulièrement dans le département des Bouches-du-Rhône où la façade maritime est étendue et compte de nombreuses plages, ainsi que des cours d’eau et des plans d’eau, comme c’est le cas de l’étang de Berre.
Cette démonstration a permis de valoriser la diversité de l’activité et des moyens des sapeurs-pompiers, ainsi que leur réactivité lors des interventions. En effet, le Sdis13 a constitué et développé une équipe départementale spécialisée dans le secours nautique, prête à intervenir toute l’année. Une présence bien évidemment renforcée durant la saison estivale, alors que des milliers de touristes débarquent sur les plages et à l’assaut des calanques.
Vingt-six plages sous surveillance Pompiers 13
Via des dispositifs de surveillance conventionnés avec quinze communes, et vingt-six plages de Cassis aux Saintes-Maries-de-la-Mer, les sapeurs-pompiers assurent plus de 6 500 opérations de soins et de secours. En pleine saison estivale, ce ne sont pas moins de 250 nageurs-sauveteurs, 84 chaque jour, qui accueillent et veillent sur le public, le conseillant sur la nécessité de surveiller les enfants, de prendre en compte les conditions météorologiques, de s’informer sur les plages, la qualité de l’eau, etc. En 2022, les Pompiers 13 sont intervenus à 29 reprises pour des noyades qui ont entraîné neuf décès.
Les nouveaux sports nautiques, tels que le kitesurf, le wingfoil, le sup foil ou encore le paddle, représentent une problématique de plus en plus prégnante pour les sauveteurs. Des activités en pleine croissance qui génèrent de plus en plus d’intervention de secours. Dérives, surfeurs épuisés, noyages, les dangers se multiplient.
Trois questions au colonel Jean-Luc Beccari, directeur du Sdis 13
Le Méridional : Quelle est la particularité des plages des Bouches-du-Rhône ?
Jean-Luc Beccari : Leur configuration est différente de celles que l’on peut retrouver ailleurs et elles ont toutes une typologie distincte. Cependant, il ne faut pas sous-estimer le danger car les conditions de mer peuvent évoluer d’un jour à l’autre, voire d’un matin à un après-midi, en raison des conditions de vent, notamment, ou de mer. Ce qui veut dire qu’il faut toujours rester très vigilant, très prudent. Le conseil de prévention est, en cas de doute, de prendre conseil auprès de nos sauveteurs sur nos postes de secours. Notamment lorsqu’on a de jeunes enfants, des difficultés en termes de natation, qu’on est un peu plus âgé et/ou moins sûr de soi, il faut se baigner dans des espaces surveillés, et notamment par les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Quelle est la principale cause de noyade ?
Il y en a plusieurs. Il y a notamment les personnes qui surestiment leur capacité de savoir nager, de tenir dans le temps. Il y a ceux qui s’exposent à des dangers, comme sauter dans des rochers, ce qui est très dangereux. Ou ceux qui prennent trop de risques, en allant trop loin, trop au large, avec une embarcation pneumatique, ou un paddle, par exemple. Beaucoup de personnes se surestiment. La mer est un endroit où il y a des risques et où il faut être particulièrement prudent.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer ?
Soyons attentifs, lors des fortes chaleurs, à tout ce qui va relever de l’hydrocution, à la différence de température entre la très forte chaleur de l’air et celle d’une mer qui, même chaude, peut entraîner des malaises dans l’eau. Il faut éviter les efforts trop violents qui ne sont pas toujours compatibles avec les conditions de santé. Il faut éviter d’aller se baigner après avoir mangé, après un effort physique intense, si on ressent des frissons, après une exposition de longue durée au soleil, penser à s’hydrater régulièrement, surveiller les personnes fragiles que sont les bébés, les enfants, les personnes âgées et ne pas se baigner en cas d’intempéries comme les orages ou la tempête.
Martine Debette
Photos M.Debette
En couverture, quelque de 250 nageurs-sauveteurs, 84 chaque jour, accueillent et veillent sur le public. Photo M. Debette