Légendes de l’OM – Fabien Barthez, « le divin chauve »

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Il est l’un des plus grands portiers que la Cité phocéenne ait vus. Révélé à l’Olympique de Marseille, le gardien français a connu beaucoup de choses avec le club olympien, de ses exploits en Coupe d’Europe – avec en point d’orgue la Coupe aux grandes oreilles en 1993 -, à sa rétrogradation en deuxième division, l’année suivante. Retour sur l’histoire de l’un des gardiens français les plus titrés.

Fabien Barthez voit le jour le 28 juin 1971 à Lavelanet, en Ariège. C’est après son septième anniversaire que ses qualités et son talent en tant que gardien de but sont repérés, quand il joue au club local du Stade lavelanétien. Barthez est un passionné de sport et pratique en parallèle le rugby à l’Etoile sportive laroquaise, son père étant ancien rugbyman de haut-niveau au RC Narbonne. Même s’il se fait remarquer dans le football, Barthez continue de jongler entre les deux sports jusqu’à ses 15 ans. En 1986, il remporte son premier trophée avec la sélection cadette de la Ligue Midi-Pyrénées, la Coupe nationale.

Des débuts remarqués

Repéré par Elie Baup dans les sélections régionales notamment grâce à ses lectures de trajectoires de balle, il rejoint Toulouse en 1986. Deux saisons plus tard, il intègre le centre de formation puis l’équipe réserve où il s’épanouit en national. 

propulsé sur le devant de la scène

C’est lors de l’exercice 1991-92, que le portier intègre le groupe professionnel sous les ordres de Victor Zvunka pour devenir le troisième gardien du TFC. Il est propulsé sur le devant de la scène de D1, le 21 septembre 1991, face à Nancy, à la suite des blessures conjuguées des deux gardiens titulaires. Même s’il ne s’est pas montré impérial, tout le monde remarque les qualités évidentes du joueur. A tel point que les habituels titulaires au poste ne retrouvent pas leur place… Cette saison-là, Barthez dispute 26 matchs et devient même international Espoir. C’est lors de cet exercice que Bernard Tapie tombe sous son charme, après un remarquable match contre les Olympiens, où Barthez encaisse malgré tout deux buts. 

L’épopée marseillaise

Le président du club phocéen débute alors les négociations, avec à la clef, pour le jeune portier, un contrat de quatre ans avec un salaire bien plus élevé que celui qu’il perçoit à Toulouse. Arrivé dans un effectif où figure Pascal Olmeta, Barthez s’attend à jouer peu. Il effectue son premier match sous le maillot olympien en Coupe d’Europe contre le Glentoran. Malgré des débuts intéressants, il essuie par la suite des critiques notamment pour un match raté face aux Glasgow Rangers.

Barthez va avoir une chance de s’imposer

Pascal Olmeta retrouve sa place de titulaire mais comme chez les Violets, le gardien titulaire se blesse et Barthez va avoir de nouveau une chance de s’imposer en tant que numéro 1. Avec Marseille, il remporte notamment la Coupe d’Europe des clubs champions face à l’AC Milan, le 26 mai 1993 (1-0). Le « divin chauve » est titulaire dans les buts et effectue un grand match, alors qu’il est beaucoup moins expérimenté qu’Olmeta. A la suite de l’affaire VA-OM, Barthez reste fidèle au club et joue une saison en division 2. Il connaît sa première sélection en Bleu en 1994 contre l’Australie. 

La confirmation à Monaco 

Après cet exercice 1994-1995, dans l’antichambre, il refuse une prolongation de contrat à l’OM et signe à l’AS Monaco. Sur le Rocher, il n’arrive pas en pleine capacité de ses moyens, à la suite d’une blessure au poignet ; il se fait également remarquer pour un contrôle positif au cannabis après Nantes-Monaco en 1996. Ces deux évènements vont freiner sa progression puisqu’il est suspendu quatre mois dont deux avec sursis. Une saison blanche donc pour lui, mais il peut compter sur le soutien de Jean-Luc Ettori, légende du club princier, qui est né à Marseille. La saison suivante Barthez est sacré champion de France, sous les ordres de Jean Tigana.

il multiplie les arrêts de grande classe

Il s’impose peu à peu comme l’un des meilleurs portiers du championnat et dans la foulée, il devient indiscutable chez les Bleus après les déboires de Bernard Lama en 1997, enchaînant une suspension pour usage de cannabis et un passage compliqué à West Ham. Le natif de Lavelanet est titulaire lors de la Coupe du Monde 98, en France, où il multiplie les arrêts de grande classe. 

Ses années anglaises 

Après le sacre mondial de l’Equipe de France, un deuxième titre de champion de France avec Monaco et un titre de champion d’Europe avec les Bleus, il s’expatrie en Grande-Bretagne, à Manchester United, en 2000 après cinq saisons sur le Rocher.

« fabulous fab » glane un nouveau titre de champion d’angleterre

Sa première année chez les Reds Devils est couronnée par un titre de champion d’Angleterre mais lors de la saison suivante, il fait face à beaucoup de critiques concernant sa qualité de jeu. « Fabulous Fab » fait taire ses détracteurs en revenant à son niveau d’antan et en glanant un nouveau titre de champion d’Angleterre, en 2003. Cependant, il quitte Manchester, quelques mois plus tard, le club lui préférant Tim Howard. 

Le come-back à l’OM 

Barthez fait donc son retour à l’Olympique de Marseille, en janvier 2004, où il brille de nouveau en obtenant de très bons résultats. Le portier est finaliste de la Coupe de l’UEFA cette même année et atteint le dernier carré de la Coupe de France en 2006. 

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Il se distingue également une nouvelle fois dans l’extra-sportif à l’issue d’un match amical au Maroc en février 2005. En effet il sera suspendu six mois pour avoir craché sur un arbitre et sera également condamné à des travaux généraux. Après 98 matchs joués à son retour, et en fin de contrat, il annonce son départ de l’écurie phocéenne. Le Français est sélectionné pour le Mondial 2006. Alors que Coupet était pressenti pour être titulaire, c’est finalement Barthez qui a la confiance de Raymond Domenech, ce qui n’est pas sans créer des tensions entre les deux portiers.

Expérience nantaise et fin de carrière 

Sans club, « Fabulous Fab » signe finalement à Nantes pour la deuxième partie de l’exercice 2006-2007. La saison de trop pour lui : il alterne le bon et le moins bon, mais se rend surtout coupable de nombreuses bourdes. Il est également méprisant envers les jeunes joueurs et est pris à partie par les supporters. Fabien Barthez annonce mettre un terme à sa carrière le 29 avril 2007. 

Par la suite, il sera consultant pour divers médias, avant de s’occuper des gardiens de l’Equipe de France lorsque Laurent Blanc en est le sélectionneur. En 2013, il devient directeur général du club de Luzenac, mais c’est surtout dans l’automobile que l’ancien gardien s’épanouit en prenant part à diverses courses. En 2020, il reprend du service dans le football, en intégrant le staff de Toulouse en tant que consultant jusqu’à son renvoi pour raison financière un an plus tard. 

Cyriane VIALA