Les voyants rouges sont allumés pour l’économie européenne. Sur fond de crise en Ukraine et de difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures, les décisions des instances économiques sont observées de très près.
La réaction de la Banque Centrale Européenne était très attendue. Ce jeudi 21 juillet, sa présidente, Christine Lagarde a annoncé une relève des taux de 0,5 points, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans. L’inflation change la donne de l’ensemble du système économique européen.
Un « bouclier anticrise » (« Instrument de protection de la transmission – IPT) a également été annoncé. Il devrait faire office de pare-feu contre l’inflation, pour les pays les plus fragilisés par la spéculation.
L’objectif principal est d’éviter que l’écart des taux de croissance ne se creuse entre les pays de la zone euro (comme cela est déjà le cas entre l’Allemagne et l’Italie par exemple). L’inquiétude est d’ailleurs légitime vis-à-vis de la situation politique et économique de la botte : la démission du Premier ministre europhile Mario Draghi hier ouvre une période de flou. La dette publique italienne, qui représente plus de 150% du PIB du pays, est colossale.
Les prudentes mesures mises en place par la BCE ne sont sans doute que les premières d’une longue série, même si l’institution prévoit d’aviser peu à peu en fonction de la situation. Le plus délicat sera le test de la cohésion économique – et donc aussi politique – entre les Etats européens. Elle permettrait surtout d’éviter une crise des dettes incontrôlable.
R.P