Calendrier d’été – Les Nuits de la Citadelle de Sisteron : passion et fantaisie

© Cappella Mediterranea / Les Nuits de la Citadelle

Il est le deuxième plus vieux festival de France après les Chorégies d’Orange, et le premier de la région. Son histoire commence en 1928, quand Marcel Joannon (dit Marcel Provence), amoureux de la culture provençale s’il en est, choisit Sisteron pour sa « saison d’art ». Les murs de la Citadelle, héritage des comtes de Provence, servent alors naturellement de toile de fond aux éblouissants spectacles de théâtre. Une décennie plus tard, des visiteurs prennent tout exprès le train de Marseille pour venir assister aux deux spectacles estivaux, désormais traditionnels. Et cette année, les Nuits de la Citadelle de Sisteron auront lieu du 22 juillet au 13 août, réunissant comme à leur habitude le théâtre, la danse et la musique classique : un cocktail puissant qui demeure leur marque de fabrique.

Aujourd’hui encore, la réputation des Nuits de la Citadelle excède les frontières régionales. Un héritage que Pierre-François Heuclin, nouveau directeur artistique du Festival, reçoit avec fierté et simplicité.

« Mon professeur de danse m’avait dit qu’après la guerre de 39-45, il était venu avec Maurice Béjart danser à Vaison-la-Romaine au théâtre antique », se souvient Pierre-François Heuclin avec un sourire. Il faut dire que le nouveau directeur artistique des Nuits de la Citadelle n’est pas né de la dernière pluie. Il fréquente le milieu artistique depuis sa jeunesse.

« 45 ans d’un parcours de passionné »

« Si je devais définir mon parcours en quelques mots, je dirais qu’il représente 45 ans d’un parcours de passionné », explique Pierre-François Heuclin. Notre interlocuteur a de fait exercé plus ou moins tous les métiers du spectacle. Danseur, il a ensuite suivi un chemin d’autodidacte. « Mon but était de découvrir et d’apprendre ces métiers de l’intérieur, en les pratiquant. » Il travaille 25 ans à l’Opéra national de Paris.

© J. Huguet / Les Nuits de la Citadelle

C’est en 2002 qu’il fait plus ample connaissance avec le Sud, en programmant le festival des Nuits d’été de Gordes (Vaucluse) ; à partir de 2017, il s’attelle au programme du Festival international de danse de Vaison-la-Romaine. Grâce à cette dernière programmation notamment, son nom est logiquement évoqué pour reprendre les Nuits de la Citadelle lorsque la présidente et directrice artistique des Nuits de la Citadelle, Edith Robert, décède à l’automne 2021.

La conscience d’un héritage

Pierre-François Heuclin a conscience de l’héritage laissé par ses prédécesseurs (il avait d’ailleurs eu l’occasion d’échanger avec Edith Robert ces dernières années) et par tous les artistes passés par Sisteron. « Quand j’étais à Gordes, je m’intéressais à tout ce qui se passait aux alentours. La programmation des Nuits de la Citadelle me faisait rêver », avoue-t-il. S’il se déclare très fier de reprendre le flambeau, il a surtout eu soin de réfléchir en profondeur avec les membres de l’association qui organisent le Festival : « Je suis un héritier de tous les gens qui ont mis en place cet événement depuis 65 ans », résume-t-il sobrement.

© Les Nuits de la Citadelle

Les plus grands noms de la danse, du théâtre et de la musique classique sont passés par ces murs. Le Festival reste sur ce format original. « Programmer un festival, cela signifie bien sûr choisir des spectacles, mais plus que cela : trouver un équilibre entre les genres », souligne le directeur artistique. Un schéma qui cette année, davantage encore que les précédentes, au vu de la crise sanitaire vécue, a été conçu comme « une grande fête de retrouvailles entre les artistes et le public ». Le directeur tient à préciser en passant que les tarifs n’ont pas changé, malgré une augmentation qui aurait été naturelle, pour rester accessibles à un large public.

Une programmation éclectique

Une façon, pour Pierre-François Heuclin, de faire symboliquement « tomber toutes les contraintes » : « Nous avons choisi des spectacles ouverts à tous, visibles en famille, pour des gens venus de près ou de loin. Les artistes seront des perles que l’on voit rarement dans la région ou même en France. » Un exemple parmi d’autres : le ténor Freddie De Tommaso, qui fera à Sisteron son premier récital en France depuis le début de l’année. Les Sœurs Berthollet reviendront aussi à leurs « premières amours », avec une partie classique en plus d’une partie « show ». Le grand danseur de flamenco Jésus Carmona sera également de la partie.

« Un programme extrêmement attractif, éclectique, classique-contemporain, des valeurs sûres et des talents émergents », conclut Pierre-François Heuclin. Aux Nuits de la Citadelle, les artistes viennent avec leur fantaisie, leur poésie et le respect de leur art : le succès est garanti.

Jeanne RIVIERE

Programmation détaillée à retrouver sur le site de l’événement.