Tout savoir sur l’OM – Une histoire difficile avec sa section féminine

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Quand on évoque l’Olympique de Marseille, on pense à la Coupe aux grandes oreilles, à des joueurs emblématiques comme Josip Skoblar ou Jean-Pierre Papin, en laissant parfois de côté la section féminine. Son histoire est pourtant atypique et retrace très bien la difficulté des femmes à pratiquer le ballon rond, au fil des années. Longtemps mises de côté au profit de leurs homologues masculins, les Marseillaises essaient de rattraper peu à peu leur retard, en écrivant leur propre histoire.

Avant d’évoquer la section féminine de l’Olympique de Marseille, il est important de rappeler l’environnement dans lequel ce football a évolué. La première fois que l’on entend parler de football féminin en France, c’est à Paris en 1917, dans une société féminine de gymnastique nommée Femina sport. Raillé et souvent tourné en ridicule, le football féminin disparaît peu à peu à la veille de la Seconde Guerre mondiale avant d’être complètement interdit par le régime de Vichy. Il ne réapparaîtra que dans les années 60. 

Maintenant que le contexte est posé, penchons-nous sur la section féminine olympienne. Créée en 1920, elle disparaît rapidement dans les années 30 avant de renaître en 1970, après que la Fédération Française de Football (FFF) a reconnu officiellement le football féminin la même année. 

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Il a fallu attendre la saison 1975-1976 avant de voir l’Olympique de Marseille participer à l’ancêtre du Championnat de France. Jonglant entre le bas et le haut du tableau, les Marseillaises, entraînées par Laurent Gombert, avaient obtenu leur meilleur résultat lors de l’exercice 1979-80 avec une qualification pour les phases finales, qui s’était soldée par une défaite (1-2) face au Stade de Reims, futur champion de France.

Après 8 saisons dans l’élite, le club fut relégué en 2ème division où il alterna entre 5ème et 6ème place, jusqu’à sa dissolution en 1986, pour des raisons assez vagues. Une disparition qui tombe au pire moment puisque c’est précisément dans les années 80-90 que le football féminin commence à se structurer, la Division 1 et la 1ère Coupe du Monde féminine de la FIFA apparaissant en 1991. 

Le club rate également les débuts de la professionnalisation en France dans les années 2000, avec Montpellier, sous l’impulsion de Louis Nicollin avant d’être suivi de près par Jean-Michel Aulas et l’Olympique Lyonnais. 

Il a fallu attendre 25 longues années avant de voir la section féminine de l’Olympique de Marseille renaître de ses cendres, en 2011, dans la foulée de la splendide Coupe du Monde féminine de la même année. Emmené par Christophe Parra, le club pensait un temps fusionner avec l’historique Celtic de Marseille Féminin avant de finalement écarter cette option et de bâtir sa propre histoire en redémarrant au bas de l’échelle (district de Provence). Petit à petit, les Olympiennes gravissent les échelons en remportant plusieurs championnats (Division d’Honneur challenger et élite), avant d’accéder à la Division 2 en 2014. A peine 4 ans après la refonte de la section et porté par 2 joueuses emblématiques de D1, Caroline Pizzala et Sandrine Brétigny, Marseille remportait le championnat de France de D2 et accédait à l’élite en 2015, 34 ans après l’avoir quitté. 

Un autre challenge apparaît alors : se maintenir en D1. Le recrutement est XXL avec les arrivées d’internationales comme Viviane Asseyi (attaquante), Kelly Gadéa (défenseure) ainsi que de jeunes espoirs tels que Inès Boutaleb (milieu de terrain) ou encore Salomé Elisor (milieu de terrain). 

D2F

Les Olympiennes effectuaient une excellente première saison, en décrochant une très belle 4ème place, devançant Juvisy, club historique de D1. Les Phocéennes, pendant cet exercice, se sont même offert l’exploit de battre le Paris-Saint-Germain à domicile (2-0). Des résultats qui ont permis à Christophe Parra d’être élu meilleur entraîneur de l’année. 

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Logiquement, la saison 2017-2018 devait être celle de la confirmation pour le club mais elle s’est rapidement transformée en cauchemar, avec une 12ème place synonyme de relégation. Un scénario plus que prévisible étant donné la véritable saignée que l’effectif a subi lors de l’été 2017, avec pas moins de 12 départs constatés. 

Orphelin de ses joueuses d’expériences, priées de quitter bagage pour la plupart à la demande du coach pour des soi-disant « problèmes de professionnalisme », le club n’a pas su apporter la bonne réponse, en effectuant un recrutement très en deçà de son ambition.

Les Olympiennes n’ont effectué qu’une seule saison en D2 avant de retourner dans l’élite dès 2019. Avant-dernière avec seulement 6 points en 15 journées, les Marseillaises ont été reléguées, dès l’exercice suivant, dû à l’arrêt du championnat à cause de la crise sanitaire.

Aujourd’hui les Phocéennes, désormais entraînées par Franck Borrelli, végètent toujours en D2 où elles se sont sauvées in extremis de la relégation cette saison. 

Cyriane Viala