Le coin des BD – « L’art préhistorique en bande dessinée » : un autre regard

L’ouverture récente à Marseille de la reproduction de la grotte Cosquer nous fait sans doute avant tout prendre conscience de notre ignorance presque complète de ces époques que l’on nomme « préhistoriques ». Un monde pourtant fascinant, que des passionnés de la préhistoire, comme Eric Le Brun, prennent soin de transmettre. Les éditions Glénat viennent d’éditer en un seul volume « L’art préhistorique en bande dessinée, de l’Aurignacien au Magdalénien ».

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Il faut savoir qu’en moyenne, on trouve une ou deux nouvelles grottes ornées chaque année en Europe, en Espagne et en France particulièrement. Même s’il s’agit de sites mineurs, comportant quelques dessins d’animaux ou signes géométriques, ils permettent aux spécialistes d’avancer peu à peu dans la connaissance de ce temps antérieur. Pour Jean Clottes, spécialiste d’art préhistorique, ces découvertes impliquent trois sortes de devoirs : la conservation, l’étude scientifique, et enfin la diffusion des connaissances acquises (ou « vulgarisation »), si importante.

Ouvrir le volume d’Eric Le Brun, c’est plonger – si on accepte l’aventure ! – des milliers d’années en arrière. En noir et blanc, parfois rehaussés d’ocre rouge, les dessins eux-mêmes adoptent une ligne nette et dépouillée. Une entrée autrement différente que les volumes écrits, même agrémentés de nombreuses photographies. La précision des informations et des dessins d’Eric Le Brun tiennent aussi au fait que ce dernier a visité plus d’une centaine de grottes préhistoriques européennes (il en a lui-même découvert certaines).

Qui étaient les hommes qui peuplaient la Terre entre 43 000 ans et 15 000 avant notre ère ? Les découvertes de grottes (que l’on pense à la grotte Chauvet ou à la grotte Cosquer) ont permis aux archéologues et aux historiens de préciser un certain nombre d’informations sur leur mode de vie. Où habitaient-ils ? De quoi se nourrissaient-ils ? Comment enterraient-ils leurs morts ? Et surtout, pourquoi peignaient-ils les parois des grottes ? Bien sûr, on est loin de tout savoir sur ces mystérieux ancêtres. Mais la curiosité n’est pas vaine. Instructive et agréable à lire, cette bande dessinée complète convient à un public de tout âge.

Jeanne RIVIERE

« L’art préhistorique en bande dessinée, de l’Aurignacien au Magdalénien Â», Eric Le Brun, éditions Glénat, mai 2022, 12,50€.