L’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, a été créé cardinal par le pape. La cérémonie aura lieu le 27 août prochain à Rome. Voici les premières impressions recueillies auprès de l’intéressé par le journaliste du diocèse de Marseille.
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Comment devra-t-on désormais appeler Jean-Marc Aveline ? « Monseigneur » ? Non, c’est ainsi qu’on nomme les évêques et archevêques. « Monsieur le Cardinal ? » Oui, c’est admis, mais l’étiquette préfère : « Votre Eminence » ou « Eminentissime Seigneur ». Ces diverses appellations font sourire Jean-Marc Aveline qui souhaite que l’on continue à l’appeler tout bonnement « Jean-Marc ». Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ? Jean-Marc Aveline, c’est l’humilité faite homme.
« J’étais en voiture de retour de Lourdes et j’ai d’abord cru à une plaisanterie, raconte-t-il à notre confrère en riant. Puis j’ai reçu des messages de félicitations, par centaines, et là j’ai compris que c’était vrai. » L’archevêque de Marseille a considéré cette nomination comme un « nouvel appel » imprévisible. « Il va falloir que je m’interroge sur le sens de ma mission mais je pense que les cardinaux doivent aider le pape à exercer son ministère. »
Mgr Aveline sait déjà que cette nouvelle mission confiée par l’Eglise va augmenter sa charge pour servir le peuple de Dieu aux dimensions du monde. Une fois qu’il sera élevé à la pourpre cardinalice, à Rome, il fera partie du « Sacré Collège » des cardinaux chargés d’élire le nouveau pape qui succèdera à François. Jean-Marc Aveline a été choisi personnellement par le pape parce qu’il s’est impliqué dans le dialogue interreligieux et dans les relations avec la Méditerranée.
« Seul le pape sait pourquoi il vous nomme, confie Mgr Aveline, je pense que votre itinéraire compte aussi afin d’apporter une expérience au service de l’église universelle. Je crois que ce qu’on a vécu peut servir à tous. Il va falloir dans les mois qui viennent que je revois ce que le Seigneur m’a donné de vivre, ce qu’il a fait pour moi. Car c’est souvent en comprenant ce que le Seigneur a fait pour nous qu’on comprend ce qu’il veut qu’on fasse pour les autres. »
Tout l’été, Mgr Aveline va « préparer son cœur » à cette promotion majeure. Il sait que l’Eglise n’est pas une puissance et qu’elle n’a pas réponse à tout. « Elle doit être à l’écoute de tous, dit-il, en particulier de ceux qui ont du mal à faire entendre leur voix. Parce que leur vie les a fait échouer à Marseille. Notre mission pastorale est de veiller à la dignité des personnes et au respect de l’unité de la famille humaine. Il faut aussi que l’Eglise annonce la bonne nouvelle de l’Evangile aux pauvres… même si parfois il doit lui en coûter ».
Parmi les 21 « nominés » au poste de cardinal figurent de nombreux prêtres qui connaissent des situations ecclésiales extrêmement difficiles. « Je voudrais passer un message à tous les catholiques qui se réjouissent de ma nomination, dit-il. Je sollicite leurs prières authentiques inspirées par l’Esprit saint. Ils m’aideront ainsi à accomplir ce nouvel engagement… »
Mgr Aveline a toujours fait confiance au discernement de l’Eglise. Certains « appels » de la hiérarchie peuvent parfois paraître « décalés » par rapport aux souhaits ou aux envies des uns ou des autres mais « l’apparente discontinuité de cette confiance forge la continuité de l’Eglise », estime Jean-Marc Aveline, « car c’est ainsi que se construit pas à pas la cohérence ecclésiale. L’essentiel, m’a dit un jour un vieux prêtre, c’est d’être là où le Seigneur te veut. Tu ne choisis pas ce qui te paraît le plus convenable mais tu le reçois comme un appel auquel tu n’aurais jamais songé ».
Merveilleux Jean-Marc Aveline. « Advienne ce que le Seigneur voudra », conclut-il en souriant. Confiant comme toujours dans sa destinée.
 Toute la rédaction du Méridional adresse ses plus vives félicitations au nouveau cardinal.
J.D’A.