A l’affiche – « Notre-Dame brûle » : la cathédrale miraculeusement sauvée

« L’histoire vraie des femmes et des hommes qui ont sauvé Notre-Dame Â». Oui, en s’installant dans son siège, le spectateur connaît déjà la fin d’un film qui retrace heure par heure la journée du 15 avril 2019. La tension n’en est que plus grande. Le nouveau film du réalisateur Jean-Jacques Annaud ne trahit pas l’esprit d’héroïsme et de détermination des pompiers. Une fresque à la fois sobre et impressionnante.

Certains détails ne semblent être imaginés que « pour les films ». Hélas, « Notre-Dame brûle » montre bien qu’une succession d’incidents a accéléré de façon – presque – inexorable la catastrophe de l’incendie d’avril 2019. Un nouveau gardien, un mégot mal éteint, une bouteille de combustible abandonnée dans les combles, les travaux alors en cours… si différentes pistes autour des causes de l’incendie (toujours inconnues à ce jour) sont évoquées, c’est surtout par une journée normale que commence le film. Des touristes qui se pressent sur le parvis de l’un des monuments les plus visités du monde, des habitués venus se recueillir dans les chapelles de la cathédrale en ce lundi de Semaine sainte…

Lorsqu’une vieille alarme se déclenche, les gardiens ne soupçonnent pas ce qui est en train de se jouer là-haut. Le gardien chef, qui souffre d’asthme, peine à monter les quelque 300 marches qui mènent aux combles. « La forêt Â» a tôt fait de flamber : les arbres millénaires qui ont résisté aux précédentes catastrophes deviennent d’énormes torches.

les gardiens ne soupçonnent pas ce qui se joue là-haut

Le branle-bas de combat est bien lancé, mais là encore, des grains de sable viennent ralentir la machine : les pompiers ont du mal à accéder à l’édifice à cause des travaux parisiens, le vent souffle, le conservateur de la cathédrale est à Versailles. Celui qui a dans sa poche la clé du coffre où est placée la couronne d’épines du Christ rapportée par saint Louis revient en catastrophe : rate son train, attrape un « Vélib Â», finit à pied… avant d’être stoppé par le cordon de sécurité des policiers, dubitatifs face à cet homme échevelé.

Le film le rappelle de façon juste : l’équipe qui s’est battue contre le foyer de l’incendie de façon déterminante s’est portée volontaire. Ces femmes et ces hommes savaient pertinemment qu’ils risquaient leur vie, et n’ont pas eu de délai pour se décider. Si les cloches étaient tombées, la cathédrale aurait été perdue. Pourtant et heureusement, on n’a compté aucun mort. Le réalisateur n’esquive pas l’âme spirituelle de ce combat, depuis les prières des spectateurs impuissants massés aux alentours de Notre-Dame, jusqu’au prêtre qui s’engage au cœur de l’édifice pour aller récupérer les hosties consacrées dans le tabernacle. Un beau film, qui vaut la peine d’être vu sur grand écran.

La note du Méridional : 4/5

Jeanne RIVIERE

« Notre-Dame brûle Â», Jean-Jacques Annaud, sorti en salle le 16 mars 2022, 1h50.