Décentralisation : l’absence d’Emmanuel Macron lors de la rencontre de Territoires unis jugée « méprisante »

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« La proximité est source de responsabilité, de sens, d’identité, de civisme mais aussi d’efficacité et d’innovation. » Les mots de David Lisnard, maire de Cannes et président (LR) de l’Association des Maires de France (AMF), résument l’aspiration d’un certain nombre d’élus. Mardi 15 mars, le mouvement Territoires unis (qui rassemble l’AMF, les Départements de France et les Régions de France) mettait les candidats à la présidentielle (hormis Emmanuel Macron et Eric Zemmour) sur la sellette.

Si le président Emmanuel Macron avait bien été obligé d’esquisser, pendant un temps, quelques gestes envers les pouvoirs locaux – durant la crise sanitaire -, le bilan général n’est pas du tout jugé satisfaisant par les élus locaux. Une forme de recentralisation que le président de l’AMF va jusqu’à qualifier d’« anesthésie démocratique ». Il est demandé davantage de pouvoir pour les maires, les collectivités etc., dans un contexte où l’on a beaucoup entendu parler de la loi « 3D ».

L’absence d’Emmanuel Macron jugée comme du « mépris »

Alors que les candidats présents s’efforcent de pousser chacun à l’extrême son attachement pour les territoires et les régions, un certain nombre d’élus a ressenti l’absence du président-candidat Emmanuel Macron comme une forme d’offense. André Laignel, vice-président socialiste de l’AMF, considère ainsi que « Ça n’est pas un comportement très républicain » : « Il est quand même curieux et offusquant que celui qui s’est tourné vers les maires n’ait pas aujourd’hui daigné venir, à la fois pour rendre compte de ce quinquennat et de la manière dont il a considéré, ou pas, la démocratie locale. » Caroline Delga, présidente de Régions de France, voit même cette absence comme un signe de « mépris ». Une mauvaise carte que le candidat Macron voit s’ajouter à un bilan jugé tourné vers une « centralisation jacobine » qui n’a pas bonne presse auprès de beaucoup d’élus locaux.

« anesthésie démocratique »

De leur côté, des candidates comme Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo ont tout fait pour mettre en lumière leur parcours d’élues locales, « de terrain ». La palme du bon mot revient sans doute au communiste Fabien Roussel, qui n’a pas dérogé à la tradition du Parti en affirmant que la démocratie « a été créée surtout empêcher le retour de la monarchie ». Un tacle vis-à-vis du président sortant ?

Raphaëlle PAOLI