Présidentielle 2022 – Valérie Pécresse : une « zone de turbulences »

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12% : ces derniers jours encore, Valérie Pécresse n’était créditée qu’à 12% dans les intentions de vote. Cette campagne a un air de déjà joué. Lorsque beaucoup d’élus choisissent la carte de l’« unité nationale » autour du président Macron en raison de la guerre russo-ukrainienne, d’autres déplorent une confiscation de la vie politique. Encore une fois donc, rien ne se sera passé comme prévu. Mais où sont les belles heures de la droite ?

« Je ne vais pas vous mentir, on traverse une zone de turbulences. » Les mots de Pierre Esplugasse Labatu, élu à la mairie de Toulouse et co-président du comité de soutien à Valérie Pécresse en Haute-Garonne expriment sans doute une forme de litote : elle dit moins qu’elle ne veut évoquer. Au-delà des moqueries qui ont suivi le meeting du 13 février dernier, qui lui colle aux chaussures, la candidate ne rassemble toujours pas. Plus qu’un « Pécresse bashing », c’est un manque de charisme et de clarté qu’évoquent certains militants historiques des Républicains.

Transparente face à Macron

Emmanuel Macron n’évoque pas le danger de Valérie Pécresse. Et pour cause : il l’ignore. Le président sortant se concentre sur Eric Zemmour et Marine Le Pen. Alors même que la candidate cherche l’affrontement, elle ne reçoit pas de réponse. Peut-être la pire forme de vexation imposée à celle qui brigue le fauteuil présidentiel.

valérie pécresse n’a « plus rien à perdre »

Et puis, dans le dossier ukrainien, on l’entend peu. Qu’aurait-elle à proposer face à un candidat qui, en tant qu’actuel président, est déjà au cœur du sujet ? Quand on voit que des élus locaux comme Martine Vassal, de l’étiquette Les Républicains, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille, choisissent de se rallier à Emmanuel Macron, on comprend la débandade du camp.

Courageuse ou téméraire ?

On dit dans les coulisses de campagne de la candidate que cette dernière n’a « plus rien à perdre ». Alors, elle a accepté un débat jeudi prochain sur TF1 avec Eric Zemmour. Valérie Pécresse va-t-elle choisir de sortir les crocs face au candidat du mouvement « Reconquête ! » ? Si elle en est à ses dernières cartouches, sans doute.

Raphaëlle PAOLI