A en croire la radio RTL, « une partie de la présidentielle française se joue en Arménie » ; même si la formule elle-même paraît exagérée, la visite ces derniers jours d’Eric Zemmour et Philippe de Villiers, puis de Valérie Pécresse, ne passe pas inaperçue. A Marseille et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la communauté franco-arménienne est particulièrement nombreuse, on ne manque pas de s’interroger.
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Tourisme de votes ou réel engagement ? L’Arménie peine aujourd’hui à panser ses plaies de la guerre de 2020 contre l’Azerbaïdjan. Là -bas, rien n’est encore stabilisé. Après avoir fait les gros titres pendant quelques semaines, le sujet est rapidement tombé dans l’oubli. Pourquoi les pays de l’ouest regarderaient-ils vers ce « berceau de la civilisation chrétienne » ? Ils ont d’autres chats à fouetter.
Un « passe » de civilisation
Rien n’empêche donc de penser que les visites des politiques sur cette terre des chrétiens d’Orient sont stratégiques. Une candidate comme Valérie Pécresse veut se gagner les voix de la communauté franco-arménienne (au moins 300 000 électeurs en France) et du même coup, des « cathos » (comprendre, les personnes de tradition chrétienne au sens large) ; notamment ceux qui se sont laissé tenter par le camp d’Emmanuel Macron lors des dernières élections, ou ceux qui penchent pour Eric Zemmour. On se souvient d’ailleurs que François Fillon avait orienté une partie de sa campagne vers le dossier arménien. L’objectif, pour Valérie Pécresse, est aussi de gagner la confiance de la part des Français conservateurs, qui boudent ses positions éthiques libérales.
La guerre des civilisations, thème cher à Eric Zemmour
Pour l’électorat acquis à Eric Zemmour ou tenté par cette voie, une telle visite illustre parfaitement la théorie chère au polémiste-candidat de la « guerre des civilisations ». Plus globalement, les candidats de la droite française ne manqueront pas le détour par l’Arménie, traditionnellement liée à notre histoire nationale depuis des millénaires. Loin des flashs des journalistes, certaines associations comme SOS Chrétiens d’Orient œuvrent au quotidien pour aider un pays meurtri à se reconstruire, et à regarder vers l’avenir.
Raphaëlle PAOLI