Au conseil municipal de Marseille, la majorité affirme sa différence avec l’équipe précédente

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A Marseille, le dernier conseil municipal de l’année 2021 s’est tenu ce vendredi 17 décembre. Il a permis à la majorité municipale de faire voter son plan écoles tant attendu, ainsi que d’autres projets liés notamment à la lutte contre les dépôts sauvages, et aux transports. Une politique présentée comme en opposition avec celle de la précédente mandature.

Le plan écoles enfin adopté

Malgré des critiques de l’opposition dénonçant un manque de concertation, le plan écoles présenté par l’adjoint au bâti scolaire Pierre-Marie Ganozzi a été formellement voté dans un climat plutôt enthousiaste. Un investissement d’1,2 milliard d’euros, financé par la ville et par l’État, sera réalisé pour rénover 174 écoles de la ville, souvent dans un état catastrophique. M. Ganozzi s’enflamme : « Le plan école démontre que la force de la volonté politique peut soulever des montagnes ! » Constructif, le sénateur RN Stéphane Ravier convient : « Ne boudons pas notre joie, nous sommes heureux pour les enfants de Marseille » ; même s’il regrette qu’il ait fallu quatre ans pour que le président de la République consente à soutenir Marseille, à quelques mois des élections. Samia Ghali en profite alors pour régler ses comptes avec l’ancienne majorité, qui « détournait le regard quand on parlait des écoles. Monsieur Gaudin avait une aura au niveau national, mais je ne l’ai jamais vu demander de l’argent pour Marseille. »

La lutte contre les dépôts sauvages, une priorité

Yannick Ohanessian, adjoint en charge de la tranquillité publique, présente sa politique de lutte contre les dépôts sauvages commis par des professionnels, qui empoisonnent la vie des Marseillais. Il annonce plusieurs mesures, comme une procédure simplifiée et accélérée par un recours rapide au procureur de la République, et la création d’une brigade de l’environnement au sein de la police municipale, compétente pour réprimer l’abandon de déchets sur la voie publique. Avec à la clé, des amendes infligées par la mairie pouvant s’élever jusqu’à 15 000 euros depuis la loi AGEC de 2020. L’occasion pour Stéphane Ravier et le député LR Guy Teissier de rappeler qu’ils se sont tous les deux battus pour ces mesures depuis longtemps lors de la mandature précédente, sans avoir été écoutés. « Une proposition à deux papas peut-être », s’amuse le maire Benoît Payan.

Un désaccord concernant les priorités pour les transports 

Quand Audrey Gatian, adjointe en charge des transports, présente un rapport sur le développement des transports vers les quartiers Nord, Catherine Pila, présidente du groupe d’opposition LR et de la régie des transports métropolitains, dénonce  un coup de communication, alors que c’est le Premier ministre qui dispose du vrai pouvoir de décision. Elle accuse également Benoît Payan d’opposer le Sud et le Nord, et affirme que la Métropole soutient déjà le projet de tramway vers la Belle de mai qui permettra de mieux desservir le Nord de la ville.

La majorité vitupère alors contre la ségrégation sociale subie par le Nord, qui aurait été abandonné par l’équipe précédente, et par les choix de la Métropole aujourd’hui, qui ne prévoit pas de bâtir la ligne de tramway vers la Belle de mai avant 2030, préférant donner la priorité à celle de la place du 4 septembre vers la mer, donc vers le Sud. « Ce n’est pas parce qu’on se tourne aujourd’hui vers une population à qui on a tourné le dos depuis 30 ans qu’on va tourner le dos aux autres », ajoute le maire. Il rappelle aussi son opposition historique à la construction d’une ligne de tramway dans le 7ème arrondissement, décidée par Jean-Claude Gaudin en 1997. Un maire dont l’héritage politique reste au cœur des oppositions entre la nouvelle majorité et les irréductibles de l’ancienne. 

Antoine LIVIA