Le débat de la rédaction – Le Marseille d’Eric Zemmour, « un laboratoire de la désintégration »

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Que penser d’Eric Zemmour, désormais officiellement candidat aux présidentielles, et de sa récente visite à Marseille ? Le débat est bien tranché ! Le Méridional a choisi de faire entendre deux voix, justement, pour un « débat de la rédaction ».

La visite d’Eric Zemmour à Marseille a prouvé une nouvelle fois que les Français ne sont plus chez eux en France et que Marseille est une enclave de Méditerranée hasardeusement rattachée à la France.

L’idée qui me vient en premier lieu se résume en deux slogans :

ZEMMOUR : FAIM DE FRANCE

MACRON : FIN DE FRANCE

Les multiples tribulations auxquelles ont été soumises les équipes parisiennes et locales d’Eric Zemmour illustrent la fin de la démocratie et les traquenards délibérés d’une dictature sournoise à la solde du président de la République.

La plupart des journalistes, eux aussi, incarnent ce refus manifeste de l’idée de nation et ils ne se gênent pas pour admirer (et épauler, c’est plus grave) l’association subversive des « antifa » qui devrait être dissoute pour troubles à l’ordre public, à moins qu’elle ne serve les desseins secrets du pouvoir en place. La horde de journalistes qui entouraient Eric Zemmour à Marseille traquait le moindre dérapage et la plupart des reportages ont été constitués d’un chapelet de calomnies. Celui de « La Provence » est un exemple du genre.

Il est vrai que la visite du quartier du Panier à marche forcée a donné le sentiment fâcheux d’une fuite en avant en forme d’évacuation. Les « moulons » de journalistes qui se formaient à chaque halte ne permettaient pas des échanges sereins.

Eric Zemmour ferait mieux, à mon avis, d’organiser des conférences de presse dans une salle protégée où tous les membres de la presse pourraient tranquillement poser leurs questions sans être serrés comme des anchois en baril.

Ce qui m’a le plus choqué durant les deux jours de sa visite, c’est l’impression d’une conspiration générale anti-Zemmour, comme si le préfet et les journalistes s’étaient mis d’accord pour organiser, ou à tout le moins laisser prospérer, des manifestations hostiles laissant supposer qu’Eric est un dangereux extrémiste et offusquer ainsi l’opinion.

Ce qui m’a scandalisé aussi, c’est la fuite de certaines informations confidentielles en direction des gauchistes via les journalistes accrédités. Si « La Provence » avait respecté l’embargo sur le planning de Zemmour au lieu de le diffuser le matin même de son arrivée, peut-être cette précaution aurait-elle permis d’éviter l’agression dirigée contre le restaurant de la rue Breteuil qui accueillait les soutiens de Zemmour, la séquestration dans un bar de la place Sadi Carnot de Jean-Marie et Eloi, deux chauffeurs du candidat potentiel, la pose d’une affiche insolente au sommet de l’échafaudage ornant la Cathédrale, ainsi que les menées virulentes des zadistes marseillais prévenus en temps utile pour déployer leurs traquenards et semer la panique.

Curieusement, le quotidien « La Provence » n’a relaté aucun de ces incidents, comme s’il fallait à tout prix protéger les fauteurs de troubles. Peut-être la prochaine reprise de ce quotidien permettra-t-elle de modérer ce militantisme socialo-écologiste qui confine à l’aveuglement ? La baisse cruelle de son audience depuis dix ans devrait faire réfléchir ses actionnaires sur l’utilité du pluralisme et du respect des candidats, quels qu’ils soient.

Chacun a le droit de faire campagne et d’exposer ses idées. C’est le lot de toute démocratie. Chacun a le droit de combattre les idées qui ne correspondent pas aux siennes. Mais a-t-on le droit d’agresser une jeune journaliste qui essaie de faire son métier au pied de l’hôtel intercontinental sous prétexte qu’elle travaille pour « Livre Noir » ? A-t-on le droit d’asséner un violent coup de casque sur son appareil de photos ? A-t-on le droit de briser la vitrine d’un restaurant pour s’en prendre à des consommateurs qui soutiennent Eric Zemmour ? A-t-on le droit de faire de la violence une arme politique à coups de mortiers d’artifice ? A-t-on le droit d’insulter tous les passants qui appartiennent au camp national et défendent l’avenir de la France ?

Un hôtel de la rue Montgrand a-t-il le droit de refuser la venue de Zemmour au dernier moment sous le prétexte fallacieux que ses employés vont se mettre en grève ? Un grand hôtel du Vieux Port doit-il forcément céder aux pressions de son groupe qui lui ordonnent de ne pas recevoir Zemmour et son staff alors qu’un devis avait été signé la veille ? Pourquoi toutes ces soudaines annulations de salles de réception et de réservations dans les restaurants ?

Les autorités religieuses catholiques de la ville qui se réjouissaient dans un premier temps d’accueillir Zemmour à Notre Dame de la Garde puis à la Cathédrale ont, elles aussi, brutalement changé d’avis, expliquant que les idées de Zemmour étaient « aux antipodes » de celles préconisées par l’archevêché. Pourquoi cette volte-face ? Pourquoi laisse-t-on « l’Eglise Verte » favorable à l’écologie diffuser ses slogans dans les églises marseillaises à longueur de week-ends ? Pourquoi ce favoritisme scandaleux ? Pourquoi ce mépris de la France, fille aînée de l’Eglise ?

Nonobstant ces palinodies, le point culminant de la visite d’Eric Zemmour a été sa rencontre amicale avec le sénateur RN Stéphane Ravier dans la Cathédrale de la Major samedi matin parce qu’elle préfigure un accord de second tour aux présidentielles entre Marine Le Pen et Eric Zemmour. Evidemment, les trois quarts des journalistes présents en ont fait des gorges chaudes et se sont empressés de dénoncer cette « mésalliance ».

La connivence évidente d’Eric Zemmour et du sénateur RN Stéphane Ravier cheminant dans la nef et leur apparition commune face aux journalistes symbolise en effet l’espérance d’une union d’entre-deux-tours  et d’une symbiose des amoureux de la France. De quoi faire trembler d’effroi toute la planète médiatique.

Quant au fameux doigt d’honneur qui a fait l’objet d’une indignation moralisante dans les médias, il a fait « pchitt » à Marseille. Chacun sait que dans les embouteillages chaque jour des centaines d’automobilistes marseillais échangent des bras ou des doigts d’honneur à tous les carrefours.

Eric Zemmour s’est donc simplement conformé à une coutume locale.

La rencontre avec les policiers et les syndicalistes a été très positive et je n’ai eu que des échos favorables sur les engagements de fermeté de Zemmour. La rencontre avec les militants et les jeunes de GZ au Mercure a été également un grand succès en dépit de la pression extérieure et des tirs de mortiers d’artifice déclenchés par les zadistes marseillais. 

A mon avis, l’expérience marseillaise est riche d’enseignements : Zemmour dérange fortement le système qui fait corps contre lui. Peut-être faudrait-il qu’il songe, avec Eric Ciotti, à organiser une résistance commune pour faire face à cette ligue sans scrupules et sans aveu obnubilée par l’idéologie diversitaire.

José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional