Marseille n’a rien à envier aux spots du Pacifique. La preuve, c’est que la plage du Jaï a été rebaptisée « Jawaï » par Julien et les kite surfeurs, en référence à l’île exotique d’Hawaï. Les 18 et 19 septembre prochains (la date initiale du 4-5 a été changé en raison du manque de vent ce week-end là ) se tiendra à Marignane la double coupe de France : kitesurf boarder cross et strapless freestyle. Julien Chabrand, l’un des organisateurs de l’événement et prof de kite cet été, vient nous parler, entre deux cours, de la première de cet événement aux multiples répercussions.
Il est de la team de ceux qui sont prêts à relier en kitesurf Marseille à la Corse en 3h30, à flirter autour des 100 km/h et à faire des sauts avoisinant les 25 mètres. Il a 26 ans et sa tête fourmille de projets sans doute un peu fous ; mais il faut dire que sa rigueur et sa ténacité ont suffisamment fait leur preuve ces dernières années pour que les partenaires fassent confiance au jeune entrepreneur. L’un des projets de Julien Chabrand a rejoint sa passion d’adolescent, qui l’a tout de même porté vice-champion de France : le kitesurf ; cette « planche volante » a pris son essor au début des années 2000. Depuis, ce sport de glisse qui consiste à évoluer sur une planche en avançant grâce à un cerf-volant n’a pas cessé de voir grandir son succès. De la vitesse, des sauts ou des figures : les possibilités d’exploiter le sport sont multiples, et on en aura la démonstration le week-end prochain.
Plusieurs mois de préparation ont permis de mettre en place cette double coupe de France, durant laquelle un peu moins de 100 participants pourront évoluer dans l’eau et offrir un spectacle à frisson aux observateurs restés sur la plage du Jaï.
Un spot à marquer d’une croix sur la carte
« Cette plage de 5 kilomètres de long sur l’étang de Berre est un lieu exceptionnel, confirme Julien Chabrand. De la cinquantaine de spots que j’ai pu expérimenter dans le monde, je trouve que c’est l’un des meilleurs. Et personne n’a encore l’air de le savoir ! »
Il faut dire que, si le paysage des alentours reste synonyme de l’essor des années industrielles, la qualité de l’eau a bien changé depuis : « Nos grands-parents n’auraient jamais imaginé se baigner à la plage du Jaï ; aujourd’hui, les associations ont bataillé pour qu’il n’y ait plus de rejets des usines. Et les analyses démontrent une très bonne qualité d’eau. » Un tel événement se trouve donc naturellement en lien avec la revalorisation de l’étang de Berre, un sujet qui demeure bien d’actualité. Et il est certain que ce « coup de projecteur » permis par la coupe de kitesurf permettra de dynamiser le territoire et de détromper le grand public. Le dimanche 5 aura aussi lieu une grande opération de nettoyage de la plage du Jaï avec tous les volontaires. « L’ambiance de ce week-end, on la veut convivial et pas chichi », résume Julien.
Les valeurs du kite
« Le monde du kite est un sport à la fois individuel et collectif, où l’entraide est nécessaire pour la pratique », souligne encore Julien Chabrand. Pour celui dont l’enthousiasme est communicatif, cela revêt donc du sens de faire découvrir son sport à des personnes handicapées. Samedi 4 septembre, des enfants atteints de trisomie 21 grimperont sur des « catakite » (catamarans dirigés par une voile de kitesurf), aménagés grâce à l’association Catakite&Co. Une façon de partager les sensations du kite avec tous. Des initiations seront aussi proposées au public.
Sur la plage, un village-tentes accueillera les visiteurs, qui pourront se restaurer et discuter kite (il paraît que celui qui tient le camion de restauration est lui-même un passionné) avec les associations et les partenaires de l’événement, parmi lesquels la ville de Marignane, la Fédération française de vol libre etc. Et après ? « Le but est de faire grandir le spot… jusqu’aux JO 2024 ! » conclut Julien Chabrand avec un sourire en banane. Pour le Jaï, ce n’est que le début des grands projets.
Jeanne RIVIERE
Informations et inscription à retrouver sur le site de l’événement et les réseaux sociaux.