Bon nombre d’acteurs et d’observateurs du monde du football saluent la victoire de l’Italie à l’Euro. Une sélection sans véritable star mais avec un collectif à toute épreuve : une authentique équipe en somme. Cela vient opportunément rappeler qu’une victoire ne se construit pas en additionnant des stars.
Le Danemark en 1992 : champion d’Europe sans son joueur star Michael Laudrup. La France en 1998 : championne du monde sans Eric Cantona et David Ginola. L’Espagne 2008, 2010 et 2012, double championne d’Europe et championne du monde sans Raúl. Le Brésil en 2006 avec Ronaldo, Ronaldinho et Kaka, trois ballons d’or, n’a pas dépassé les quarts de finale. Les « galactiques » du Real Madrid n’ont jamais rien gagné. Autant d’exemples qui montrent que le football, le vrai, ne se passe pas comme dans le jeu vidéo FIFA. L’Italie, en gagnant cet Euro, vient une fois de plus le confirmer.
Côté italien, il y avait une équipe appuyée sur une véritable philosophie de jeu ; côté anglais, des joueurs talentueux mais sans réelle philosophie justement, si ce n’est celle de bien défendre et de compter sur le talent pour faire la différence. Alors oui, parfois cette méthode fonctionne, comme avec José Mourinho à l’Inter en 2010 ou encore avec Deschamps en 2018. Mais sur le long terme, elle finit par s’effriter. Une fois de plus, la règle est confirmée par un nouvel exemple. Cet Euro 2021 nous aura offert un gagnant où la véritable star était l’équipe. Finalement, comme le résument bien les supporters « le football a gagné ».
Mayeul LABORDE