La question a déjà été posée : faut-il abandonner le « modèle Volcker » ? Autrement dit, faut-il arrêter de vouloir à tout prix lutter contre l’inflation ? Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale des Etat-Unis (FED), a été pionnier en matière de lutte contre l’inflation par la politique monétaire. Il est pertinent de se pencher à nouveau sur le sujet, dans la sortie de crise économique post-covid. Comme l’expliquait Nicolas Goetzmann (journaliste économique et responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique à la Financière de la Cité) dans Le Figaro il y a quelques années déjà, « sa théorie n’est plus adaptée à la conjoncture actuelle. »
C’est le président démocrate Jimmy Carter qui nomme Paul Volcker à la tête de la FED avec pour mission de lutter contre la crise inflationniste que traverse alors le pays à la fin des année 1970. Grâce à sa politique monétaire, Paul Volcker réussit sa mission avec brio. Il reste comme l’homme qui aura vaincu la crise de l’inflation de cette décennie.
Mais aujourd’hui, le contexte a changé. Plusieurs économistes recommandent de plus en plus de faire l’inverse de Paul Volcker en « laissant faire l’inflation ». « Nous sommes à un moment charnière qui pourrait aboutir à une refonte des stratégies économiques occidentales vers un système plus équilibré entre lutte contre l’inflation et plein emploi » explique Nicolas Goetzmann.
Laisser faire l’inflation pourrait ainsi faire repartir l’emploi. En effet, elle a pour avantage d’alléger la dette ainsi que d’augmenter le chiffre d’affaires des entreprises. Avoir de l’inflation en quantité raisonnable est une bonne chose mais il faut la contrôler. Car le revers de la médaille est bien sûr la diminution du pouvoir d’achat des consommateurs.