Cérémonie d’hommage à Aznavour : « le plus grand ambassadeur de l’Arménie »

Le buste de Charles Aznavour inauguré le 22 mai 2021 © Le Méridional

Charles Aznavour, né le 22 mai 1924 à Paris, aurait eu 97 ans aujourd’hui. A cette occasion et parce que son souvenir reste bien vivant, un buste le représentant a été inauguré le samedi 22 mai 2021 au carrefour de l’Odéon, dans le 6ème arrondissement de Paris, le quartier de son enfance. Etaient présents la fondation Aznavour, Nicolas Aznavour, fils de Charles, et son épouse Cristina, Aïda la sœur de l’artiste, ses amis Arméniens et bien d’autres, et des personnalités publiques. Le Méridional a tenu à se déplacer pour l’événement.

Paris voulait honorer l’un des artistes qui a le mieux chanté la Ville lumière. Madame Chantal Lambert-Burens, maire du 6ème arrondissement de Paris, comme Madame Anne Hidalgo, maire de Paris, ont souligné la place toute particulière que Charles Aznavour occupe encore aujourd’hui dans la capitale, en France, en Arménie bien sûr, et au-delà.

Prise de parole de la maire de Paris Anne Hidalgo © Le Méridional

Il y a deux ans, une plaque avait été posée au 36 rue Monsieur-le-Prince, où le futur artiste a vu le jour en 1924. Fuyant les massacres de l’Empire ottoman, ses parents s’installent à Paris peu de temps avant sa naissance. La famille attend un visa pour les Etats-Unis, mais décide finalement de demeurer en France. Charles (Shahnourh Vaghinag Aznavourian) passe donc une partie de son enfance dans le 6ème, dans un milieu artistique et original, et côtoie « des gens merveilleux un peu fantaisistes », comme il le dit dans sa chanson « Autobiographie » :

« J’ai ouvert les yeux sur un meublé triste
Rue Monsieur-le-Prince au Quartier latin
Dans un milieu de chanteurs et d’artistes
Qu’avaient un passé, pas de lendemain
Des gens merveilleux un peu fantaisistes
Qui parlaient le russe et puis l’arménien »

Cristina Aznavour, Nicolas Aznavour et Madame l’ambassadrice de l’Arménie Hasmik Tolmajian © Le Méridional

« Mon père demeure un ambassadeur de la culture française » souligne son fils Nicolas, cofondateur de la Fondation Aznavour. On peut dire en effet que sa vie durant, l’artiste a fait vibrer la langue française, mais aussi l’image du pays de ses ancêtres. Il portait ainsi au plus profond de son cœur le désir de la reconnaissance du génocide arménien. Cette inauguration a d’autant plus de sens à l’heure des affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Prise de parole du fils de Charles Aznavour, Nicolas, cofondateur de la fondation Aznavour © Le Méridional

Le buste de Charles Aznavour a été sculpté d’après un plâtre réalisé en 1964 par Alice Mélikian, à l’occasion de la première visite du chanteur en Arménie. Il avait été offert en octobre 2019 par la Fondation Aznavour à la ville de Paris. « On y lit son élégance, et surtout, on y retrouve son charme », détaille la maire de Paris Anne Hidalgo lors de sa prise de parole. « Charles Aznavour participe encore à nos vies à travers ses chansons » ajoute-t-elle.  Pour clore l’émouvante cérémonie, Fabien Marsaud (Grand Corps Malade) a lu la chanson « Autobiographie » (l’artiste lui avait confié un jour qu’il appréciait particulièrement qu’on dise ses textes).

Singulièrement Arménien, profondément Français : Charles Aznavour reste à jamais, comme le résume Nicolas Aznavour, « le plus grand ambassadeur de l’Arménie ».

Jeanne RIVIERE