Le 29 avril dernier se tenait un webinaire organisé par l’Observatoire International de la Cybersécurité FIC avec pour invités :
- Le capitaine Alexandre Gillot, expert blockchain et cryptomonnaies au C3N (Gendarmerie nationale),
- Pierre Gérard, CEO Scorechain SA,
- Alexandre Stachtchenko, directeur Blockchain et Crypto Services, Blockchain Partner by KPMG,
- Agathe Boulanger, consultante en investigation et compliance chez Avisa Partners.
La réunion de ces experts avait pour but d’aborder le sujet délicat du blanchiment d’argent via les plateformes d’échange de cryptomonnaies. C’est l’un des principaux arguments des détracteurs du bitcoin. Ce webinaire a été l’occasion de rappeler tout d’abord que le bitcoin n’est pas anonyme mais pseudonyme. La nuance est importante selon les intervenants, car il est possible de relier chaque pseudo, qui est en réalité une adresse numérique, à un utilisateur. En effet, Bitcoin étant (pour rester très schématique), un registre partagé par des millions de personnes autour du globe, il est impossible d’effectuer des mouvements suspects sans laisser de traces.
La faille sur laquelle sont longuement revenus les invités concerne les cryptomonnaies anonymes (Mineiro, Cash, Verge…) ainsi que les plateformes appelées « mixer », où il est possible de déposer des fonds et de les transformer en monnaies non traçables.
La brigade du capitaine Gillot agit pour lutter contre cette pratique. Elle travaille notamment à retrouver les utilisateurs frauduleux via l’IP de leur ordinateur, et à intercepter les fonds pour les sortir sur des portefeuilles physiques (« cold wallet »), pour que des hackers potentiels ne les récupèrent pas. De l’aveu commun, tout reste à faire sur ce sujet, mais les forces sont nombreuses sur le dossier.
Le CEO de la société Scorechain a également présenté sa solution d’audit pour qualifier les cryptomonnaies et reconnaître celles ayant servi à des transactions criminelles.
Nous reviendrons bientôt dans Le Méridional sur les questions foisonnantes liées à la cryptocriminalité.
Marianne COURTECUISSE